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Bioamber développe un nouveau débouché céréalier

Lancement du premier site de production d’acide succinique d’origine végétale à l’automne

LA PREMIERE USINE de démonstration produisant de l’acide succinique d’origine végétale à partir de sucre ou de céréales va voir le jour à côté de Reims. L’unité, propriété de la société Agro-industries Recherches et Développements (ARD), sera construite sur le site de l’unique bio-raffinerie française, à Pomacle-Bazancourt, comprenant la glucoserie Chamtor, la sucrerie Cristal Union et l’usine de bioéthanol Cristanol. Cette implantation permettra une synergie entre les trois entreprises, Cristanol fournissant le CO 2 nécessaire à la production d’acide succinique. La mise en service est prévue pour l’automne 2009 et Bioamber (filiale d’ARD) sera la première entreprise à pouvoir utiliser cette unité de démonstration de biotechnologies industrielles.

Une capacité de production de 2.000 t

L’usine aura une capacité de 2.000 t environ, « ce qui représente déjà beaucoup pour la chimie fine », selon Patrick Piot, directeur général de Bioamber. Le but premier n’est pas de vendre les 2.000 t mais plutôt d’utiliser cette unité comme outil de ventes et d’optimisation de cette technologie. Comme l’indique Patrick Piot, « nous pourrons néanmoins fournir à nos partenaires des quantités industrielles et la qualité sera en tout point conforme à celle qui sera produite à l’horizon 2011/2012 dans des unités de plusieurs dizaines de milliers de tonnes. »

Le process utilise du glucose obtenu à partir d’amidon de blé (ou de maïs) fermenté à l’aide de bacteries E. Coli afin d’obtenir l’acide succinique. La matière première dépend des disponibilités mais surtout des prix relatifs. Aux Etats-Unis, on aura tendance à utiliser du maïs. En Asie ou en Amerique du Sud, de la canne à sucre. « On va prendre le glucose le moins cher possible. L’année dernière, avec le prix des céréales, la betterave à sucre était ainsi privilégiée en France », d’après Patrick Piot.

Bioamber est liée à Chamtor, (filiale de Cham-pagne Céréales) qui lui fournit le glucose. « Pour produire 2.000 t d’acide succinique, il faut environ 4.000 t de blé, soit environ 500 ha. »Ce partenariat crée de la valeur ajoutée pour les agriculteurs concernés et garantit un débouché supplémentaire, accompagné de retombées financières sur le long terme. Sur le marché actuel, le kilo d’acide succinique est vendu 3 €. Il s’agit également d’un moyen de pérenniser le centre de recherche de l’entreprise ARD. « L’investissement s’est réalisé au bon moment », selon Patrick Piot. « Les entreprises ont besoin de nouveaux marchés pour s’en sortir », en particulier dans le contexte de crise actuel. Cette construction va même permettre de générer vingt emplois à Pomacle-Bazancourt dans les six prochains mois. Mais la technologie sera vendue dans le monde entier. « La France n’est pas le seul marché, il s’agit d’un projet d’envergure mondiale. »

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