Essai Claas Axos 3.105 – « Un petit tracteur bluffant par sa cabine et ses performances »
Le Claas Axos 3.105 a réalisé, mi-juin, une trentaine d’heures chez Loïc Ducloué, agriculteur à Carentan dans la Manche. Cet éleveur, adepte des tracteurs simples, s’est avéré être l’essayeur idéal pour tester ce modèle de 103 chevaux taillé pour la polyculture élevage.
Le Claas Axos 3.105 a réalisé, mi-juin, une trentaine d’heures chez Loïc Ducloué, agriculteur à Carentan dans la Manche. Cet éleveur, adepte des tracteurs simples, s’est avéré être l’essayeur idéal pour tester ce modèle de 103 chevaux taillé pour la polyculture élevage.


Produits par le constructeur italien Agritalia au cahier des charges Claas, les tracteurs Axos série 3 se distinguent par leur design inspiré de celui des Xerion 12 et par leur cabine à six montants dotée de grandes portes ouvrant vers l’avant. La gamme se compose des Axos 3.95, Axos 3.105, Axos 3.110 et Axos 3.120 développant de 92, 103, 112 et 120 chevaux. Ces modèles sont animés par un moteur quatre cylindres Fiat Powertrain Technologies (FPT) de 3,6 litres. Ils sont disponibles avec un chargeur frontal Claas (fourni par MX) avec l’adaptation montée d’usine.

3 600 kg de charge utile
Ces tracteurs reçoivent une transmission mécanique disponible en trois configurations : 12/12 (6 vitesses et 2 gammes avec inverseur mécanique), 24/12 (2 gammes) et 36/18 (3 gammes) comme sur le tracteur essayé. La deuxième et la troisième variantes comprennent un doubleur hydraulique, un inverseur sous charge et le frein de parking électrique. Elles s’accompagnent en option de la fonction Smart Stop permettant de stopper et de relancer l’avancement sans actionner la pédale d’embrayage. Les Claas Axos série 3 présentent une charge utile de 3 600 kg. Ils disposent d’un circuit fournissant 60 l/min en standard et de 90 l/min en option.
Les conditions du test
L’Axos 3.105 a été utilisé à la fenaison avec une faneuse portée Kuhn GF 8703, de 8,70 m de large. Il a réalisé du transport avec un plateau fourrager Lenormand à quatre essieux de 12 mètres de long. Pour la manutention, comme le chargeur frontal Claas avait été fourni sans outil, Loïc Ducloué a attelé sur ce tracteur d’essai son modèle MX pour manipuler des balles et curer une stabulation.

Les plus
- Accès en cabine
- Maniabilité
- Visibilité
Les moins
- Rétroviseurs qui, portes ouvertes, interfèrent avec le chargeur
- Impossible d’ouvrir le pare-brise en présence du chargeur
- Position basse du levier de gamme
Au travail « Petit mais costaud »

L’attelage de la faneuse est facilité par la bonne visibilité sur les bras de relevage. Avec cette machine portée à huit toupies de 8,70 mètres de large, j’ai fait le choix de retirer le chargeur frontal. À ma grande surprise, malgré le petit gabarit de l’Axos, il reste stable. Ainsi, dans mes parcelles plates de marais, il n’a pas été utile de mettre une masse frontale, ce que je dois pourtant faire avec un de mes quatre cylindres de 100 chevaux.

Ce tracteur braque bien, ce qui permet de faire les demi-tours en bout de champ sans s’y reprendre à deux fois. J’ai eu un peu de mal à m’habituer au levier d’inverseur à gauche du volant, car la position pour la marche avant ne dispose pas de cran bien franc. Ayant réalisé le test en pleine canicule, je valide que la climatisation fonctionne bien, même si je n’en suis pas un adepte. J’ai aussi apprécié de pouvoir travailler en soirée avec le pare-brise grand ouvert, afin de bénéficier de la ventilation naturelle.

Comme le tracteur disposait d’une adaptation montée d’usine, j’ai pu sans difficulté atteler un de mes chargeurs MX pour utiliser mes outils. J’ai été bluffé par le comportement de l’Axos 3.105 à la manutention. Sans masse arrière, il reste bien stable avec une balle d’enrubannage dans la pince ou deux de foin dans le pique-botte. Lors du rangement des balles dans le bâtiment de stockage, j’ai pu apprécier la bonne visibilité tous azimuts.

