Administrateurs de coop, savoir concilier territoire et internationalisation
Quid de la notion de RSE?
L'administrateur du XXIe siècle doit faire le lien entre le territoire et l'internationalisation », a déclaré Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, lors de la table ronde du colloque «Administrateur de coopérative demain» organisé par Coop de France, le 28 octobre à Paris. « C'est très français d'opposer les deux modèles, alors qu'ils doivent se compléter, précise Arnaud Degoulet, président d'Agrial. Pour les légumes, nous devons être au marché 365 jours par an, donc nous avons été obligés de nous internationaliser pour avoir de la marchandise toute l'année. C'était une nécessité technique. Sur les 700.000 t de légumes que nous vendons, 100.000 t nous sont fournies par nos coopérateurs. Ce qu'on fait à l'international permet de développer des capacités de production pour nos coopérateurs ». « uand les groupes coopératifs vont à l'international, ils ne font pas de délocalisation. Ils vont chercher du complément, qui va consolider l'emploi chez nous, à la fois pour les adhérents et les salariés », ajoute Jean-Yves Foucault, président de Limagrain. « Aujourd'hui, c'est une force, une chance de pouvoir exporter. Il en va de notre responsabilité. La réalité est là », insiste Arnaud Degoulet.
Quid de la notion de RSE?
L'internationalisation renvoie également à la notion de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) des coopératives. « Comment faire profiter à d'autres le modèle économique que l'on s'applique, interroge Dominique Potier. Aujourd'hui, cela relève surtout du volontarisme, mais il existe des propositions de loi avec des caractères législatifs plus clairs ». « Nous utilisons les outils dont nous disposons, confie le président de Limagrain. Nous ajustons la RSE au prorata du développement du pays où nous sommes, sans pour autant fermer les yeux. Et il ne faut pas essayer de standardiser un modèle ».
Des administrateurs à former
En ce qui concerne le pouvoir réel des administrateurs par rapport à la direction, Jean-Yves Foucault estime qu'il est avéré sur le plan juridique, « C'est l'administrateur qui prend la décision finale et qui en porte la responsabilité, néanmoins dans la réalité le travail en amont est réalisée en binôme avec la direction ». « Derrière il y a des exigences de formation du Conseil d'administration. Un chantier où nous avons clairement des marges de progrès », reconnaît le président d'Agrial, qui a salué à cette occasion la création de l'institut de coopération agricole dont l'une des missions est la promotion de formations. Anne Le Nail