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Antoine de Gasquet : “donner une image dynamique du courtier”

Le nouveau président des courtiers français s’explique sur ses projets

PORTRAIT. À seulement quarante-deux ans, ce passionné de rugby, encore licencié au Stade Français, occupe déjà la fonction ô combien importante, de président de la Fédération française des syndicats de courtiers en marchandises (FFSCM).

Il commence sa carrière de courtier en 1990, après avoir brillamment décroché un diplôme de Technologie approfondie en commerce international. À l’époque c’est son père, Raoul de Gasquet, patron de l’entreprise familiale Intercor, spécialisée dans le courtage en huiles brutes, qui lui transmet la passion de ce métier. Après la fusion en 1995 avec un autre cabinet de courtage en huiles raffinées, Baillon, il apprend « ce métier si particulier, où le rapport de force est important » et aime à dire « qu’être courtier, c’est un état d’esprit, ça s’apprend sur le terrain, rien ne sert d’avoir une batterie de diplômes. »

Maintenant, Baillon-Intercor, cabinet de courtage parisien, c’est quatre courtiers, deux personnes au back office et un comptable. « Mon père est toujours consultant pour l’entreprise »avoue Antoine.

Améliorer l’image du courtier

Quant à son implication au sein de la FFSCM, c’est une longue histoire. « C’est Philippe Convert qui m’a poussé à devenir président de la commission des huiles au Syndicat national des courtiers en oléagineux », puis Alain Gérard, qui a été président de la FFSCM durant le mandat précédent « a usé de son charme et de son charisme pour me convaincre de prendre la présidence de la Fédération. » Celui qui est surnommé affectueusement dans la filière “Le Roi du Blé”, voulait « rajeunir l’image des courtiers » et recherchait dans la jeune génération un homme de valeurs et qui ne soit plus automatiquement issu du monde des céréales.

Pour le début de son mandat, il est d’ailleurs toujours épaulé par Alain Gérard, qui reste « mon représentant lors de réunions auxquelles je ne peux pas assister, comme ce sera le cas lors de la Bourse de commerce européenne d’Anvers cette semaine. Pour l’instant j’ai plus un rôle d’observation, de discussions. Mais nous commençons à mettre en place certains projets, comme la rénovation de notre site internet, qui devra être plus interactif. » Son rôle au sein de la FFSCM, il le voit tout d’abord comme un fédérateur de tous les syndicats et entend « prendre les bonnes idées et les faire mûrir ». « Nous devons redonner une image dynamique de notre métier. L’image, c’est très important, il n’y a rien de pire que l’indifférence. » Antoine de Gasquet veut donc démontrer que le courtier a beaucoup évolué dans son mode de fonctionnement. « Il a plus un rôle d’information, d’aide à la décision, et la partie négociation est moins prépondérante qu’avant. » Informer, négocier, exécuter, c’est ce qui résume le mieux le courtier nouvelle génération.

La transmission du métier

« Malgré la forte concentration des contreparties, nous avons su évoluer dans le bon sens, être réactif, devenir presque incontournables, même si beaucoup ont voulu travailler en direct. On a toujours besoin du courtier pour connaître les prix traités » affirme le jeune président. « Travailler avec un courtier, c’est une plus-value pour réaliser des affaires » ajoute Antoine. « Pour poursuivre sur cette voie de la rénovation, je crois au mélange des générations, c’est la richesse de notre métier. La transmission du savoir, c’est notre chance, il ne faut pas la gâcher. »Dans cette optique, il veut éviter que le départ des courtiers sans transmission du savoir. « Je ne veux pas laisser un cabinet de courtage en friche ».

Convaincre les jeunes diplômés de venir vers ce métier est aussi garantir son avenir. « Je vais souvent faire des interventions lors de conférences dans des facs, pour expliquer notre métier et en faire la promotion. Devenir un bon courtier c’est long, il faut entre trois et cinq ans de travail sur le terrain pour accumuler l’expérience requise. Mais c’est tellement gratifiant ».

Antoine de Gasquet compte bien mettre toute son énergie pour redonner ses lettres de noblesse à un métier en pleine mutation.

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