BIODIESEL
Avril annonce une baisse de la production pour cinq sites français
C'est un nouveau coup dur pour le Diester français ! Après la fermeture de trois sites liés à cette filière en 2013 (deux sites de production de biodiesel et un de trituration de colza), le groupe Avril a annoncé « un projet de réduction temporaire de ses activités d'estérification en France, afin de faire face à une situation économique défavorable », dans un communiqué de presse du 20 avril. Cinq sites de production de Saipol sont visés par cette mesure qui devrait être mise en œuvre dès le mois d'août prochain.
Début d'année 2016 difficile avec des ventes en net recul par rapport à 2015
La baisse d'activité prévue par Saipol s'inscrit dans un contexte peu porteur pour le leader de la production de biodiesel hexagonal qui justifie cette décision par le recul des commandes en ce début d'année 2016. « Les projections de vente de Saipol à début avril 2016 s'élevant à 928.000 t contre 1,5 Mt en 2015 à la même période », assure Saipol dans le communiqué. Les cinq usines concernées par la baisse d'activité sont Bassens (Gironde), Grand-Couronne (Seine-Maritime), Le Mériot (Aube), Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Sète (Hérault). Le groupe précise que ce projet s'appliquera « dans des conditions adaptées à chacune d'entre elles » et que « la direction s'engage à tout mettre en œuvre pour que ces mesures soient sans impact sur l'emploi ». Le communiqué précise que ce projet « n'entame en aucun cas la détermination du groupe Avril et de Saipol à poursuivre la production de biodiesel et à préserver ce débouché pour les productions oléagineuses françaises ». Contactée par La Dépêche-Le Petit Meunier, la direction de Saipol n'a pas souhaité préciser comment se traduirait ce projet en termes de volumes.
Une conjoncture défavorable
La baisse de production annoncée par Saipol serait le fruit de plusieurs facteurs défavorables. Premiers éléments mis en avant par le producteur de Diester : une concurrence de plus en plus importante en Europe, et à laquelle le groupe ne semble pouvoir faire face. Avec d'un côté « la surcapacité du marché européen du biodiesel, excédentaire dans un contexte de baisse de prix du gazole, et du taux de change euro/dollar, favorisant le recours à l'importation par les pétroliers européens bénéficiant du dispositif de double comptage », et de l'autre « le développement sur le marché européen des huiles végétales hydrotraitées pour la production de biodiesel, favorisé par le développement d'importations à moindre coût d'huile de palme ». Saipol dénonce aussi « la traduction hétérogène par les États membres du cadre réglementaire européen » sur les biocarburants. Par ailleurs, la filiale d'Avril évoque « le recul de la compétitivité » des graines française et européenne de colza. Enfin, la perspective de reconversion du site de La Mède du groupe Total, au printemps 2017 (la production annuelle de HVO passerait de 20.000 à 500.000 t au moins, selon Saipol) a aussi participé à cette décision, explique le communiqué.