Affaires de terre… ou terre d'affaires ?

Comment l'acquisition de terres céréalières berrichonnes à une société d'investissement agricole chinoise (lire p. 20) a pu être réalisée sans que les Pouvoirs publics ne puissent intervenir ? C'est la question que s'est posée le ministre de l'Agriculture suite à la médiatisation de cette transaction la semaine dernière. Pour Stéphane Le Foll qui s'est exprimé sur Public Sénat le 19 avril, « l'alerte est clairement donnée ». « Je veux faire en sorte que la terre et la production en France reviennent à des agriculteurs qui s'installent et investissent, et ne pas accepter que l'ensemble des hectares d'une exploitation puissent être achetés par d'autres. » Des paroles pleines de bon sens, même s'il y a de quoi s'étonner que ce genre d'information puisse échapper à la puissance publique, au regard du potentiel agricole hexagonal et des conditions climatiques particulièrement favorables. © L. L.
Mais force est de constater que cet attachement à la vocation agricole de la France reste relatif. En témoigne le projet des dirigeants qataris du PSG de s'installer sur le domaine de Grignon (Thiverval-Grignon dans les Yvelines), dont la vente est évaluée à 35 M€ minimum. Le départ de l'Inra et d'AgroParisTech pour Saclay, validé par un vote très serré en mars, est à l'origine de cette mise à disposition du site. Depuis plusieurs mois, associations, riverains et chercheurs agricoles manifestent pour le maintien de ce site historique et d'une grande richesse agricole et fossilifère. La décision du club de football parisien est attendue pour le mois de mai. Espérons qu'il jette son dévolu sur un autre terrain, car on le sait, rien n'est trop beau pour le PSG… mis à part de bons résultats en coupe d'Europe.