AGPM : l'irrigation des parcelles au secours de la production de maïs
L'AGPM a souligné le caractère indispensable du recours à l'irrigation, qui permet de soulager les coûts de production à la tonne des agriculteurs, spécialement cette année.
L'irrigation constitue la meilleure assurance récolte », a lancé Daniel Martin, président d'Irrigants de France (branche spécialisée de l'AGPM), lors d'une conférence de presse à Paris le 3 novembre. L'association a tenu à démontrer les vertus de cette pratique et du stockage de l'eau, dans un contexte où le grand public voit parfois d'un mauvais œil leurs usages. Et ce, spécialement lors de cette campagne, qui a vu les rende-” ments fondre comme neige au soleil, particulièrement dans les zones en sec. « Dans la Vallée de la Garonne, les Landes et en Gironde, on a atteint des rendements proches des records, parfois jusqu'à 175 q/ha là où les zones sont parfaitement irriguées, malgré la sécheresse. (…) L'accès à l'eau a fait toute la différence », souligne Gilles Espagnol, responsable de la filière Maïs chez Arvalis. Ce dernier précise que le progrès génétique et les pluies intervenues fin août ont également permis de limiter la casse, expliquant les meilleurs résultats qu'en 2003, année qui a connu une sécheresse d'une intensité similaire. En revanche, pour les zones en sec, la productivité tombe parfois autour des 35 q/ha, notamment dans l'Est.
Des rendements proches de 175 q/ha en zones irriguées.
« Une tonne par hectare de rendement en plus, c'est 19 €/t de coût de production en moins pour l'agriculteur », insiste Daniel Peyraube, président de l'AGPM. Ces professionnels ont tenu à préciser que cela fait trois ans que les prix sont inférieurs aux coûts de production, projetés pour l'année 2015 à environ 180 €/t en cash (c'est-à-dire en excluant les coûts liés aux amortissements). Les faibles niveaux de prix actuels pourraient engendrer une baisse des revenus des maïsiculteurs de « 30 % cette année », s'alarme Christophe Terrain, président de Maiz'Europ'.
Développer des mécanismes pour lutter contre la volatilitéLe plan Écophyto 2, les normes réglementaires et les charges sociales supérieures par rapport aux concurrents européens ont de nouveau été pointés du doigt par l'AGPM. Tout comme le manque d'outils pour s'assurer contre la volatilité des prix. « L'accès à l'irrigation ne suffit pas pour gagner en compétitivité. Il faut développer un système pour se protéger de la volatilité des prix. Un dispositif basé sur un système d'assurance sur le chiffre d'affaires pourrait être intéressant », indique Daniel Peyraube. Plus de précisions seront données lors des “Journées Maïs” les 17 et 18 novembre à Toulouse. Elles traiteront, entre autres, de la gestion du risque prix, et notamment du système de Deficiency Payment utilisé aux États-Unis.