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Reconquête ovine
Valoriser l’herbe de montagne, diminuer le concentré en élevage ovin

L'Earl de l'Echarme fait partie des 12 exploitations ovines auditées par les techniciens de la Chambre d'agriculture et de l'Ede du Puy-de-Dôme, à la demande du Cad Ovin. Qu'en est-il depuis la remise du bilan ?

Jean-Luc et Joëlle Tourreix en Earl de l'Echarme, à Gelles sur la Pra Dôme-Hautes-Combrailles, élèvent 620 brebis sur 62 ha.
Jean-Luc et Joëlle Tourreix en Earl de l'Echarme, à Gelles sur la Pra Dôme-Hautes-Combrailles, élèvent 620 brebis sur 62 ha.
© Auvergne Agricole

Jean-Luc et Joëlle Tourreix, ont dit banco à la demande des responsables professionnels travaillant au sein du Cad Ovin, de passer au crible leur exploitation ovine.
Le but ? Examiner grâce à une mise à plat financière et technique, assortie d'une discussion entre éleveurs et techniciens, les problèmes mais aussi les atouts, de leur conduite.
"Cette action nous a permis de mesurer le coût énorme du poste alimentation. Et de constater la baisse constante de notre trésorerie, à cause notamment de la mévente des agnelles en 2007, de la disparition des aides à la génétique. Ajoutez à cela un stock d'agnelles important, un manque de tri, des charges élevées sur le fioul..." Jean-Luc Tourreix naisseur engraisseur, souligne que depuis l'automne 2007, il réfléchissait pour trouver d'autres méthodes de conduite du troupeau, et de l'exploitation. "C'est pourquoi nous avons répondu favorablement, pour faire partie de l'enquête qui s'est déroulée en février 2008."
Aujourd'hui ils valorisent la ressource herbe, affichent moins de stock et ont diminué le concentré.

 

Utiliser leur potentiel herbe

"Nous avons allongé la période de pâturages pour utiliser l'herbe quand elle pousse. Sur les fins de gestation d'hiver, on donne de l'herbe jusqu'à décembre, pour utiliser les repousses non consommés."
Les fins de gestation sont mises à l'herbe dès fin mars, et les agnelages se passent dehors. Les luttes de printemps se font au 15 avril, à l'herbe, avec foin première coupe et 300 g de céréales.
La sortie des agnelles d'élevage s'effectue à présent à l'herbe (alors qu'elles étaient élevées au foin et concentré). Début mai pour les naissances d'automne, fin mai pour celles d'hiver, fin septembre pour celles de printemps.

Réduire les quantités de concentrés 

Valoriser mieux et davantage l'herbe a permis de diminuer la complémentation de concentré de moitié.
Joëlle et Jean-Luc ont ainsi, par exemple, revu l'alimentation des agneaux d'engraissement, auxquels ils donnent du regain au lieu de foin. Pour les brebis en lactation de printemps, ils privilégient le très bon foin.
"Avec le recul, je constate qu'on économise 12 kilos de concentré par agneau, 32 kilos par brebis. Ce qui nous a donné un souffle d'air ! Vu 2007, on pensait que 2008 serait plus dur. Nos adaptations ont permis de résister, même si apporter du concentré tous les jours aux agnelles, quand elles sont dehors, complique un peu le travail (en bergerie c'est plus facile). Les brebis se portent bien, car la race Rava donne une brebis accordéon, qui peut puiser dans ses réserves, mais il faut quand même faire attention. Et on doit encore davantage veiller au parasitisme."

Discussion autour de l'audit

L'audit préconisait l'abandon de l'estive, et un agnelage par an. "Nous avons cependant choisi de garder l'estive, nous n'avons que 62 ha, et ça allège les charges quand les brebis montent à l'estive. On garde nos 3 agnelages sur 2 ans, suite à une simulation faite par un technicien de l'Inra, qui montre qu'on y gagne sur la vente des agnelles."
Jean-Luc Tourreix a exposé ses changements de pratiques lors de la manifestation "L'Herbe de nos Montagnes", organisées en septembre dernier. Son intervention a largement retenu l'attention des participants. Plusieurs ont souligné le courage de cet éleveur et de son épouse, qui ont choisi de changer en profondeur la conduite de leur troupeau.

Le contexte en 2007

- Mévente des agnelles, faisant suite à la disparition des aides à la génétique,
- Augmentation du coût des concentrés, qui engendre un surcoût de 12 000 € correspondant aux revenus de l'exercice,
- Travaille avec la chambre d'agriculture, l'établissement d'élevage et Copagno, pour l'analyse d'exploitation,
- Le constat de 100 t de concentré par an, et qui en 2007 correspondent à une charge équivalente à 1/3 des agneaux vendus,
- 100 t de stocks d'excédents fourragers, mais 30 à 40 t sont nécessaires pour sécuriser le système fourrager,
- Des projets de bâtiment qui tournent court.

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