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2005, une année charnière

Avec la nouvelle réforme de la Pac, les professionnels espèrent gommer les effets désastreux de l’Agenda 2000.

  «LA REFORME de la Politique agricole communen est relativement neutre pour les oléagineux, contrairement à l’Agenda 2000 qui a fait perdre 0,5 Mha à la France et 1 Mha à l’UE à 25.» Tel est en résumé le message délivré par Olivier de Gasquet, directeur de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) à l’occasion des Rencontres annuelles du Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains), qui se sont déroulées à Paris en novembre dernier.

Des oléagineux épargnés…

L’année 2005 est un tournant pour l’agriculture européenne, qui quitte le cadre réglementaire de l’Agenda 2000 pour rentrer de plein pied dans la nouvelle Politique agricole commune (Pac), issue de l’accord de Luxembourg du 26 juin 2003.

Alors que le sommet de Berlin des 24 et 25 mars 1999 pénalisait fortement les cultures oléagineuses, puisqu’il décrétait une baisse de 33 % des aides par leur alignement sur celles des céréales, la récente réforme ne touche pas directement les oléagineux. Mais ces derniers pourraient bénéficier d’effets indirects liés au maintien du principe de la jachère industrielle et de l’instauration d’une aide aux cultures énergétiques hors jachère (45 #/ha dans la limite de 1,5 Mha) dans le cadre du développement des biocarburants.

… voire favorisés par la nouvelle Pac

Ainsi les producteurs espèrent-ils rattraper dans les cinq prochaines années la perte de surfaces oléagineuses, engendrée par l’application de l’Agenda 2000. En France, c’est 0,5 Mha qui se sont volatilisés (avec à peine 1,8 Mha en 2004, contre 2,3 Mha en 1999). Au niveau de l’UE à 25, c’est le double avec 1 Mha en moins (7,9 Mha en 1999 contre 6,9 Mha en 2004).

Les perspectives sont donc réelles d’étendre les cultures oléagineuses au détriment des céréales qui sont, elles, plus fortement impactées par les nouvelles règles du jeu. Et ce, sans prendre en compte les futures contraintes qui leur seront imposées suite aux négociations en cours au niveau mondial (OMC, Mercosur…). D’après le directeur de la Fop, on s’achemine en effet vers une mondialisation du marché des céréales, au même titre que les oléagineux qui subissent depuis longtemps de plein fouet la libéralisation de son commerce.

L’Union européenne élargie présente un fort potentiel de production et de consommation d’oléagineux… mais pas au point d’acquérir son indépendance en la matière. La compétition entre Etats membres reposera, selon Olivier Gasquet, sur le dossier biocarburant et leur capacité à s’organiser en filière.

Des producteurs gonflés à bloc

Sur ces deux points, la France a des atouts en main. Concernant le premier volet, la machine est en marche pour développer la production de biocarburants… même si certains se plaignent de la lenteur de mise en application de certaines promesses politiques. Mais les producteurs d’oléagineux devront composer avec leurs concurrents que sont les céréaliers (blé, maïs) et les betteraviers.

Quant à la faculté d’organisation des professionnels, la preuve n’est plus à faire. Il suffit de se remémorer la mise en place de la filière Diester il y a maintenant plus de dix ans !

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