Bio : les grandes cultures rattrapent leur retard
L'alternative que représente la Bio continue de gagner du terrain en France. Rendus confiants par un marché qui devrait encore croître de 10 % cette année, les producteurs se convertissent en nombre, notamment sur le segment des grandes cultures.

« La Bio monte en puissance de façon globale en France et à l'international, se réjouit Didier Perréol, président de l'Agence Bio, à l'occasion de sa conférence de rentrée le 16 septembre à Paris. Elle se présente comme une alternative solide et durable pour une agriculture de qualité. » Après avoir augmenté de 10 % en 2014 versus 2013 pour atteindre 5 Md€, le marché de la Bio en France continue sa progression sur ce rythme soutenu en 2015. « À la fin de l'année, il devrait ”avoir gagné 500 M€, pour atteindre les 5,5 Md€, prévoit Élisabeth Mercier, directrice de l'Agence Bio. De quoi donner confiance aux agriculteurs dans l'avenir du secteur Bio, avec une demande locale qui progresse d'année en année et un développement du marché à l'exportation, qui est crucial. »
Autosuffisance en blé tendre
Sur le premier semestre 2015, le nombre de fermes bio a augmenté de 8 % versus 2014. D'ici la fin 2015, les surfaces bio devraient avoir augmenté de 10 %, pour dépasser 1,25 Mha (4,6 % de la SAU). Plus de 200.000 ha seraient en conversion, +40 % versus 2014.
Et les grandes cultures ne sont pas en reste puisque,« avec l'élevage allaitant, elles représentent les secteurs où il y a le plus d'engagements au premier semestre 2015 », souligne la directrice (cf. graphe). Au 30 juin 2015, on comptabilise 769 nouveaux producteurs ayant pour activité principale les grandes cultures, ce qui représente une hausse de 22 % par rapport à fin 2014. Avec, en moyenne, 75 ha engagés en bio par ferme, ce sont près de 60.000 ha dont la conversion débute en 2015, avec une perspec-tive de récolte certifiée bio à partir de 2017. « Ce qui permettra de répondre à une demande croissante du secteur notamment en protéines végétales », souligne l'Agence Bio.
Un jour peut-être exporterons-nous du blé tendre bio.
Concernant les céréales, l'autosuffisance en blé dur n'est envisagée que « dans une dizaine d'années », voire davantage pour le riz de Camargue, estime Élisabeth Mercier. En revanche, « en blé tendre, nous sommes largement suffisants en quantité et en qualité, avec des coopératives qui se structurent et mutualisent leur moyens », afin de diminuer le prix de revient, commente Didier Perréol. Et d'ajouter : « En bio, on pourra peut-être un jour se positionner à l'export », si l'on arrive à résoudre « le problème du prix, lié aux charges supportées par les opérateurs et non à la technique de production ».