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Valoriser ses fourrages, la clé pour la production de viande

Le 26 septembre, la ferme expérimentale des Bordes (36) ouvrait ses portes pour une journée technique sur le thème « Produire de la viande bovine en valorisant ses fourrages ». De l’amélioration du sol à la conduite des troupeaux, cinq ateliers exploraient les différents aspects de la question tout au long de la journée.

© P. Dumont

Plus de 500 éleveurs avaient fait le déplacement sur le site des Bordes. Venus de l’Indre et des départements limitrophes, ils ont découvert les travaux menés sur la ferme expérimentale au travers des cinq ateliers tournant autour des fourrages. De leur production à leur conservation, c’est l’autonomie alimentaire en vue de l’engraissement qui était au cœur de la journée. Le premier atelier était consacré à la valorisation des prairies riches en légumineuses. Depuis 2000, des essais sont menés sur des prairies multi-espèces destinées soit à la fauche soit à la pâture. Les observations relevées montrent que le rendement en matière sèche par hectare est supérieur avec les mélanges de dactyle, luzerne et trèfle violet. Côté pâture, l’essai a mis en évidence que les prairies les plus productives en MS/ha contiennent du dactyle. Attention cependant, car le dactyle demande une bonne maîtrise du premier cycle de pâturage, les épis montant vite. Outre le choix du mélange prairial, l’amélioration du sol avec des matières organiques est également primordiale. Durant près de dix ans, une étude sur l’azote des engrais de ferme a été menée aux Bordes. Son objectif, mesurer les coefficients d’équivalence azote de plusieurs effluents : fumier de bovins brut ou en compost, lisier de porc et fumier de volailles. Parmi les constats à retenir, il est préférable d’épandre les fumiers de bovins au printemps sur le maïs et à l’automne sur les prairies et le colza. Fumiers de volaille et lisier de porc sont à épandre de préférence au printemps (prairies et céréales) et avant le semis pour le colza et le maïs. Attention toutefois, la composition des engrais de ferme est très variable d’une exploitation à une autre. Au terme des neuf années d’étude, un bilan de fertilisation des sols (limono-argileux) a été réalisé. Un impact sur le Ph a notamment été constaté, celui-ci étant supérieur en cas d’apports organiques. Ces apports permettent en outre une augmentation de la microporosité des sols, et donc une perméabilité améliorée. En ce qui concerne la récolte, trois points sont à prendre en compte pour maîtriser la qualité de l’herbe. Tout d’abord, il faut être attentif à la maturité de la plante à la récolte. D’autre part, les pertes de qualité sont fonction du pourcentage de matière sèche en vert. Enfin, les pertes de qualité lors de la conservation seront plus faibles si le taux de MS au moment du stockage est élevé. Outre ces trois points, d’autres éléments ont aussi leur importance. Utilisation ou non d’un conditionneur à doigts ou à rouleaux, heure de fauche, d’andainage, vitesse de séchage, réglages de l’enrubanneuse, plusieurs essais ont été réalisés pour déterminer les meilleures méthodes en fonction des espèces à récolter. Au niveau de l’engraissement cette fois, un essai a été mené sur des génisses limousines de la ferme des Bordes avec de l’enrubannage de fétuque et de luzerne. Le but recherché était de créer des rations en valorisant l’herbe produite sur l’exploitation et en visant l’autonomie alimentaire au moins pour les génisses. Les croissances sont autour de 1 000 g/j vif, soit 700 g/j carcasse, quel que soit le régime utilisé (enrubannage de luzerne ou enrubannage de fétuque).
Tous les résultats sur www.ferme-experimentale-des-bordes.fr.

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