Luzerne déshydratée
Aide du conseil général de Champagne-Ardenne
À cette enveloppe de 30 $/ha s’ajoute le soutien national de 125 $/ha du plan Protéines.
Ce n’est pas un hasard si le conseil régional de Champagne-Ardenne a annoncé le 27 novembre à Francheville (Marne) la mise en place d’un dispositif de soutien à la compétitivité de la filière luzerne. Cette région représente en effet 80 % des 300.000 ha de luzerne cultivés en France. Les autorités locales veulent subventionner à hauteur de 300.000 € l’achat de semences certifiées des 8.000 agriculteurs concernés. Ce plan Protéines régional renforce son homologue à l’échelon hexagonal, mis en place en 2012. Cette aide nationale de 125 €/ha sera ainsi complétée par les 30 €/ha que représente le soutien régional. Ce qui couvre, à raison de 25 kg/ha de semence certifiée à 6 €/kg minimum, les dépenses de 150 €/ha du poste Semence lié à la culture de la luzerne. « Ces aides vont participer à l’expansion de la culture de luzerne, au même titre que le développement des marchés et les restructurations d’entreprises de la filière de déshydratation », s’enthousiasme Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation.
Améliorer la compétitivité de la luzerne
« Ces soutiens vont améliorer la compétitivité de la culture de luzerne par rapport à ce que l’agriculteur peut gagner en produisant du blé ou du colza », explique le représentant de la coopération. Si le producteur ne retire pas de revenu suffisant de la production de luzerne, il s’en détournera au profit des grandes cultures céréalière et oléagineuse. « C’est un vrai défi ! », insiste-t-il. Heureusement, les restructurations de ces dernières années portent leurs fruits, suite à une diminution des coûts salariaux et des dépenses d’énergie. « Dans ce cadre, nous avons diminué de 50 % nos consommations d’énergie fossile », remarque Éric Guillemot.
Parallèlement, de nouveaux marchés se développent à l’image de celui de la luzerne déshydratée à fibres longues, qui se présente sous forme de balles carrées de très haute densité, de l’ordre de 400 à 700 kg. « C’est un produit en phase de notoriété croissante, avec une excellente image auprès des éleveurs de bovins. » Elle permet de combattre, avec un produit 100 % naturel, leurs problèmes de subacidose, et pathologies associées, et d’augmenter le nombre d’UFL (unité fourragère laitière) ingurgité sur la journée, explique le dirigeant de Coop de France. Et de renchérir : « Afin de faire face à la demande, nous investissons dans de nouvelles presses. » Au-delà des marchés de proximité de la luzerne (France et États membres limitrophes), des marchés de niche sur pays tiers (Japon, pays arabes) se développent pour des produits très spécifiques. « Une soupape de sécurité dans la mesure où, en cas de crise, le marché européen devenait moins demandeur », argue Éric Guillemot.