Actualité de la semaine
International
OMC/Davos : réunion ministérielle les 27 et 28 janvier
Une trentaine de ministres des principaux pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se réuniront les 27 et 28 janvier en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse), a indiqué le 20 janvier le ministère suisse de l’économie dans un communiqué. Cette réunion ministérielle restreinte doit envisager les suites à donner à la conférence de Hong Kong de décembre avec pour objectif de «conclure les négociations d’ici la fin de l’année», a précisé le ministère dans un communiqué. Les participants «représenteront toute la gamme des différents points de vue qui se sont exprimés dans le cadre des négociations en cours à l’OMC», ajoute le ministère, laissant entendre que seront présents les Européens, les Américains et des pays en développement ou en transition comme le Brésil ou l’Inde.
José Bové/Afrique : appel à attaquer l’Europe devant l’OMC
José Bové, présent à Bamako pour le Forum social mondial (FSM), a invité, le 21 janvier, les dirigeants africains à «attaquer l’Union européenne devant le tribunal de l’Organisation mondiale du commerce» pour destruction de leurs économies locales. L’altermondialiste français a lancé cet appel à l’issue d’un exposé sur une campagne en cours depuis 2002 contre l’importation au Cameroun de poulet congelé venant d’Europe. Selon lui, les importations de poulet congelé ont commencé en 1996 dans ce pays d’Afrique centrale. Elles sont passées d’environ 900 t en 1996 à 14.000 t en 2002 et ont atteint 22.000 t en 2003, lésant les paysans avec «l’arrêt de plus de 110.000 ateliers de production de poulets».
Japon/Boeuf : embargo sur le bœuf américain
Suite à la découverte de produits à risques (cervelle et mœlle épinière) dans une cargaison de viande bovine américaine, le Japon a rétabli le 20 janvier l’embargo sur le bœuf américain. L’embargo a été rétabli juste avant l’arrivée à Tokyo du secrétaire d’État adjoint américain, Robert Zoellick, dont la visite au Japon avait initialement pour but, selon le département d’Etat, d’exiger que la viande bovine américaine soit «traitée justement, selon les standards internationalement reconnus». Le Japon avait levé en décembre l’embargo sur le bœuf américain et canadien, instauré en 2003 après la découverte de cas d’encéphalite spongiforme bovine (ESB) chez des bovins aux Etats-Unis et au Canada.
Union européenne
Grippe aviaire : embargo prolongé jusqu’à fin mai
Réunis au sein du Comité permanent pour la chaîne alimentaire et la santé animale, le 24 janvier à Bruxelles, les experts des Vingt-cinq ont donné leur feu vert à la prolongation, jusqu'à fin mai, de l'embargo sur les importations commerciales d'oiseaux vivants captifs pour limiter les risques d'introduction de la grippe aviaire dans l'UE. Cet embargo, décidé en octobre et prolongé en novembre, courait jusqu'à la fin du mois janvier. Il couvrira désormais aussi la prochaine période de migration de printemps, lorsque les oiseaux migrateurs retournent sur les lieux où ils nichent. Certaines dérogations sont prévues pour les zoos et l'importation d'œufs à couver ne provenant pas de volailles dont les coquilles ont été décontaminées. Les experts européens ont également approuvé l'extension, jusqu'à la fin du mois de mai, des mesures appliquées à l'entrée dans l'UE des oiseaux de compagnie accompagnant leurs propriétaires. Ces restrictions ne s'appliquent pas aux oiseaux de compagnie en provenance de Norvège, Suisse, Liechtenstein, Andorre, Islande, Groenland, des Îles Feroe et de San Marin.
Grippe aviaire : Bruxelles intraitable
L’Italie, soutenue par la France et six autres Etats membres (Grèce, Chypre, Malte, Pologne, Espagne, Hongrie), a de nouveau plaidé, lors du Conseil agricole du 23 janvier à Bruxelles, pour des mesures d’aide d’urgence pour ses éleveurs durement affectés par la baisse de la consommation de volailles. Mais la commissaire à l’Agriculture, Mariann Fischer Boel, s’est montrée une fois de plus inflexible à toute forme d’aide supplémentaire au secteur, après les hausses successives des restitutions à l’exportation décidées ces dernières semaines. Pour Bruxelles, le relèvement de 24 à 26 E depuis le 19 janvier des restitutions sur les poulets frais, congelés et réfrigérés et le renouvellement des quotas d’importation russes en faveur de l’UE, attendu d’ici quelques semaines, devraient suffire à décongestionner le marché.
Grippe aviaire : accueil mitigé pour la force d’intervention
Paris et Berlin ont soutenu, lors du Conseil agricole du 23 janvier à Bruxelles, leur proposition de création d’une «force d’intervention européenne» dans les pays touchés par la grippe aviaire. Cette idée de tenir des experts européens toujours prêts à partir en cas de besoin n’a, semble-t-il, guère suscité d’intérêt auprès des autres Etats membres.