La petite traverse entre le pare-brise et le toit vitré (option) ne gêne pas la vue pour ranger les balles en hauteur. Au curage de la stabulation, j’ai mis une masse de deux tonnes à l’arrière. Là encore le Claas s’est bien défendu, surtout que le fumier est constitué de litière de marais aux brins longs. Il arrachait de belles fourchées et sa bonne maniabilité facilitait les manœuvres dans le bâtiment. Avec le chargeur, j’ai toujours couplé les deux pompes du circuit hydraulique, afin de bénéficier du débit de 90 l/min, qui rend les mouvements du chargeur bien réactifs.

Au transport, j’ai été agréablement surpris, car l’Axos tracte sans difficulté mon plateau fourrager à quatre essieux, pesant en charge entre 15 et 16 tonnes avec 23 balles d’enrubannage ou 24 balles de foin. Sur la route, il emmène l’ensemble à 40 km/h au régime moteur de 1 750 tr/min. Les six vitesses mécaniques sont assez bien étagées et en plus, il y a le doubleur hydraulique.

Le changement de rapport mécanique demande un peu d’habitude, car la grille est assez serrée. Quant au changement de gamme, ce n’est pas très pratique que le levier soit à droite au pied du siège chauffeur. En adaptant l’allure à la charge transportée, je me suis toujours senti en sécurité à bord de ce tracteur de petit gabarit. Il faut toutefois préciser que mon exploitation se trouve dans un secteur avec peu de relief. Avant de partir, j’ai bien sûr vérifié que le système de freinage hydraulique à double ligne dit intelligent du Claas a bien reconnu le circuit à simple ligne de mon plateau.

L’Axos est équipé de trois distributeurs hydrauliques à commande mécanique, dont le débit de deux d’entre eux s’ajuste à l’aide de molettes à l’extérieur de la cabine. Une vanne trois voies permet de dévier l’alimentation hydraulique pour alimenter le relevage avant, dont le pilotage mobilise un des distributeurs.

Le relevage arrière dispose de stabilisateurs faciles à régler. Je souligne positivement le montage sur glissière de la chape et du piton d’attelage. C’est super facile de régler leur hauteur, voire de les retirer pour travailler avec un outil porté animé par la prise de force. Si le modèle essayé est muni du freinage double ligne hydraulique, Claas propose aussi sur ce tracteur le freinage pneumatique. À noter que les deux solutions peuvent être montées en même temps.

En cabine – « Hyper facile d’accès à bord »

Le gros atout de l’Axos est la facilité d’accès à bord de la cabine à plancher plat, avec seulement deux marches. C’est un vrai avantage en élevage où nous montons et descendons du tracteur des dizaines de fois par jour. De surcroît, les portes s’ouvrant vers l’avant sont particulièrement appréciables, car elles permettent de circuler en les gardant ouvertes sans risquer de les casser. Cela constitue un réel atout pour travailler dans les bâtiments, mais aussi pour profiter de la ventilation naturelle.

Le pare-brise s’ouvre, lui, à 90 degrés, mais il est obligatoire de le laisser fermé en présence du chargeur frontal, sous peine de l’exploser. Fixés sur les portes qui s’ouvrent vers l’avant, les grands rétroviseurs sont efficaces. Le gros inconvénient est qu’ils interfèrent avec le chargeur frontal. Il est alors nécessaire de les rabattre contre la porte. Il faut ensuite les déployer pour reprendre la route, ce qui s’avère pénible. Il serait bien qu’un mécanisme les mette à la position idéale lors de l’ouverture et la fermeture des portes. La cabine est assez bien insonorisée, mais je regrette que le circuit hydraulique chante quand j’actionne les distributeurs, lorsque l’huile est bien chaude.

La cabine des Axos série 3 dispose d’un toit bas permettant à ces tracteurs, lorsqu’ils sont chaussés de pneumatiques arrière de 30 pouces (380/85 R30), d’afficher une hauteur hors tout inférieure à 2,50 mètres. L’habitacle n’est pas des plus spacieux, mais son habitabilité suffit pour un tracteur de cour. Claas propose un siège chauffeur à suspension pneumatique et prévoit une assise repliable pour le passager.

