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baisse de l’activité et des exportations au 3e trimestre 2004

Selon le ministère de l’Agriculture, la baisse de l’excédent commercial des industries agroalimentaires s’accélère depuis maintenant un an.

L’ACTIVITÉ et les exportations des industries agroalimentaires (IAA) se replient au troisième trimestre 2004. Les importations continuent à augmenter mais à un rythme plus modéré. La baisse de l'excédent commercial s'accélère depuis un an. Le recul de la consommation alimentaire des ménages s'amplifie. Suite à une inversion de tendance, la hausse des prix à la production se réduit en glissement annuel. En repli depuis trois ans dans l'industrie manufacturière, l'emploi salarié se dégrade également dans les IAA depuis un an.

Baisse de la production

En reprise au premier semestre, la production des IAA s'oriente à la baisse au troisième trimestre 2004 (-1,3% en glissement annuel, indice base 100 en 2000). En comparaison, la croissance ralentit dans l'industrie manufacturière (hors IAA, hors énergie), passant de +4% au deuxième trimestre à +3,4%. Le contexte international est devenu moins favorable qu'au premier semestre avec un ralentissement des échanges mondiaux. De plus, la zone euro est également pénalisée par la forte appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar.

La baisse de la production des IAA est due à un net repli des secteurs des boissons et des jus de fruits, en raison de conditions climatiques beaucoup moins favorables qu'en 2003. En effet, il y a deux ans, la canicule durant l'été 2003 avait dopé l'activité de ces deux secteurs. Chiffrée à près de 9% pour les boissons, la baisse atteint même 15% pour l'ensemble “boissons rafraîchissantes, eaux de tables et bières”. Elle est de 13% pour les jus de fruits.

Également en hausse en 2003 pour compenser le manque de fourrages engendré par la sécheresse, la fabrication d'aliments pour animaux se réduit de 2,1%. L'activité des corps gras stagne (+0,4%). En baisse de 0,7% au premier semestre, celle des viandes se stabilise. La hausse de la production des préparations à base de viandes permet de combler la baisse de la production des viandes de boucherie et de volailles. La faible collecte laitière entraîne un recul très marqué pour les fabrications de poudres et beurre. La production de l'industrie laitière augmente cependant de 0,9%, grâce aux bonnes performances de la filière des fromages, notamment à l'exportation. L'activité du secteur du travail des grains (+1,8%) est tirée par une demande étrangère soutenue. Le secteur des “autres industries alimentaires” connaît une hausse plus forte (+5%), avec une croissance de plus de 10% pour la chocolaterie-confiserie et les aliments infantiles.

Nette détérioration de l’excédent commercial

Orienté à la baisse depuis un an, l'excédent commercial dégagé par les échanges de produits alimentaires (vins inclus, tabac exclu) se réduit plus fortement au troisième trimestre 2004. Avec un montant de 1,8 Md€, il perd 207 M€ par rapport à 2003 (-82 M€ au deuxième trimestre 2004). Une reprise de la baisse des exportations conjuguée à une hausse des importations, quoique plus modérée, contribue à cette dégradation.

En hausse de 3,4% par rapport à l'an passé au second trimestre, les exportations diminuent à nouveau au troisième trimestre 2004 (-0,6% en glissement annuel). Leur montant atteint 7,1 Md€ (-454 M€). De nombreux produits contribuent à cette détérioration. Les ventes de boissons se replient de 2,6%, en raison d'une baisse des ventes de vins (-8%) et d'eaux de table (-7%). L'effondrement des exportations de poudres de lait, associé à la baisse de celles de yaourts et desserts lactés frais, entraîne un repli globale de 4,7% des produits laitiers. Les exportations de fruits et légumes préparés (-7%), de poissons préparés (-8%) et de sucre (-10%) diminuent fortement. Par contre, la nette reprise des exportations de viandes de porc permet une hausse de 1,6% pour l'ensemble des viandes. La demande extérieure reste dynamique pour le travail des grains (+8%).

Bien qu'en ralentissement, les importations continuent à augmenter (+3,2% après +6,2% au deuxième trimestre). Leur montant atteint 5,3 Md€. Les achats se replient pour les jus de fruits, les bières et les glaces ainsi que pour les produits amylacés. Leur augmentation ralentit pour les corps gras, les aliments pour animaux et les boissons. Par contre, les importations restent soutenues pour les viandes (bovines), les produits laitiers, le café et redémarrent pour le poisson.

En réduction depuis un an, l'excédent avec l'UE se réduit de 109 M€ au troisième trimestre. Après une amélioration au deuxième trimestre, celui des pays tiers se contracte à nouveau (-98 M€). La situation se détériore avec toutes les zones, excepté l'Asie (+54 M€), grâce à une forte remontée des exportations (+13%).

