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Revenu agricole
Baisse de 30 % en 2009

Les données de fin 2009 se confirment, le revenu des entreprises agricoles a été amputé d’un tiers

Une baisse de 30 % du revenu agricole en 2009. C’est ce que vient de confirmer la commission des comptes de l’agriculture dans un document qui affine les données de décembre. Si les filières hors sol (+23 %), des ovins (+14 %) et bovins viande (+10 %) semblent progresser, toutes les autres enregistrent des revenus en berne et en particulier les céréales et oléoprotéagineux, avec un repli de 57 % (contre 51 % annoncés fin 09). Ce déclin « fait baisser le revenu en valeur absolue des intéressés à un niveau inférieur à la moyenne nationale tous secteurs », précise Orama. Les baisses sont de 27 % pour la polyculture et de 50 % pour le lait de vache. De fait, le revenu des exploitants agricoles recule dans la plupart des régions, notamment d’élevage (Bretagne -46 % ; Basse-Normandie -58 %) mais aussi les zones de grandes cultures (Champagne-Ardenne -38,7 % ; Centre -36 %). Seules l’Aquitaine (57 %) et la Corse (22,4 %) ont vu le revenu de leurs exploitants progresser, alors qu’il stagne en Alsace (0,6 %).

Chute des prix
    Si, hors engrais, la plupart des coûts de production ont baissé, cette réduction est très largement compensée par une chute générale des prix agricoles. Pour les grandes cultures, le reflux des prix est notamment influencé par le marché mondial. Toutes les régions de grandes cultures voient le revenu baisser avec une atténuation en Nord-Pas-de-Calais grâce à de moins mauvais résultats en betterave sucrière.
    Le même phénomène de prix a été constaté en élevage. Les charges d’alimentation animale ont baissé mais les prix de vente encore plus. En lait, la baisse des prix du lait payé aux producteurs s’est conjuguée à un repli du volume produit. Seules les régions d’AOC comme la Franche-Comté ont réussi à limiter les pertes de revenus. Les producteurs de viande s’en tirent moins mal. Mais la différence est grande entre les éleveurs de broutards ou ceux d’ani­maux finis, qui s’en sortent mieux. En Pays de Loire, les prix des animaux finis reculent et entraînent une baisse de 3 % du revenu des éleveurs de bovins allaitants. A l’inverse, les producteurs limousins d’animaux maigres voient leurs revenus progresser de 109 % après une année 2008 très difficile pour eux. La situation des éleveurs d’ovins est différente : la hausse des prix compense le recul de production.

Les organisations agricoles soulignent la gravité de la situation
    « La vérité est là, souligne la FNSEA dans un communiqué : Toutes les régions et la plupart des productions sont en grande difficulté. L’idée même de rigueur sur les plaies de la crise agricole ne serait pas raisonnable, ni même acceptable. » Selon l’APCA, « cette situation catastrophique démontre une fois de plus les effets désastreux de 15 années de démantèlement, insidieux mais implacable, des outils de régulation de la Pac. » Dans ces circonstances, l’association des grandes cultures Orama demande aux députés de « véritablement ouvrir aux producteurs de grains le mécanisme de Déduction pour aléas (DPA) dans le cadre de leurs débats sur le projet de loi de Modernisation de l’agriculture. » « Il est aberrant, poursuit Orama, que l’accès à la DPA soit lié à l’obligation de souscrire une assurance-récolte qui ne présente aucun intérêt pour la plupart des producteurs de grains, et dont le prix représente donc pour eux une charge inutile. » Pour sa part, la Coordination rurale considère qu’il est « urgent que les agriculteurs et les consommateurs reprennent le pouvoir qui leur a été confisqué et imposent à nos responsables politiques de considérer l’agriculture pour ce qu’elle est, une nécessité vitale. »

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