Actualité de la semaine
International
Grippe aviaire : les Etats-Unis préparent 300 mesures
Le gouvernement américain doit annoncer bientôt une série de 300 mesures à prendre si la grippe aviaire provoquait une pandémie aux Etats-Unis, a annoncé le Washington Post dans son édition du 16 avril. Selon les estimations de ce plan, une telle pandémie pourrait durer dix-huit mois et tuer entre 210.000 et 1,9 million d’Américains. Face à cette situation, le plan prévoit d’établir une liste de personnes à vacciner en priorité, de constituer un stock de gants en latex, de frapper la monnaie à l’étranger, ou encore de développer les liaisons Internet pour permettre aux gens de travailler sans quitter leur domicile. Il cherche surtout à définir à l’avance le rôle de chacun des acteurs institutionnels, afin d’obtenir une coordination qui a cruellement fait défaut face aux ravages provoqués par l’ouragan Katrina. Pour Michael Osterholm, responsable d’un centre de recherche sur les maladies infectieuses à l’université du Minnesota (nord), cité par le quotidien, ce plan risque de ne pas suffire et le gouvernement américain reste «aussi mal préparé que le reste de la société».
Négociations : réunion entre l’Afrique, l’OMC et l’UE à Nairobi
Les ministres du Commerce des pays de l’Union africaine (UA) ont entamé, le 13 avril à Nairobi (Kenya), des négociations commerciales avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Union européenne (UE), dans le cadre des Accords de partenariats économiques (APE). Ces discussions se sont poursuivies jusqu’au 16 avril et se sont tenues sous la présidence effective du secrétaire général de l’OMC, le Français Pascal Lamy, quatre mois après les négociations de Hong-Kong, en décembre 2005. A l’occasion de ces négociations, 35 organisations de la société civile africaine travaillant dans le domaine du commerce ont dénoncé la «pression exercée» de l’OMC sur les pays africains, pour les amener à prendre des décisions, d’ici fin avril, sur l’accès à leurs marchés, des produits agricoles et non agricoles.
Union européenne
Filière bovine : la FNB veut sauver l’élevage européen
Le conseil d’administration de la Fédération nationale bovine (FNB) s’est «insurgé des conditions de la négociation en cours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à l’approche de l’échéance du 30 avril, fixée par la Conférence de Hong Kong», dans un communiqué du 12 avril. «La conclusion d’un accord dans de telles conditions conduirait inéluctablement à la disparition du plus large pan de l’élevage bovin-viande spécialisé, et de sa filière. Le dommage à l’économie et à l’emploi est ici certain, quand les bénéfices dans d’autres secteurs sont hypothétiques et ne justifient en aucun cas l’abandon d’un pôle majeur d’activité dans les territoires ruraux», ajoute la Fédération nationale bovine.
Budget européen : des dépenses agricoles non préservées
«Il est faux de dire que les dépenses agricoles sont préservées par l’Europe jusqu’en 2013», écrit, dans un communiqué du 12 avril, Germinal Peiro, secrétaire national à l’Agriculture du PS. Un communiqué qui réagit à l’accord du 5 avril entre le Conseil européen et le Parlement, et qui conteste les déclarations du Président Chirac qui décrit les crédits de la Pac comme «préservés jusqu’en 2013…» D’une part, souligne le PS, le Parlement n’a obtenu que 4 MdE sur les 12 MdE de rallonge demandés ; d’autre part, Germinal Peiro souligne : «la baisse en 2013 des aides de 6,7 % du fait de l’inclusion de la Bulgarie et de la Roumanie dans le cadre contraint d’un budget constant» ; le risque de renationalisation des politiques agricoles qui ferait disparaître cette politique commune ; la baisse des aides de 35 % pour le développement rural. Selon le PS, «la soi-disant sanctuarisation des aides directes (dites du premier pilier de la Pac) jusqu’en 2013 et la baisse dramatique des soutiens à la multifonctionnalité préparent en fait la disparition, après 2013 de tout type de soutien à une agriculture diversifiée et plurielle».
