Aller au contenu principal

Vers un retour de la valeur ?

Après deux ans de crise, la FNPL a mis la recherche de la valeur au c½ur de son 73e congrès qui s’est tenu à Langres, les 15 et 16 mars. Car si les prix du lait semblent remonter, les éleveurs ne voient toujours rien venir.

© Actuagri

Alors que les marchés laitiers sont orientés à la hausse, « 2017 devait voir la fin du cauchemar des producteurs de lait qui subissent une crise exceptionnelle depuis deux ans […]. Pourtant, chez nous, la baisse du prix du lait est automatique lorsque sa hausse est hypothétique », déplore Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) qui a tenu son congrès annuel les 15 et 16 mars à Langres, en Haute-Marne. Et pourtant, après deux ans d’une crise exceptionnelle par sa durée, les producteurs de lait ont besoin de perspectives. Car aussi dures qu’aient été les précédentes crises, « ceux qui étaient amenés à disparaître étaient ceux qui n’avaient pas fait d’efforts. Or aujourd’hui, la crise touche aussi les gens qui ont investi, qui y ont cru profondément », explique François Purseigle, sociologue, lors de la table-ronde organisée le 16 mars. À la crise économique s’ajoute ainsi une crise morale. « Aujourd’hui, les agriculteurs ont besoin d’autant de considération que de revenus », résume Jérémy Decerle, président de Jeunes agriculteurs. « On a vraiment le sentiment d’être seuls face à la crise », explique Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL. « Et quand la seule réponse que l’on entend, c’est qu’il faut être plus compétitif, on prend une nouvelle claque », poursuit-elle.

Envisager l’avenir
Face à cette situation, la question de la gestion des risques et des nouveaux outils se pose, avec un point de vigilance : « si on nous prend les aides directes pour en faire quelque chose d’autre, on en aura moins, et si c’est pour mettre l’argent dans un fonds que l’on nous redistribue après, cela donne l’impression que les autres sauraient mieux utiliser notre argent que nous », prévient Marie-Thérèse Bonneau. Cependant, le vrai sujet reste celui du retour de la valeur au producteur, car en dépit de la loi Sapin 2, la majorité des industriels n’a pas intégré de prix prévisionnel payé au producteur dans les contrats. « Défendre le revenu des éleveurs laitiers ne peut s’extraire d’une logique de filière, en France et en Europe », estime Thierry Roquefeuil, qui souhaite s’appuyer sur le syndicalisme mais également sur l’interprofession. Car en matière de construction de filière, « on est un peu à la traîne en France » juge Jérémy Decerle. L’exemple de l’Irlande, décrit par Catherine Lascurette, qui travaille pour l’Irish farmers’ association, est éclairant : « si le prix n’est pas rémunérateur, les agriculteurs ne signent pas les contrats, c’est simple ». Il faut un accord entre les trois parties : « on a un marché de 4,5 millions de personnes, et on produit pour 40 millions. Si on ne travaille pas ensemble, ça ne marche pas », explique-t-elle. Les producteurs français travaillent eux-aussi pour obtenir une juste rémunération de leur travail, en répondant aux attentes sociétales. Et ils entendent également compter sur le soutien du consommateur. « Je suis intimement convaincu que dans un futur proche, un produit laitier ne trouvera un acheteur que s’il permet de faire vivre dignement ceux qui font le lait », juge ainsi Thierry Roquefeuil.

Les plus lus

Antoine Cayrol : chevalier... de l'extrême

Il est l'un des neuf seuls alpinistes au monde à avoir atteint les trois pôles : nord, sur, Everest. Un parcours vertigineux…

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Boucher découpe de la viande sur l'étal du rayon traditionnel.
Alliances locales : pas un coup de com’

Le magasin Leclerc Aurillac est celui de l’enseigne à générer le plus gros chiffre d’affaires dans le cadre de contrats signés…

Quatre personnes et un cheval au centre
Saint-Flour, Equi-Club se remet en selle

Le club d’équitation sanflorain revient avec une nouvelle équipe et de nouvelles ambitions en trois points : formation,…

Apiculteur devant ses ruches dans le Cantal, avec en premier plan des pots de miel
La météo et le frelon décideront du succès du miel de montagne

Luc Mathieu est un des rares apiculteurs professionnels du Cantal. Il élève ses propres reines, double son cheptel d’ouvrières…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière