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Maïs
Arvalis anticipe une campagne 2011 record grâce à des semis précoces

Lors de sa conférence de presse du 23 mai dernier, Jean-Paul Renoux a confié ses espoirs optimistes malgré la sécheresse tenace qui perdure.

« On a jamais eu des conditions de semis aussi exceptionnelles ». Si la sécheresse hors-normes des mois d’avril et de mai a fortement pénalisé les cultures de blé, le maïs lui en a effectivement plutôt bénéficié, comme l’a expliqué Jean-Paul Renoux, responsable national Maïs d’Arvalis pendant sa conférence de presse. Le temps sec et chaud qui perdure sur le pays a en effet permis des semis précoces sur l’ensemble du territoire français. « Je n’ai jamais vu semer aussi vite, aussi massivement et aussi tôt », se félicite Jean-Paul Renoux. Selon lui, « le 13 avril avec 1,5 Mha semés, on avait déjà battu des records. Fin avril on était à 2 Mha, et début mai les semis étaient déjà terminés ». Ces conditions climatiques ont également permis une plus grande homogénéité des ensemencements entre départements. « D’habitude, on a deux vagues de semis, la première fin mars, et la seconde fin avril. Ce printemps, comme il n’a pas plu, il n’y a pas eu d’interruption », explique le représentant d’Arvalis. Ainsi, alors qu’« en année normale, on devrait avoir des maïs à 6-7 feuilles dans certaines régions et des maïs à 2 feuilles dans d’autres, aujourd’hui, tout le monde a 8 feuilles ». Mais en sus de ces semis et levées rapides, le maïs français se targue également d’une qualité exemplaire malgré des sols très secs. Jean-Paul Renoux argumente, « on a certes des maïs qui manquent un peu de biomasse, mais ils prennent tout de même l’azote  car le climat profite à la minéralisation du sol. Nous sommes en fait dans une situation de potentiel maximum. »

Impact des ravageurs limité
    Et les effets bénéfiques ne s’arrêtent pas là. Les dégâts provoqués par les oiseaux ont été limitéS. Grâce à ces « semis ultra groupés, on a eu un effet de dilution maximum », explique Jean-Paul Renoux. Pour le responsable Maïs, la vitesse des levées a de même aidé à limiter l’impact de ces ravageurs sur les cultures de maïs. « L’avance sur les semis et les levées rapides ont également réduit le temps d’exposition. A partir de 8 feuilles, le maïs ne les intéresse plus », ajoute-t-il. Même bilan pour les ravageurs du sol. La terre sèche et la vitesse des levées ont fortement réduit les attaques de taupins. A ces phénomènes naturels s’ajoutent des traitements insecticides appliqués par les exploitants. En effet, selon Arvalis, plus d’un million d’hectares sont traités au Cruiser sur cette campagne.
    Mais s’il présente des avantages, le temps sec de ces derniers mois n’a pas apporté que des bénéfices aux cultures de maïs français. Les noctuelles ont en effet vu leur flux migratoire perturbé par ces conditions climatiques inhabituelles. Les exploitations ont donc « subi les attaques en avance ». Autre souci causé par le stress hydrique : si la chaleur de ces derniers mois a permis au maïs de pousser plus rapidement, il en a été logiquement de même pour les adventices. « Le désherbage est compliqué car les vivaces sortent plus tôt. Beaucoup de gens ont abandonné les traitements de pré-levée pour les faire en post-levée. Le problème c’est qu’il faut alors taper sur des adventices très petites. »

La pluie arbitrera des récoltes
    Mais, « pour l’instant tout va bien », se rassure Jean-Paul Renoux, avant d’ajouter que « s’il pleut en juin, au mieux 100 mm (pluviométrie moyenne habituelle sur mai-juin, ndlr), la campagne est terminée et historique, avec une moyenne de 100 q/ha sur la France ». Non seulement la campagne sera historique, mais avec la crise des stocks fourragers qui se profilent, des cultures dérobées sont à prévoir. Cette avance calendaire prise par le maïs grain entraînera en effet, selon Jean-Paul Renoux, un transfert de maïs grain en maïs fourrage de 50.000 ha minimum. Mais aujourd’hui, la situation et la qualité de la récolte à venir sont bien incertaines. Malheureusement, « les estimations météo à trois semaines ne voient rien venir, et s’il pleut en juillet, on sera déjà en post-floraison : ça sera trop tard », concède-t-il.

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