France
Grippe aviaire : un rapport pour la ré-ouverture des marchés
La mission d’information parlementaire sur la grippe aviaire a publié le 12 avril son second rapport d’étape intitulé “Le H5N1, une menace durable pour la santé animale”. Au chapitre des recommandations, les députés demandent au gouvernement d’arrêter un dispositif sanitaire permettant la tenue de marchés de volailles vivantes. Ils invitent également les pouvoirs publics à «dégager des perspectives sur les mesures de confinement pour permettre aux éleveurs de prendre, le cas échéant, des dispositions en matière d’équipement des exploitations». Concernant l’export, les parlementaires appellent à intervenir auprès de l’OMC pour que les restrictions commerciales ne soient pas applicables aux pays n’ayant déclaré des cas de grippe aviaire que sur des oiseaux sauvages. Ils souhaitent également que soient engagées des «investigations élargies» sur les conséquences de l’évolution des structures avicoles sur le caractère pathogène du virus H5N1.
Grippe aviaire : la Conf’ appelle à la désobéissance
«Nous appelons tous les éleveurs de volailles à ouvrir les cages et à ne plus respecter le confinement à compter du 29 avril», a déclaré René Louail, responsable de la commission volailles à la Confédération paysanne (Conf’). «La situation n’est aujourd’hui plus tenable pour les éleveurs et n’est plus justifiée», a-t-il ajouté, en précisant que «l’appel à la désobéissance était adressé également à toutes les organisations avicoles». Le syndicat enverra très prochainement une lettre à Dominique Bussereau pour lui demander de «lever le confinement au 29 avril, date où les mouvements migratoires seront terminés». «S’il ne répond pas favorablement, nous le ferons de toute façon. Le confinement a de trop lourdes conséquences sur les élevages. La situation ne peut plus durer», a-t-il indiqué, en ajoutant que «les éleveurs respecteraient bien sûr certaines conditions comme l’abreuvement sécurisé des volailles». «Il faut aujourd’hui remettre en cause nos systèmes de production. Les virus se propagent plus vite et deviennent plus pathogènes en élevage intensif. Nous devons déconcentrer nos productions et privilégier le bien-être animal», a déclaré de son côté Guy Bessin, également de la Conf’.
Coordination rurale : un contre mémorandum sur la Pac
Reçue le 18 avril par Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, la Coordination rurale (CR) a notamment présenté son contre mémorandum «pour une Pac du XXI e siècle». Une bonne politique agricole doit remplir six missions selon la CR : assurer son indépendance alimentaire, garantir la sécurité et la santé de ses populations, être économiquement durable en assurant un revenu correct aux agriculteurs, respecter l’équilibre social et occuper harmonieusement le territoire, préserver la fertilité des sols et l’agro-écosystème et ne pas nuire aux pays tiers en respectant leurs droits à l’autosuffisance alimentaire. «Le ministre a reconnu que notre démarche était prospective et intéressante», souligne François Lucas, président de la CR. L’ouverture des interprofessions aux minoritaires a été évoquée en prenant notamment l’exemple de celle du Cognac. «J’ai demandé au ministre d’être un relais convaincant à ce sujet», conclut François Lucas.
Confédération paysanne : 1.500 sur 6.000 CAD financés en 2006
A son tour, la Confédération paysanne critique le défaut de financement des CAD (Contrats d’agriculture durable). Sur les 6.000 contrats prévus seulement 1.500 devraient être financés en 2006, selon la Confédération. En cause : la baisse des financements —de l’ordre de 60 %— des CAD inscrits au programme de développement rural national (PDRN) pour l’année 2006, explique un communiqué du 14 avril. «On assiste aujourd’hui à des arbitrages scandaleux en CDOA dans la répartition des rares deniers disponibles entre prime herbagère, CTE herbager et CAD», poursuit le syndicat. «A l’heure où le contenu des futurs programmes de développement rural 2007/2013, dits RDR2, est en passe d’être défini, le désengagement de l’Etat laisse augurer du pire concernant l’avenir des mesures agri-environnementales», poursuit le syndicat agricole.
Confédération paysanne : «le droit de rester paysans»
«Nous défendons le droit de rester paysans. Nous souhaitons tout mettre en œuvre pour conserver 800.000 paysans en France et ne pas se retrouver avec 150.000 entrepreneurs agricoles», ont indiqué Gérard Durand et Régis Hochart, les deux porte-parole de la Confédération paysanne, dans une interview parue dans Agra Presse Hebdo du 17 avril. Pour eux, «le tandem Bussereau-FNSEA est responsable des problèmes actuels des agriculteurs suite à la réforme de la Politique agricole commune».
A huit mois des élections aux chambres d’agriculture, les deux porte-parole qui s’estiment «con-fiants» pour le score du syndicat, tablent sur «la fin prochaine de la FNSEA en tant que syndicat majoritaire».