Vinora
Vers un label " vin volcanique "
Dix mois après la première édition du salon Vinora, les viticulteurs se lancent dans une étude géologique visant à caractériser la typicité des vignobles volcaniques et initier à terme un label officiel.
Dix mois après la première édition du salon Vinora, les viticulteurs se lancent dans une étude géologique visant à caractériser la typicité des vignobles volcaniques et initier à terme un label officiel.
En janvier 2020, dans l’écrin de Vulcania, s'est déroulé le 1er salon international dédié aux vignobles volcaniques. 31 exposants et plus de 500 professionnels ont mis en lumière les vins issus de terroirs volcaniques. Une réussite en termes de communication puisque 380 articles de presse de par le monde se sont fait l’écho de cet évènement, " c’est dire l’attente sur ce sujet ! " précise Pierre Desprat, président de Vinora, à l’occasion d’une récente conférence de presse.
Terroir et signature chimique
Près d’un an après ce 1er salon, l’association Vinora décide d’aller plus loin en définissant ce qu’est réellement un vin volcanique. Pour cela, elle a réuni une équipe d’experts français, canadiens et américains(*) autour d’une première étude géologique et chimique. " L’objectif est de démontrer la corrélation entre un sol volcanique et le vin qui en résulte " explique Jean Baptiste Deroche, vice-président de Vinora. L’étude est réalisée sur la base de comparaisons d’échantillons issus de 8 parcelles de gamay, provenant de sols non volcaniques (argilo-calcaires sédimentaires) et de sols volcaniques (basaltes, pierres ponces, pépérites). " Nous allons ainsi vérifier si les éléments chimiques et minéraux contenus dans les sols apportent une typicité caractéristique aux vins volcaniques. L’étude constatera par ailleurs de façon formelle quels sont les sols considérés comme volcaniques " précise le vice-président.
Valoriser l’exception
Les résultats devraient intervenir en mai 2021 ; ils seront croisés avec des dégustations-tests organisées dans toutes les régions viticoles volcaniques " pour permettre de dresser la liste des critères définissant un sésame officiel " vin volcanique " indique Pierre Desprat.
En effet, derrière cette étude, l’association compte bien décrocher un label officiel permettant de garantir l’origine volcanique des vins aux acheteurs, aux consommateurs et aux producteurs. " Cet outil de reconnaissance validé scientifiquement serait une vraie valorisation de nos vins d’Auvergne ", reconnaît Gilles Vidal, président de l’AOC Côtes d’Auvergne. " Avec 80 volcans et un concentré des géologies volcaniques inédit, nous avons la chance d’avoir un terroir d’exception qui marque nos vins produits en Auvergne, alors sachons le communiquer et le valoriser à travers des cuvées qui demain seront caractérisées volcaniques " ajoute Pierre Deshors, président de la fédération viticole du Puy-de-Dôme.
Seuls les vignerons qui cocheront toutes les cases du futur cahier des charges pourront prétendre au label. Ils constitueront une nouvelle petite filière viticole locale qui sans aucun doute portera sur les vins volcaniques d’ailleurs. L’association Vinora prévoit en effet de donner de l’ampleur à son projet. " Après les premiers résultats au printemps prochain, l’expérimentation devrait se poursuivre à plus grande échelle avec plus de vignerons et de parcelles-tests, plus de dégustations professionnelles. Nous allons rencontrer l’INAO pour échanger sur le projet et nous espérons le porter aussi au niveau européen " conclut Pierre Desprat.
* John Szabo, Master sommelier, journaliste et écrivain canadien, expert des terroirs volcaniques/Christian Coelho, Maître de conférences à l’IUVV Dijon / Laboratoire Magmas et Volcans /Benoît Marsan, Professeur à l’Université de Montréal, spécialiste en chimie du vin.