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Conjoncture / productions animales
Ambiance morose sur le marché de la viande, peu d’amélioration en vue

Faute de commerce soutenu en aval, les prochains mois laissent entrevoir de nouvelles baisses de production

Quelle que soit la production animale considérée, l’heure n’est pas à l’euphorie. Les gros bovins et le porc restent les plus touchés, faute de consommation suffisante. Sans être des plus dynamiques, le commerce du veau s’avère un peu plus régulier. Un tel contexte n’est pas des plus propices au développement global de la production de viande en France. Au contraire, les prévisions sont à la poursuite de la décapitalisation des cheptels.

Un manque à gagner récurrent, des trésoreries dans le rouge
Voilà plusieurs mois que les marges sont au plus bas pour bon nombre de professionnels, et les prochaines semaines ne laissent pas entrevoir de nette amélioration des trésoreries, du moins à court terme. Tout incite par conséquent les opérateurs à limiter leurs investissements et revoir leurs offres à la baisse.
En porc, la crise économique et une parité euro/dollar défavorable continuent à freiner les ventes à l’exportation. Plus qu’une baisse de la demande des pays tiers, c’est la frilosité des banques et des assurances qui pénalise les filières européennes. Or, toute marchandise non exportée reste sur les marchés français et communautaires. Ainsi, malgré une bonne tenue de notre consommation intérieure et une baisse déjà sensible de notre production (estimée autour de 2 % par l’Ifip, Institut du porc), les cours ne se redressent pas. Les prix de vente couvrant à peine les coûts de revient, de nouvelles baisses de production sont à prévoir. L’Ifip n’exclut cependant pas une stabilisation de l’offre début 2010, notamment chez nos voisins européens. Un contexte qui ne devrait pas aider les élevages à se refaire une santé économique, surtout si la reprise de la demande se fait attendre.
La tendance est quelque peu différente pour la filière bovine. Si les disponibilités en jeunes bovins sont limitées, celles des vaches sont plus importantes qu’il y a un an, surtout à l’abattage, car la tendance de fond demeure à la décapitalisation du cheptel français. La conjoncture laitière y joue d’ailleurs un rôle déterminant. Les difficultés de revalorisation du prix du lait restent d’actualité et n’incitent pas les éleveurs à maintenir les femelles au sein des troupeaux. Selon l’Institut de l’éle­vage, les abattages de femelles allaitantes devraient rester élevés ces prochains mois. De même, tout laisse à penser que les réformes de laitières demeureront nombreuses, bien que des incertitudes persistent ; le marché du lait sera à surveiller de près.
Le marché de l’agneau s’annonce, quant à lui, très peu évolutif ces prochaines semaines. La diminution des effectifs ne cesse de se confirmer. Selon l’Institut de l’élevage, sur les huit premiers mois de l’année par rapport à la même période un an plus tôt, le recul est de l’ordre de 9 %. Ainsi, malgré une consommation peu dynamique et orientée à la baisse, les prix oscillent et devraient encore hésiter entre stabilité et léger repli.

Seul le veau de boucherie tire son épingle du jeu
La filière veau de boucherie est, pour sa part, assez sereine. Les consommateurs ont un intérêt plutôt constant pour cette viande, malgré des prix au détail assez élevés. Dans le même temps, les intégrateurs réussissent à ajuster leurs sorties aux besoins et maintenir leurs prix de vente. Ils stabilisent dans le même temps leurs revenus, leur volonté de laisser l’offre en adéquation avec la demande leur permettant de faire pression sur les cours des petits veaux – malgré des niveaux de prix déjà très bas pour la saison.
Cette stratégie commerciale peut se poursuivre à moyen terme, laissant entrevoir une certaine régularité du nombre de lots mis à l’engraissement. Les intégrateurs devront toutefois compter sur le repli saisonnier des vêlages et par conséquent une stabilisation de leurs prix d’achat.

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