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Agriculteurs et industriels s’associent pour valoriser la biomasse

« Les grands acteurs de l’énergie future » ont annoncé la création, jeudi 5 juillet, de France Biomasse Énergie, pour promouvoir les intérêts communs des filières de valorisation énergétique de la biomasse

FRANCE BIOMASSE ÉNERGIE. Tel est la désignation de la nouvelle association rassemblant des « compétences multiples, des producteurs de biomasse aux utilisateurs énergéticiens, autour du développement des productions d’électricité, de chaleur, de biocarburants de deuxième génération et de biogaz, utilisant toutes les formes de biomasse ». Il a fallu pas moins d’un an pour constituer un conseil d’administration, qui comprend notamment parmi les premiers adhérents les Associations générales des producteurs de blé et de maïs (AGPB et AGPM). Le rapprochement entre la coopération agricole et forestière (Coop de France et l’Union des coopératives forestières de France), qui font également partie de ce conseil d’administration, était quant à lui envisagé depuis longtemps, assure Janine Boisgontier, de l’UCFF. « La filière Bois a déjà lancé des appels à projets, abordés avec d’autres partenaires dont la coopération agricole, à des fins de production d’énergie », précise-t-elle. Sont représentés en outre l’Office national des forêts (ONF), le Commissariat général à l’énergie atomique (CEA), le fournisseur alternatif d’énergie Poweo, Gaz de France et Vinci Environnement, constructeur d’unités de production d’énergie à partir de biomasse.

Un lieu d’échanges et de propositions

« L’éolien est très présent dans les mentalités en ce qui concerne la production alternative d’énergie, mais pas la biomasse », constate Janine Boisgontier, qui rappelle pourtant que les projets de valorisation de la biomasse se sont multipliés ces dernières années. Mais il manquait « un lieu de rencontres et de propositions à logique interprofessionnelle », rassemblant les acteurs qui concourent à la valorisation de la biomasse pour la production d’énergie. En effet, si cette valorisation est déjà relativement bien structurée dans le domaine des biomatériaux et de la chimie verte, seule la valorisation énergétique souffrait d’une absence de représentants, mis à part les biocarburants de première génération. Ainsi, selon un communiqué de France biomasse Énergie, « le rapprochement entre les producteurs et les utilisateurs potentiels de cette biomasse était urgent pour rendre cohérentes leurs stratégies de développement ».

Il faut savoir aussi que des projets –de plus en plus nombreux– prévoient d’utiliser plusieurs types de biomasse à la fois (bois, coproduits agricoles...), d’où cette nécessité « d’une réelle interaction et d’une confrontation de stratégies entre les représentants de la production agricole et de ceux de la transformation », précise Jean-François Loiseau, président de la commission énergies renouvelables de l’AGPB.

Développer de multiples partenariats

D’autres ambitions sont également exprimées. L’association devrait –enfin– permettre un regroupement des études de R&D, jusque-là si dispersées, ainsi que des expertises croisées et de nouvelles réflexions plus pointues. « Aujourd’hui, chacun possède des moyens un peu isolés. France Biomasse Énergie devrait permettre une mise en commun des compétences, dans une logique de réseau » argumente Pierre Ducray, secrétaire général de l’association.

En dehors d’actions de lobbying et de sensibilisation auprès des pouvoirs publics nationaux, l’association compte également déployer des partenariats à l’international. Il s’agit non seulement de conforter ses propres capacités d’expertise, mais aussi de représenter la France au sein des institutions européennes car cela « constitue un levier indispensable, surtout dans le cadre de la mise en œuvre de la politique énergétique de l’UE, priorité majeure reconnue pour l’Union dans les prochaines années » indiquent les membres du conseil d’administration. Ainsi, en plus de vouloir assurer un observatoire des marchés des énergies issues de la biomasse et des conditions de leur développement aux niveaux français, européen et mondial, France Biomasse Énergie espère adhérer à d’autres associations françaises et européennes spécialisées dans le domaine de l’énergie (dont l’association européenne de la biomasse), « à l’instar des associations nationales équivalentes existantes dans presque tous les pays européens... sauf en France ! » En attendant, Jean-François Loiseau ose espérer une « réglementation qui soit acceptable par toutes les parties, et des tarifs permettant aux outils industriels de pouvoir être pérennes ».

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