Après le carburant, les aliments ?

Le manque de carburant, conséquent aux mouvements sociaux liés à la loi El Khomri, pourrait perturber considérablement l'activité du secteur agroalimentaire. Qu'il s'agisse des producteurs de grandes cultures, des éleveurs, des OS, de leurs fournisseurs ou de clients de l'industrie agroalimentaire, de nombreuses voix se sont élevées pour bénéficier de mesures exceptionnelles. La FNSEA a ainsi demandé au gouvernement un accès prioritaire des agriculteurs au réseau de distribution de carburant, à l'image des forces de l'ordre, des pompiers ou des services de santé. De son côté, l'Ania a mis en garde dans un communiqué du 26 mai contre les « risques de rupture dans l'approvisionnement des produits alimentaires ». Quant à l'industrie de la nutrition animale qui s'exprime cette semaine dans nos colonnes (lire l'Événement en page 3), elle rappelle l'importance du bien-être animal dans ce contexte et demande également à faire partie des activités prioritaires « pour l'accès au carburant ». Des demandes très ambitieuses au regard de la première réponse qu'a pu recevoir la FNSEA ce vendredi du ministère de l'Agriculture. Ce dernier a en effet accepté « de saisir le secrétaire d'État chargé du Budget » pour mettre en place une dérogation pour les agriculteurs permettant « d'utiliser le fioul domestique au lieu du gazole non routier pour l'approvisionnement de leurs tracteurs dans le cadre des travaux agricoles ou forestiers ». Attention, les agriculteurs aussi pourraient bloquer le pays... Mais à pied !