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Nutrition animale
« Attention à la segmentation des marchés de commodités »

Pour Ruud Tijssens, président de la Fefac (Fédération européen des fabricants d'aliments composés), les marchés des matières premières destinées à l'alimentation animale ne sont pas sereins, malgré la bonne récolte de céréales en Europe.

De passage au Space, Ruud Tijssens, le président de la Fefac, souligne l'inquiétude des fabricants d'aliments européens. Premier problème, qu'il qualifie de « très préoccupant », l'attente qui s'allonge de l'autorisation par l'UE de huit évènements OGM. Ils sont pourtant reconnus comme sûrs par l'Efsa. De fait, les chargements de matières premières, présentant des traces de l'un ou de l'autre, sont refusés dans l'UE, au risque de provoquer une rupture d'approvisionnement. « Cette asymétrie d'autorisation entre le continent américain et l'Union européenne pèse sur la compétitivité des éleveurs européens à hauteur de 800 M€ », estime le président.

La viande de volaille européenne supporte un surcoût de 5,3 %, lié à des contraintes règlementaires qui n'existent que dans l'UE.

« Il ne s'agit pas d'importer des chargements de matières premières OGM, mais de pouvoir utiliser les matières premières standard. Car notre métier ne doit pas se transformer en industrie consommant des spécialités. Chaque pays a sa propre perception du soja durable, par exemple, or nous importons 26,5 Mt de graine et de tourteau de soja par an, soit 900 bateaux qui ne peuvent pas être tous particuliers. » La Fefac privilégie une démarche la plus partagée possible, basée sur un socle commun, et, éventuellement, une option territoriale : « Si vous achetez votre soja au sud du Brésil, il n'a aucune chance d'être produit sur des terres défrichées sur la forêt amazonienne. Alors que, s'il vient du nord du Brésil, il peut être important de demander un certificat assurant que ce n'est pas le cas. »

Ruud Tijssens, président de la Fefac, estime que la viande de volaille européenne supporte un surcoût de 5,3 %, lié à des contraintes règlementaires qui n'existent qu'en Europe, que ce soit la réglementation OGM, l'interdiction de PAT ou les rejets de nitrate et d'ammoniac. « Même si l'UE compense, pour l'instant, ce surcoût grâce à ses performantes techniques, cela ne va plus durer longtemps. »

Crainte d'un effet domino de l'embargo russe

Outre les difficultés d'approvisionnement à court terme, la Fefac craint également que l'embargo russe ne pèse sur les volumes de production. La Pologne sera probablement la plus impactée en raison du volume habituel de ses exportations sur le marché russe, mais cette fermeture des ” frontières pourrait induire un effet domino dans toute l'UE. Au total, les fabricants d'aliments composés de l'Union européeenne devraient enregistrer une baisse au moins légère de l'activité alors que les prévisions étaient plutôt, en début d'année, à la stabilisation.

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