De son côté, le commissaire européen à la Santé et à la protection des consommateurs, Markos Kyprianou, a souligné que l’UE avait déjà pour habitude d’envoyer des vétérinaires dans tous les pays atteints par la maladie et qu’une équipe était déjà sur le terrain en Turquie. Il a convenu que l’on pourrait formaliser ce corps d’experts de façon à pouvoir mobiliser plus rapidement des fonds et du personnel en cas de nécessité. Mais il n’a promis aucun projet précis à ce stade.
Sucre : baisse temporaire des quota de production
La Commission européenne va proposer fin février une réduction temporaire, en 2006-2007, des quantités de sucre pouvant être produites sous quota, afin de soulager le marché. Cette mesure a été réclamée lors du Conseil agricole de l’UE, lundi 23 janvier à Bruxelles, par l’Allemagne qui a reçu le soutien de la Belgique, des Pays-Bas, de la France, du Danemark, de l’Autriche et de la commissaire Mariann Fischer Boel. Celle-ci a confirmé que les excédents de sucre pourraient atteindre 2 à 3 Mt, quantité «impossible à exporter» compte tenu du jugement de l’organe d’appel de l’OMC selon lequel l’actuel sucre «C» est en fait subventionné. Berlin considère que le quota de sucre devrait être réduit «d’au moins 10 %» pour la seule campagne 2006-2007, au cours de laquelle sera mise en œuvre la réforme du secteur. Une proposition formelle sera soumise fin février par la Commission au comité de gestion, sur la base de la nouvelle réglementation du secteur qui devrait être adoptée d’ici là par les Vingt-cinq.
France
Grippe aviaire : volailles, «persona non grata» au Sia 2006
Pour la première fois de son histoire, le Salon de l’agriculture de Paris (du 25 février au 5 mars) n’accueillera pas de volailles, à cause du plan de lutte contre une éventuelle pandémie de grippe aviaire en France. Les organisateurs du Salon international de l’agriculture (SIA) avaient demandé une dérogation au décret du ministère de l’Agriculture interdisant les «rassemblements» et marchés de volailles. Mais la direction des services vétérinaires de la ville de Paris, en liaison avec la préfecture de police et la mairie de Paris, a indiqué qu’elle ne pouvait pas faire une exception pour une manifestation accueillant entre 600.000 et 700.000 visiteurs, sans compter les exposants, au Parc des expositions de la Porte de Versailles.
Les professionnels concernés devaient se situer dans la «basse-cour» qui occupe près de la moitié du hall 7.2. Deux d’entre eux, Volailles de Loué et Duc devaient se situer dans le hall 1. Une partie de la place rendue disponible dans la Basse-Cour sera occupée par un nombre plus important de lapins et cobayes (650 au lieu de 400).
Biocarburants : pas de commission d’enquête
Une majorité de députés (105 contre 32) s’est prononcée le 24 janvier contre la création d’une commission d’enquête parlementaire examinant les blocages à la mise en œuvre de la politique des biocarburants. Pourtant tous les députés qui sont montés à la tribune ont reconnu que les pétroliers freinent les filières de biocarburants qui ne passent pas par eux. Rappelons que la commission d’enquête donne de vrais pouvoirs d’investigation. L’UDF et le PS ont voté pour la commission d’enquête. Les principaux opposants ont été des membres de l’UMP, estimant que demander cette commission n’est soit pas nécessaire, soit «qu’il aurait mieux valu le faire avant». Dominique Bussereau a estimé qu’une commission d’enquête n’est pas nécessaire, car la France «sera de nouveau le premier pays» de l’Europe en 2008, quand les six usines en projet seront en service.
Agriculture biologique : la Fnab craint «la fin de la bio»
Le projet de nouveau règlement Agriculture biologique présenté les 23 et 24 janvier par la Commission européenne met en péril ce mode de production, selon la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab). Selon celle-ci, les producteurs et transformateurs bio auront le droit de faire moins bien que ne l’impose le règlement —dans des termes et des limites mal définies— sans l’indiquer sur l’étiquette mais ils n’auront pas le droit de faire mieux et de le faire savoir. C’est ce qu’affirme la Fnab dans un communiqué du 23 janvier. Les produits chimiques de synthèse pourraient être utilisés.
Quant aux OGM, «les producteurs auront le droit d’utiliser des semences contaminées si elles ne sont pas étiquetées OGM», explique Juliette Leroux chargée du dossier à la Fnab. Des principes qui entraîneraient une perte de confiance des consommateurs et «sonneraient la fin de la bio», selon la Fnab.