ZNT : inacceptable !
Le gouvernement a récemment engagé la consultation autour des Zones de Non-Traitement (ZNT). Certaines associations et certains maires, par pure démagogie, souhaitent imposer des distances de ZNT ahurissantes, alors que les 5 et 10 mètres, déjà inacceptables, proposés par le gouvernement porteraient fortement atteinte aux exploitations françaises.
Paris, le 10 septembre 2019 – « L’empilement des contraintes devient insupportable pour les producteurs de grandes cultures », déclare Éric Thirouin, président de l’Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB), qui poursuit : « Nous sommes déjà assommés par des prix qui ne nous rémunèrent pas et l’accroissement des taxes et charges. Le nombre de substances actives phytosanitaires autorisées a diminué de deux tiers en moins de 20 ans, les conditions d’utilisation et de formation se sont considérablement renforcées. Et aujourd’hui, on nous parle de zones de non-traitement de 5 mètres,
10 mètres, voire, pour certains, 150 mètres ce qui engendreraient des pertes de surface inouïes pour les d’agriculteurs, de l’ordre de 20 % des surfaces agricoles selon les régions : souhaite-t-on la mort de l’agriculture française » ?
Le conseil d’administration de l’AGPB réuni ce jour, tient à souligner que le débat actuel sur les ZNT n’est qu’une occasion de plus pour des associations déconnectées de la réalité de promouvoir leur idéologie et d’exiger le bannissement pur et simple des produits phytosanitaires. On ne peut pas en permanence prôner la lutte contre l’artificialisation des terres agricoles et l’importance des productions destinées à l’alimentation, et promouvoir des mesures qui conduiront inéluctablement à retirer des terres de la production ! Il n’appartient pas aux agriculteurs de supporter les conséquences des décisions des maires et des aménageurs sur l’extension des lotissements et ce n’est pas aux agriculteurs à payer !
Le discours présent dans les médias ces derniers jours laisse parfois entendre que les distances de 5 et 10 mètres sur les cultures basses telles que les céréales, proposées par le gouvernement, est une victoire pour le monde agricole. C’est tout l’inverse. « Les discussions entre les agriculteurs et les habitants devaient s’organiser dans le cadre des chartes riverains, ce qui a déjà abouti à plusieurs consensus dans certains départements », explique Eric Thirouin. « Les relations entre agriculteurs et riverains, qu’on nous décrit comme étant explosives, sont au contraire très bonnes dans l’immense majorité des cas. Monter les français les uns contre les autres, stigmatiser une profession ce n’est pas ce que nous attendons des femmes et des hommes politiques qui nous dirigent ! »
Il est temps de stopper cette machine infernale qui n’aura comme résultat final que d’achever l’agriculture française. « Les associations environnementales qui nous attaquent seront sûrement ravies d’importer demain ce qu’ils ne veulent plus que nous produisions aujourd’hui en France », conclut Eric Thirouin.
RAPPEL IMPORTANT :
la profession doit réagir, ne laissons pas les associations environnementalistes nous dicter les bonnes pratiques.
ZNT LA MOBILISATION EST CAPITALE
La polémique enfle depuis plusieurs semaines avec des surenchères complètement incohérentes et à rebours de tout raisonnement raisonnable et scientifique. Zone de non-traitement, qu’entend-on par ce terme ? Quelles incidences cette hérésie pourrait-elle avoir sur le monde agricole ? Comment agir ?
À L’ORIGINE
Les nouveaux textes soumis à consultation du public prévoyant l’instauration de zone de non-traitements ont fait l’objet de plusieurs étapes juridiques et politiques ces dernières années. Les associations ont contesté l’ancien arrêté de 2006 sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Par ailleurs, les céréaliers se sont engagés depuis 2018, au sein du Contrat de solutions à répondre aux inquiétudes des riverains par l’élaboration de chartes par un dialogue constructif et apaisé. Sous pression des ONG et de maires en campagne électorale, le gouvernement veut désormais imposer des « distances de sécurité » via ces chartes. Les céréaliers eux ont toujours prôné des solutions de dialogues et non des interdictions.
QUEL EST LE PROJET EN DISCUSSION ?
Le projet de décret et d’arrêté du gouvernement a surpris l’ensemble du monde agricole. Ils présentent les modalités d’élaboration des chartes riverains et des distances minimales à respecter lors de l’application des traitements phytosanitaires autour des lieux d’habitations. L’activité des producteurs de grandes cultures en seraient grandement impactée.
ZOOM SUR LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS A COMPRENDRE :
ZNT pour Zones de non-traitement !
• 10 mètres obligatoires et irréductibles pour une listes de produits très importante (environs 30%) définis, pour partie, dans l’arrêté
• 10 mètres pour le traitement des parties aériennes pour l’arboriculture, la viticulture, les arbres et arbustes, la forêt, les petits fruits.
• 5 mètres pour les autres utilisations agricoles et non agricoles.
Les grandes cultures sont concernées par la ZNT de 5 m car considérées comme des cultures basses (y compris le maïs !). Les 5 m pourraient être ramenés à 3m par la mise en oeuvre de mesures de protection des riverains formalisées dans les chartes comme des buses antidérive et de délais de prévenance !
Des délais de prévenance…
Les agriculteurs devraient avertir par tout moyen les riverains de leur passage de pulvérisation dans les champs. Les modalités seraient à définir par département dans les chartes (quels moyens, quels délais ?).
Des interdictions de traitement…
Il serait interdit de sortir le pulvérisateur si une pluie supérieure à 8mm/h est prévue… dans l’heure suivant le traitement
IMPACT POTENTIEL
Prévenir nos riverains à chaque traitement envisagé, déclencherait inévitablement une explosion des tensions, agressions, stress et peur. Cette mesure ne peut dans aucun cas être appliquée systématiquement ni par la loi ni par les chartes.
Plusieurs estimations ont été faites dans les départements. Des ZNT de 5, 10 mètres, voire 150 mètres engendreraient des pertes de productions inouïes pour les agriculteurs, jusqu’à 20 % des surfaces agricoles selon les régions.
POSITION DE L’AGPB
L’AGPB rappelle que :
La notion même de ZNT quel que soit la distance est totalement inacceptable car elle instille auprès du public et des riverains qu’il y a un danger dès qu’une utilisation quelconque de phytosanitaires est faite, alors même que toutes les modalités d’utilisation sont respectées. Une fois de plus, un amalgame est fait entre le danger et le risque d’exposition.
L’évaluation des risques des phytosanitaires a déjà été faite lors de leur autorisation de mise sur le marché. Des zones non traitées sont déjà prévues lorsque nécessaire.
Avec l’urbanisation galopante, bon nombre de français se sont installés en périphérie des champs cultivés. Si ces ZNT devaient exister, elles doivent faire partie intégrante des Plans Locaux d’Urbanisme, sans soustraire des surfaces à la production agricole.
Ce projet ne garantit pas aux agriculteurs de France le même traitement sur tout le territoire et introduit donc des distorsions de concurrence entre départements.
COMMENT AGIR ?
Au-delà des actions politiques et médiatiques déjà entreprises par le réseau syndical FNSEA, JA, AS, une forte mobilisation des agriculteurs doit s’opérer. Le projet de décret et d’arrêté a été mis en consultation publique lundi 9 septembre et se terminera le 1er octobre prochain.
L’AGPB vous invite à vous mobiliser massivement et répondre à la consultation publique. Rapprochez-vous rapidement du réseau FNSEA, JA,AS pour vous aider dans votre réponse écrite, ultime recours à la modification de ces textes.
Ci-joint le lien : www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr
FNSEA 03