Adoption du plan Blé dur par le conseil spécialisé de FranceAgriMer
Validé par FranceAgriMer, le plan national pour développer la culture de blé dur en France devra maintenant faire l'objet d'actions concrètes en collaboration avec InterCéréales.
Doubler la production française de blé dur à l'horizon 2025, voilà l'objectif du plan Blé dur que le Conseil spécialisé de FranceAgriMer (Fam) a adopté le 13 mai. Une perspective très ambitieuse compte tenu de l'absence de budget alloué à ce projet à l'heure actuelle. « Ce plan est l'expression d'une volonté commune au sein de la filière céréalière », a expliqué Rémi Haquin, président du conseil spécialisé Céréales de Fam.
« Rendre la culture attractive »De 2,5 Mt en 2010, la production de blé dur a chuté à 1,4 Mt (288.000 ha) l'an passé. Le plan Blé dur entend la faire progresser à 3-3,5 Mt d'ici dix ans. Pour cela, «la filière souhaite développer la cul-ture dans toutes les zones de production possibles, au Nord comme au Sud pour atteindre 600.000 ha tous les ans ». Différentes pistes sont précisées pour y parvenir parmi lesquelles la nécessaire reconnaissance du blé dur comme une culture à part entière, « distincte du blé tendre », au niveau des règles de calcul dans le cadre du verdissement de la Pac. Ou encore la consolidation du dispositif d'aides couplées européennes (7 M€ dans les zones traditionnelles de production actuellement). Sont également évoqués le développement de la transformation de blé dur en France ainsi que l'exportation soutenue et régulière de volumes, notamment vers l'UE ou la région méditerranéenne. Mais rien ne se fera sans les producteurs qui devront y trouver un intérêt. Pour Rémi Haquin, « si les prix du blé dur sont importants dans le choix des semis, l'année 2015 n'a pas retrouvé de forte hausse », alors que prix du blé tendre (peu cher cette année) en comparaison du blé dur (bien mieux orienté) aurait pu pousser davantage les surfaces. «La progression n'a été que de 11 % en 2015, un niveau inférieure à 2013 », a-il regretté. « La culture du blé dur est plus aléatoire que celle de blé tendre mais la marge brute est intéressante sur plusieurs années », a-t-il fait valoir. Par ailleurs, la disparition du Canadian Wheat Board peut être vu comme une opportunité pour la filière française selon Fam.