Bayer rachète Monsanto au prix fort
Le chimiste Bayer a annoncé, le 14 septembre, mettre la main sur le spécialiste des biotechnologies Monsanto pour 59 Md€. Une acquisition au prix fort, qui vise à contrôler plus d'un quart du marché mondial des semences et des phytos.
« Bayer et Monsanto ont signé, le 14 septembre, un accord de fusion ferme », au prix de 128 $ par action (114 €) en numéraire, d'après un communiqué. Cela donne une valeur de 66 Md$ (presque 59 Md€) à l'américain controversé. Le groupe allemand a dû plusieurs fois renchérir. Sa toute première offre formulée en mai était de 122 $ par action, soit un montant total déjà conséquent de 55 Md€. En outre, Bayer s'est engagé à verser 2 Md$ à Monsanto si l'opération échouait, preuve de sa confiance dans sa capacité à obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. En rachetant l'américain, pionnier des OGM, Bayer pourrait s'assurer plus d'un quart du marché mondial des semences et des phytos, et renforcer sa position sur un marché en pleine consolidation. « La transaction met ensemble deux activités différentes, mais fortement complémentaires » en termes de semences, d'engrais et de phytos, avance le groupe allemand dans son communiqué. À eux deux, Bayer et Monsanto représenteront un géant mondial pesant 23 Md€ de chiffre d'affaires annuel. L'allemand a reconnu qu'il aurait besoin de l'accord des autorités antitrust de trente juridictions différentes, tout en assurant que les réactions initiales étaient encourageantes.
Offre intégrée
Le rachat de Monsanto doit permettre à Bayer de renforcer sa division de produits agrochimiques, un marché dont il est numéro deux mondial derrière le suisse Syngenta, en mettant la main sur le portefeuille de semences de l'américain. Son objectif à terme est d'offrir aux agriculteurs un fournisseur unique de semences, de produits agrochimiques (engrais et phytos principalement) et de services d'aide à la culture. « Le nouvel ensemble sera parfaitement adapté aux besoins des agriculteurs (...) car nous disposerons de forces équivalentes et importantes à la fois dans la protection des cultures, dans les se-mences et dans les outils numé-riques et analytiques », a déclaré le président du directoire de Bayer, Werner Baumann.
Certains spécialistes de la concurrence estiment que les deux groupes pourraient devoir vendre diverses activités de semences de soja, coton et canola.
Bayer a dévoilé, le 20 septembre, des objectifs financiers pour les années à venir, dont il attend une hausse des recettes et du chiffre d'affaires, notamment dans sa division d'agrochimie grâce au rachat de Monsanto. « Nous sommes optimistes concernant le développement de Bayer à moyen terme et nous nous sommes fixés en conséquence des objectifs ambitieux », a déclaré, dans un communiqué, le patron du groupe. La division agrochimie (engrais, phytos) va clairement profiter de l'acquisition de Monsanto. Bayer prévoit une finalisation de la transaction d'ici fin 2017. Cet achat va permettre au groupe allemand d'enregistrer dans cette activité une croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires « supérieure au marché », à périmètre et change constants. La marge Ebitda y atteindra trois ans après la finalisation du rachat « plus de 30 % », contre environ 27 % en 2015 en regroupant les activités des deux groupes, selon Bayer. Agra