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Bilan export des maïs et orge

Si la concurrence a suscité quelques déceptions, la campagne d’exportation française affiche de beaux résultats et des perspectives intéressantes

LA FRANCE confirme une belle campagne d’exportation, selon le dernier conseil de direction spécialisé « céréales » du 8 juillet de FranceAgriMer. Rappelons que le blé a réalisé un record (proche des 10Mt) d’exportations vers les pays tiers, qui ne doit pas éclipser les bons résultats en maïs et orge. Une satisfaction qui cache néanmoins quelques déceptions.

L’Ukraine et la Russie très actifs en orge
Les perspectives de ventes 2008/2009 d’orge française sur l’Espagne et le nord communautaire se sont améliorées en fin de campagne, ce qui a poussé les estimations de ventes sur l’Union européenne à 3,8 Mt, soit 20.000 t supplémentaires par rapport au mois précédent, et plus de 10 % par rapport à la campagne 2007/2008 ! L’orge s’est en effet révélée compétitive par rapport aux autres matières premières pour les fabricants d’aliments du bétail. Les chargements de fin de campagne ont été en revanche décevants sur les pays tiers. Ainsi, les dernières prévisions ont été revues à la baisse de 50.000 t à 1,20 Mt de grains, en raison des faibles chargements effectués en juin, selon l’office. La camapagne a été marquée par la concurrence des orges fourragères d’origine mer Noire, très compétitives, notamment vers l’Arabie saoudite, le premier importateur mondial.
Rappelons que la Russie et l’Ukraine ont explosé leur production par rapport à l’année 2007, à respectivement 23,1 Mt, + 47 %, et 12,6 Mt, +110 % ! Une progression à relativiser cependant car l’année 2007 avait été très mauvaise. Il faudra pourtant désormais compter sur ces deux pays parmi les « exportateurs majeurs ». L’Ukraine a ainsi réalisé à elle seule le tiers des échanges mondiaux 2008/2009 en orge. Malgré cette belle campagne d’exportation, la France n’évite pas un stock élevé. Le report serait ainsi supérieur à 2 Mt, soit 180 % de plus que l’an passé !
Concernant la prochaine campagne, le disponible exportable français est attendu en hausse, étant donné le potentiel de collecte de 12 Mt, auquel il faut ajouter un stock de début de campagne supérieur à celui de la campagne dernière. Avec les productions moindres attendues en Russie et Ukraine, respectivement 17 et 9,8 Mt en raison de rendements moyens, la France pourrait récupérer quelques parts de marché. D’autant que les besoins de l’Arabie Saoudite seraient en hausse à 7,3 Mt (7 Mt pour l’année précédente) selon le dernier rapport du CIC.

L’Espagne et le Nord communautaire plus aux achats en maïs
Pour le maïs, les ventes 2008/2009 sur l’Union européenne ont atteint près de 5,8 Mt, en progression de 60.000 t par rapport au mois précédent, en raison d’exports supérieurs aux estimations vers la Belgique et les Pays-Bas. Elles retrouvent un niveau proche des campagnes précédentes, hormis 2007/2008. Le rapport de prix blé/maïs et les difficultés de navigation sur le Danube ont favorisé les origines françaises sur la campagne. La péninsule ibérique s’est montrée également plus acheteuse, en raison d’une concurrence sud-américaine moins présente par rapport à la précédente campagne. Les exportations sur pays tiers restent évaluées à 300.000 t, en hausse notable. Les principaux clients : l’Algérie, la Norvège et la Suisse. Concernant le stock de report, la lourdeur serait également de mise, à 2,75Mt, un stock inconnu depuis 1997/98.
Pour la prochaine campagne, la France devrait tirer parti du repli des productions en Europe centrale, où des sécheresses ont fait des dégâts, notamment en Hongrie et Roumanie, alors que les exportations d’Amérique du Sud seraient stables. La concurrence serait ainsi moins importante pour les ventes vers l’Union européenne. Ce qui ne sera pas le cas vers les pays tiers, compte tenu des prix élevés du maïs français et de la faiblesse du dollar par rapport
à l’euro. Le chiffre fort de la campagne 2008/2009 ne serait donc pas réitéré.

Déception en orge pour l’UE
En septembre 2008, les analystes tablaient sur des niveaux d’exportation élevés pour l’UE, de l’ordre de 6 Mt en orge et 1 Mt en maïs. Finalement, les certificats d’exportation délivrés dans l’Union européenne ont totalisé 3,4 Mt d’orge, et 1,6 Mt de maïs au 8 juillet selon FranceAgriMer. Comme la France, l’UE à 27 n’a pas su se montrer compétitive face aux orges ukrainiennes, ou encore canadiennes.

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