Afca-Cial : hausse des prémélanges d'additifs en 2014
La progression de 2,8 % de la production française de prémélanges d'additifs cache, en fait, une augmentation des taux d'incorporation dans les aliments complets pour animaux.
L « a fabrication française de pré-mélanges d'additifs enregistre une hausse de 2,8 % en 2014 par rapport à 2013 », détaillait François Guibert, délégué général de l'Afca-Cial (Association des fabricants de compléments pour l'alimentation animale et d'aliments liquides), à l'occasion de son assemblée générale le vendredi 19 juin à Paris. Destinés aux fabricants d'aliments pour animaux, leurs taux d'incorporation sont compris, selon les cas, entre 0,2 % et 1,5 %. Avec 169.945 t, le volume ne revient toutefois pas au plus haut de 2010 ou 2012, quand il dépassait 174.500 t. Et la progression de 2014 cache en fait une évolution dans le taux d'incorporation car les tonnages d'aliments “reconstitués” baissent de 1,6 % à 30,7 Mt. Cette évolution interpelle. Les taux d'incorporation avaient, en effet, tendance à se contracter depuis les années 90 car les fabricants d'aliments incorporent désormais directement certains additifs (notamment sous forme liquide). La réglementation sur les mélanges chimiques dangereux pourrait expliquer pour partie ” cette évolution car manipuler un produit trop concentré en certains composés, comme le cobalt, exige la mise en place de mesures de protection des salariés plus lourdes. Le tonnage d'aliments “reconstitués” est également supérieur à la production française (21,1 Mt), ce qui pointe une bonne santé des exportations. Or, les prémélanges expor-tés présentent une très grande diversité de taux d'incorporation.
Les premiers mois de 2015 sont plutôt moroses.
Les aliments minéraux standards connaissent également une progression, de 3,7 %, à 348.780 t, avec un bon second semestre. Les minéraux pour les bovins, qui représentent plus de 84 % du marché, affichent la plus forte hausse, avec +3,3 %. Les minéraux Porcs, qui pèsent 12 % du marché progressent de 1,1 %, ce qui souligne l'augmentation de part de marché de la fabrication d'aliments à la ferme dans un contexte porcin très tendu.
Cette période fut également le plus haut pour les aliments minéraux “compactés” (coulés ou pressés, selon la technologie de fabrication), dont la production s'érode depuis avec une nouvelle baisse de 0,7 % à 55.000 t en 2014. Ces blocs à “lécher” se présentent de plus en plus en seau (69 % des ventes aujourd'hui) ou en pierre (hors pierre de sel pur, qui est une matière première), les bassines ayant quasiment disparu. Apportés en libre-service aux animaux qui régulent eux-mêmes leur consommation, ils sont très majoritairement consommés par les bovins (86 %).
Enfin, les aliments liquides, constitués de coproduits du sucre (mélasse...) et de diverses sources d'azote soluble, se rétractent également de 7,1 % à 108.435 t.
Les premiers mois de 2015 sont plutôt moroses : si la production de prémélanges progresse encore, les minéraux, les blocs à “lécher” et, surtout, les aliments liquides s'enfoncent. Yanne Boloh