La colonne de direction s’ajuste facilement en inclinaison à l’aide d’une pédale et en hauteur grâce à la molette au milieu du volant. En option, ces tracteurs bénéficient d’une direction dynamique, qui réduit de 3,8 à 1,9 le nombre de tours de volant de butée en butée pour les travaux réalisés à une vitesse inférieure à 12 km/h. Côté rangement, les Axos disposent à bord de plusieurs petits bacs et d’un espace derrière le siège chauffeur. Une boîte à outils est fixée côté droit.

Pas d’accoudoir multifonction à bord des Axos série 3, mais ces tracteurs sont pré-équipés pour recevoir un terminal Isobus Claas, tel que le Cemis 700. Le levier de vitesses, le joystick électrique du chargeur frontal, les commandes de relevage et les leviers des distributeurs hydrauliques à double effet (jusqu’à quatre) prennent place sur la console droite.

Le relevage électronique intègre un contrôle d’effort sur les bras inférieurs et propose le réglage de la vitesse de descente et de la butée haute. L’engagement de la prise de force est électrohydraulique, mais la sélection du régime (540, 540E et 1 000 tr/min) s’effectue à l’aide d’un levier sur l’aile gauche. C’est pratique que le frein de parking soit intégré au levier d’inverseur. Il est doublé par un levier de frein à main situé à gauche du siège que j’ai rarement utilisé. J’ai aussi apprécié de pouvoir mémoriser un régime moteur avec la faneuse. Pour utiliser le chargeur, il faut juste prendre le coup pour activer le joystick électrique, car il faut bien prendre en main le pommeau avant d’appuyer sur le bouton de mise en route. À noter que deux niveaux de sensibilité de ce monolevier sont possibles (doux et dynamique).

Entretien « Un compartiment moteur dense aux composants accessibles »

La maintenance du moteur se réalise aussi bien avec ou sans le chargeur frontal. L’ouverture du capot donne directement accès au réservoir d’AdBlue et au filtre à air. Pour faciliter l’entretien du bloc de refroidissement, le condenseur de climatisation coulisse vers la gauche, après avoir retiré sans outil le carter latéral maintenu par trois clips. Le tamis amovible situé devant le radiateur principal est vraiment efficace, car il retient bien les grosses particules de poussière.

Bien pensée, la soufflette en forme de T fournie avec le tracteur s’insère entre les radiateurs pour les nettoyer. La jauge à huile située à droite est intégrée au bouchon de remplissage. Les filtres à GNR et à huile, positionnés côté gauche, restent accessibles malgré l’adaptation du chargeur frontal. Les filtres de cabine prennent place sous le toit et sont faciles à déposer vu la petite taille du tracteur.

Fiche Technique Claas Axos 3.105
Moteur
Marque/cylindrée : FPT/3,6 l
Puissance au régime nominal : 98 ch à 2 300 tr/min
Puissance maxi : 103 ch à 2 000 tr/min
Couple maxi : 406 Nm à 1 500 tr/min
Norme et système de dépollution : Stage V avec EGR + DOC + FAP + SCR
Capacité d’huile du moteur : 9,5 l
Espace entre chaque vidange : 600 h
Transmission
Type : Mécanique à 3 gammes, 6 vitesses, doubleur hydraulique et inverseur sous charge
Nbre de rapports (Av/Ar) : 36/18
Nbre de rapports entre 4 et 15 km/h : 12
Régime moteur à 40 km/h : 1 750 tr/min
Régimes de prise de force et régime moteur correspondant : 540/540E/1 000 tr/min à 1 917/1 643/1 939 tr/min
Circuit hydraulique
Type : Centre ouvert
Débit : 60 l/min (+ 30 l/min avec couplage des pompes)
Volume d’huile hydraulique exportable : 15 l
Nbre de distributeurs AR de série : 3 (2 ou 4 en option)
Relevage arrière
Capacité maxi aux rotules : 4 140 kg
Dimensions
Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 160/10 l
Hauteur hors tout : À partir de 2,50 m
Empattement : 2,40 m
Rayon de braquage mini : 4,05 m
Poids à vide : 4 400 kg
PTAC : 8 000 kg
Pneumatiques : 340/85 R24 - 420/85 R34
Budget
Prix catalogue du modèle essayé sans/avec chargeur frontal au 01/10/2025 : 120 000/131 000 euros HT