Les prix à la production en hausse de 1,5% en glissement annuel

La hausse des prix à la production passe de 2,1% au deuxième trimestre à 1,5% au troisième trimestre 2004. Ce ralentissement traduit le recul des prix des matières premières sur les produits du travail des grains, des aliments pour animaux et des autres produits à base de farine. De même, le prix des corps gras (+3,7%) intègre la baisse des cours des tourteaux. La hausse du prix des boissons se réduit également (+1,2% après +1,8% au trimestre dernier), en raison du repli du prix des vins dû à une récolte abondante. Le prix des viandes connaît toujours une hausse soutenue (+3,5%), notamment pour celui des gros bovins. Seuls, les prix des fruits et légumes préparés progressent, passant de +1,7% à +2,3%.

Le chiffre d’affaires stagne

Après un ralentissement (+1,5% en glissement annuel) au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires des IAA stagne au troisième trimestre 2004 (+0,1%). Dans le même temps, celui de l'industrie manufacturière freine sa progression. Après une hausse de +3,7% au deuxième trimestre, il s'accroît de 2,6% au troisième trimestre 2004. Les secteurs des boissons, et dans une moindre mesure, des produits laitiers contribuent à ce ralentissement. Après la forte progression engendrée par la canicule durant l'été 2003, les ventes de boissons rafraîchissantes et de bière retrouvent sensiblement leur niveau de 2002 à la même période. La baisse des exportations de vins, de bière et d'eaux de table contribue également à cette détérioration. Au total, le chiffre d'affaires diminue de 5% pour l'ensemble des boissons. L'industrie laitière voit ses ventes se réduire de 1,4%, en raison d'un repli de 10% pour les glaces mais surtout de l'effondrement des exportations de poudres de lait (-43%), peu valorisées et confrontées à une très vive concurrence due à la dépréciation du dollar par rapport à l'euro.

Les ventes d'aliments pour animaux ralentissent. La hausse se réduit de +4% au deuxième trimestre à +1,8% au troisième, principalement en raison de la forte diminution de la production d'aliments pour bovins, comparée à celle élevée de l'été 2003. Les secteurs des viandes (+4%) et du travail des grains (+7%) connaissent par contre une amélioration, grâce à une bonne demande extérieure pour les viandes de boucherie, les farines et les produits amylacés. Les chiffres d'affaires des corps gras (+3%), des préparations à base de fruits et légumes (-0,5%) et de poissons (-0,7%) connaissent des évolutions semblables à ceux du trimestre précédent. Les ventes de pain et pâtisserie fraîche industriels repartent à la hausse, tirées par une forte demande, notamment étrangère.

La baisse de la consommation s’amplifie

Selon les premiers résultats des comptes trimestriels, la baisse des dépenses des ménages en produits alimentaires (données corrigées des variations saisonnières, en volume, y compris le tabac) s'amplifierait en glissement annuel (-1,7%) au troisième trimestre 2004, comparée aux deux trimestres précédents. Les achats augmenteraient de 2,5% pour les produits frais (poissons frais, fruits et légumes) et stagneraient (+0,2%) pour l'ensemble “viandes et produits laitiers”. Par contre, la baisse atteindrait 4,4% pour les autres produits des IAA, notamment en raison du fort recul de la consommation de tabac. Selon le panel Sécodip, la consommation de viandes (à domicile) par les ménages diminuerait globalement de près de 2% au troisième trimestre 2004. Les achats seraient en recul de 1,6% pour les viandes de bœuf et de 3,5% pour les porcs. Toujours en hausse pour le poulet label et la découpe, ils seraient globalement stables pour la volaille. En raison de leurs prix modérés, le bœuf haché et surtout les élaborés de volailles continueraient à augmenter. Selon l'Onilait, la consommation de yaourts, crème fraîche et fromages seraient en hausse alors que celle de lait diminuerait.

Dégradation de l'emploi salarié depuis un an

En légère progression jusqu'en septembre 2003, l'emploi salarié des IAA (salariés des entreprises artisanales inclus) se dégrade depuis un an en glissement annuel. La baisse s'amplifie au cours de cette période, passant de -0,5% au quatrième trimestre 2003 à -1,3% au troisième trimestre 2004, soit 7.500 emplois supprimés. En diminution depuis le deuxième semestre 2001, les effectifs de l'industrie manufacturière ont perdu près de 80.000 emplois en un an, soit une baisse de 2,5%.

Les industriels perçoivent peu d’amélioration

Les industriels, interrogés en octobre, estiment que l’activité s’est peu améliorée au troisième trimestre 2004, comparée au même trimestre de l’an passée. Malgré une amélioration de la demande étrangère, la demande globale se serait fortement détériorée. Les stocks de produits finis sont jugés plus élevés que l’an passé à la même époque. Après un troisième trimestre peu favorable, pénalisé par la forte dépréciation du dollar par rapport à l’euro, les chefs d’entreprises s’attendent à une légère progression de la demande étrangère et à un maintien de la demande globale dans les prochains mois.

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