Asie
L’explosion des prix agricoles mondiaux continue de faire des ravages dans les économies fragiles des pays en voie de développement. Elle menace même la stabilité politique de certains Etats. Après les émeutes pour le pain en Egypte et en Haïti le mois dernier, c’est maintenant toute l’Asie qui s’embrase. Tel un tsunami alimentaire, la flambée des prix du blé, du soja et maintenant du riz, atteint désormais plus d’un milliard de personnes. Selon Rajat Nag, directeur de la banque de développement asiatique, 600 millions d’êtres humains vivant avec moins d’un dollar par jour et 400 millions juste au-dessus de ce seuil sont touchés dans cette région du monde. La Banque mondiale indique, quant à elle, que 33 Etats seraient menacés de troubles et autres désor-dres sociaux à cause de la crise alimentaire mondiale. C’est notamment le cas dans la plupart des pays asiatiques. Le Bangladesh, les Philippines, le Cambodge, l’Inde, le Pakistan ou encore la Birmanie, qui vient de subir un cyclone dévastateur, sont de grands consommateurs de riz, produit de première nécessité, dont les prix ont explosé en avril (voir article "Les prix du riz explosent"). Et pourtant, les grands pays producteurs restent de marbre. A part quelques aides alimentaires distribuées deci-delà, il semble que les Etats-Unis et l’Europe en particulier, n’ont pas pris la mesure de l’ampleur du phénomène, qui pourrait déstabiliser tout un continent. Des mesures plus drastiques doivent être prises pour soutenir les pays les plus démunis.