Méthanisation
Arterris Innovation : chef de file d'un projet de valorisation des digestats
Création d'un outil d'aide à la décision du choix de process

V « alodim a pour objectif de produire à partir de digestats, issus de la transformation de biodéchets, des produits fertilisants commercialisables, pour conforter la filière Méthanisation, explique Anne Paulhe Massol, responsable Innovation de la filiale dédiée d'Arterris, chef de file du programme de recherche. En tant que coopérative agricole, notre but est de fournir à nos adhérents des engrais organiques ou or-gano-minéraux, homologués ou répondant à une norme, qui se présentent sous forme de granulés ou de bouchons, facilement stockables et épandables par le matériel classique de l'agriculteur. Il bénéficiera par ailleurs d'une visibilité en terme de prix, d'un lissage des tarifs de l'azote, du phosphore et de la potasse, qu'il n'a pas aujourd'hui sur le marché mondialisé des engrais minéraux. » À terme, les partenaires du projet R&D* d'une durée de six ans, financé à hauteur de 4,5 M€ par Bpifrance (sur un total de 12 M€), envisagent de « créer une société qui pourra vendre tous les savoir-faire acquis, afin d'en faire profiter d'autres acteurs de la filière Méthanisation ». Il s'agirait de leur fournir, clef en main, le mode d'emploi pour, à partir de tel digestat, produire tel engrais.
Création d'un outil d'aide à la décision du choix de process
Le projet Valodim comprend deux volets de recherche, technologique et agronomique, et un sujet transversal d'ordre réglementaire, correspondant à la mise en marché, par le biais de l'homologation ou de la normalisation. Sur la partie technique, « un pilote industriel, modulable et transportable, va être construit pour tester différents procédés de transformation de digestats ». Avec pour objectif de « créer un outil d'aide à la décision, qui permettra de définir, en fonction de la nature du digestat et de l'engrais désiré, le process dédié ». Les engrais seront ensuite « testés dans différents systèmes de culture chez les partenaires agricoles, pour en déterminer les doses et fréquences d'application, et les impacts sur le rendement, la qualité des produits et des sols ».
Suite à une première réunion de travail le 14 février dernier, les travaux de recherche, qui se dérouleront en trois phases de deux ans, vont débuter ce mois-ci, après bouclage de l'accord de consortium. « Avec l'espoir de pouvoir mettre sur le marché les premiers engrais avant six ans. »
* Le consortium Valodim regroupe les entreprises Vivescia, Arterris Innovation, Cap Seine, Fertigaz, Ovalie Innovation, l'Union des distilleries de la Méditerranée et trois laboratoires (l'Insa de Toulouse, l'Université technologique de Compiègne et Irstea Centre de Rennes).