Alimenter le non alimentaire

Qu'ils concernent l'exploitation du domaine forestier ou la production de céréales et de graines oléagineuses, les débouchés en produits non alimentaires sont multiples et voués à se développer au regard de l'appauvrissement des ressources fossiles mondiales et de l'impact de leur utilisation sur le réchauffement de la planète. Cette filière du non alimentaire est mise à l'honneur cette semaine dans nos colonnes (pages 3 à 5) à l'occasion de la 8e édition des Rencontres du biosourcé au Sinal Exhibition qui se tiendra les 24 et 25 mai à Châlons-en-Champagne.
En France, l'industrie capterait plus de 4 Mt de céréales (blé et maïs), soit un peu moins de 10 % de la production de grains totale hexagonale. Ces nouveaux matériaux sont déjà parmi nous : dans les réservoirs de nos véhicules de transport avec les agrocarburants, dans nos maisons au travers des dérivés de l'amidonnerie utilisés pour la construction, ou encore dans certains produits de consommation comme les cosmétiques ou le textile. De nombreux marchés s'ouvrent ainsi à l'industrie française. Mais pour en profiter au maximum, celle-ci mériterait d'être accompagnée plus franchement par les autorités publiques françaises. À l'image des secteurs énergétiques solaire ou éolien, la France ne fait pas figure de premier de la classe. Et compte tenu de la fragilité de ces secteurs naissants et de la volatilité à laquelle ils sont exposés (d'un côté celle des matières premières et de l'autre celle des énergies fossiles qui pèsent sur les prix de vente), davantage de soutien politique serait bienvenu.