Vilmorin
Accord sur le blé avec Arcadia et achat de l’activité Maïs de Guerra
Limagrain s’arme pour vendre ses propres OGM sur le marché mondial, et notamment américain
MALHEUREUSE EN FRANCE où les OGM peinent à aller au bout des seules phases expérimentales en champ, la société semencière Limagrain entend bien se rattraper sur le reste du monde où les biotechnologies sont acceptées. Pour cela, le leader européen de la semence souhaite développer et vendre ses propres variétés transgéniques plutôt que de distribuer celles de ses concurrents par l’intermédiaire de licences. Dans ce but, Limagrain a conclu une alliance stratégique avec Arcadia Biosciences sur du blé OGM et a acquis l’activité Maïs de son homologue brésilien Sementes Guerra, via ses filiales Vilmorin et Vilmorin et Cie les 9 et 10 février derniers. Fidèle à sa stratégie de développement à l’international, le semencier français entend commercialiser ses variétés sur le continent américain grâce à ces nouveaux partenaires.
Après la réduction de l’azote, Limagrain mise sur une moindre consommation d’eau
La filiale de Limagrain, Vilmorin, a signé avec Arcadia Biosciences (basée aux Etats-Unis) un accord exclusif « portant sur l’utilisation d’un blé OGM optimisant la consommation en eau développé par Arcadia », selon un communiqué du 9 février. Par cet accord, Limagrain accédera à cette technologie de façon exclusive partout dans le monde, mis à part en Amérique du Nord. Pour autant, Limagrain pourra les distribuer dans cette région via Limagrain Cereal Seeds, co-entreprise de Vilmorin et Arcadia Bio-sciences née en 2010. Cet accord est le second entre Limagrain et la société nord-américaine. Il fait suite à un premier contrat de licence exclusif (hors Inde et Australie) conclu en 2009 et portant sur un gène d’optimisation de l’azote dans le blé.
« Notre stratégie consiste à nous mettre en situation de développer nos propres semences », explique Carole Cuffy, reponsable de communication du goupe Limagrain. L’enjeu est de ne plus avoir à passer par des licences comme l’entreprise le fait actuellement pour vendre des OGM appartenant à ses concurrents. « Notre force chez Limagrain, c’est d’abord le blé. Aux Etats-Unis, il décroche au niveau des surfaces donc les semenciers travaillent beaucoup pour lui redonner de l’intérêt. Nous avons notre place mais cela passe par l’internationalisation de nos activités. »
Vilmorin fait l’acquisition des actifs Maïs de Sementes Guerra
Dans la même logique d’internationalisation de ses activités, Vilmorin a fait l’acquisition des actifs Maïs de la société Sementes Guerra, basée dans l’état du Paranà au Brésil. « Après la collaboration initiée en 2010 en Argentine avec DonMario Semillas, le partenariat mis en place avec Sementes Guerra nous permet à court terme de nous implanter immédiatement et durablement sur le troisième marché de maïs au monde. A terme, elle ouvre à Vilmorin de larges perspectives de commercialisation de produits conventionnels et génétiquement modifiés innovants au sein d’un marché en très forte croissance », a déclaré Adrian Huige, directeur général délégué de Vilmorin. Derrière les Etats-Unis et la Chine, l’Amérique du Sud concentre 8% des surfaces de maïs, mais aussi 7% en valeur du marché mondial et c’est le deuxième marché en surfaces de maïs transgéniques avec un taux d’adoption en forte croissance.