Baisse des crédits d'animation, les pôles de compétitivité limitent les dégâts
Dépôt d'un amendement visant à annuler cette décision
Comment peut-on tenir un discours sur une priorité prétendument donnée à l'innovation et à la R&D des entreprises, et flinguer ce qui sert clairement d'étendard à la politique publique de soutien à l'innovation et au développement des entreprises que sont les pôles de compétitivité ? », interpelle Étienne Vervaecke, délégué général du pôle Nutrition Santé Longévité (Lille). Et d'alerter : « Si l'État décide de considérer que les pôles ne sont plus son affaire, les conséquences vont être très claires : il y aura un arrêt brutal, ou plus progressif, de la dynamique des pôles de compétitivité à moyen terme. » Il réagit à l'annonce de la Direction générale des entreprises (DGE), dans un courrier électronique du 16 octobre, de baisser les crédits d'animation des pôles de compétitivité en 2015, « à 11,48 M€ au lieu de 16,5 M€ » cette année, avec un recul de dotation « compris entre 10 % et 50 % », selon les structures. Des aides qui devraient disparaître en 2016, a précisé Émmanuel Macron, le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique –duquel dépend la DGE–, lors d'un entretien avec l'Association française des pôles de compétitivité (AFPC), ” le 30 octobre dernier. Mais, sous la pression du lobby des pôles de compétitivité auprès de leurs députés et élus de référence, le ministre a revu sa copie à la baisse. Il a accepté, mercredi 5 novembre à l'Assemblée nationale, de limiter la coupe des crédits de fonctionnement à 14 M€ pour 2015. Et a proposé aux régions de compenser le manque à gagner dans « une sorte de pacte de responsabilité » (Les Échos, vendredi 7 novembre). Une première victoire, dans une bataille dont l'objectif est d'annuler purement et simplement la décision de la DGE.
La réduction et l'extinction progressive de l'aide à la gouvernance des pôles de compétitivité risquent d'affecter leur “dynamisme.
Lundi 3 novembre, un amendement visant à rétablir les crédits a de fait été déposé par le député Jean-Louis Gagnaire, vice-président de la région Rhône-Alpes. Les dirigeants des pôles de compétitivité travaillent maintenant à « l'obtention d'une majorité claire de l'Assemblée nationale pour le faire voter », déclare Étienne Vervaecke. Émmanuel Macron a en effet promis un débat sur le sujet à l'occasion des discussions sur la réforme territoriale (Les Échos, mardi 4 novembre).