Val'limagne.coop : « Réfléchir à l’avenir et renforcer sa présence »

Mercredi 8 décembre, à la Salle Bernard Coulon de Saint-Pourçain-sur-Sioule, l’assemblée générale de Val’Limagne.coop s’est ouverte par la diffusion d’une vidéo des onze sites de la coopérative vus du ciel. Pierre Desgoutte, Président, et Vincent Bertholier, Directeur, ont eu le plaisir d’accueillir une centaine de participants dans la salle. L’assemblée était filmée pour permettre à tous les adhérents de suivre les débats, malgré les conditions sanitaires.

Invité à la tribune, Emmanuel Ferrand, présent également en tant que Conseiller Régional, exprime sa reconnaissance aux agriculteurs qui ont assuré la continuité de l’activité au cours de la crise sanitaire. Puis il évoque le travail en cours sur la gestion de l’eau. Il est optimiste sur la révision du SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux), sur lequel les organismes agricoles, les collectivités et les acteurs économiques ont affirmé leur position. Il rappelle : « Pour manger, il faut de l’eau, pour vivre, il faut de l’eau »

et défend les projets de récupération d’eau pour l’utilisation en période d’étiage. Il souligne que la région est présente pour aider au développement des projets des coopératives.

Vincent Bertholier présente sa première assemblée générale en présentiel en tant que directeur. Il souligne l’adaptabilité et la persévérance des salariés de la coopérative et des adhérents agriculteurs, qui n’ont jamais interrompu leur activité et qui ont su mettre en place les mesures de prévention face à la crise Covid. Il profite de ce constat pour prendre le contre-pied de l’agribashing en commentant le graphique des émissions de carbone : « En 2020, la société s’est arrêtée. L’agriculture a perduré… et nous pouvons constater la chute des émissions de carbone dans le monde… ».

Le directeur a détaillé les métiers de la coopérative, exercés auprès des 745 associés coopérateurs de l’Allier, et des 152 associés coopérateurs du Puy de Dôme. Il constate : « La coopérative et ses filiales évoluent en fonction de l’environnement économique, réglementaire, climatique, sanitaire… pour assurer le meilleur service à ses adhérents agriculteurs ». L’une des évolutions réglementaires majeure est la séparation du conseil et de la vente en produits phytopharmaceutiques. La décision du conseil d’administration a été douloureuse : Val’Limagne.coop a fait le choix de la distribution. Peu de coopératives françaises se sont tournées vers le conseil, mais c’est le choix de la coopérative Limagrain. C’est pourquoi de nombreux agriculteurs puydomois doivent faire face à la disparition de l’offre de distribution, et Val’Limagne.coop a embauché deux techniciens pour répondre à cette demande. L’assemblée extraordinaire a donc décidé l’élargissement du territoire sur le département du Puy-de-Dôme. Cette décision doit être validée par le Haut Conseil de la Coopération Agricole.

Cédrik Dubsay, Responsable d’exploitation, a souligné la réussite de deux grands projets en 2021 : l’ouverture du site de Cognat-Lyonne et la création du site de Menat. Ils ont été mis en service pour la moisson de l’été 2021. Le silo de Cognat-Lyonne permet de s’ouvrir à de nouvelles productions et optimise le stockage des céréales en filière qualité. Le site de Menat offre un service de proximité aux adhérents des Combrailles. Un autre projet a été finalisé pour la moisson : la modernisation du silo de Barberier, avec la mise en place d’une automatisation, qui permet d’améliorer les performances du site et d’amener du confort d’utilisation pour le personnel.

Après la présentation de l’activité Vigne, qui est en fort développement, Nicolas Roy, Responsable approvisionnement et animation des techniciens, intervient pour la première fois à l’assemblée générale. Il prend la suite de Gilles Deyrieux, parti en retraite. Le chiffre d’affaires est en hausse de 4%, et s’établit à 20 millions d’euros. Cette augmentation s’explique par les volumes de fertilisants, boostés par les prix des céréales, et par la mise en place de l’unité de mélange d’engrais sur Cognat-Lyonne. Cette unité permet de s’adapter au plus près des besoins des agriculteurs. Concernant les produits de protection des plantes, une hausse de l’activité est également constatée. Elle est liée à plusieurs facteurs, par exemple à la pression fongique du printemps, ou, autre exemple, à l’arrêt du traitement de semence Gaucho, qui a favorisé l’utilisation d’insecticides en végétation.

Nicolas Roy souligne également la mise en route du bulletin Ucal OBS’olutions, qui permet d’associer les observations des techniciens, les essais agronomiques de Loire Auvergne Agro (LAA) et la présentation des gammes saisonnières de protection des plantes.

En dernier lieu, il alerte sur les effets de l’après-Covid : les usines d’engrais et de produits phytopharmaceutiques redémarrent à 20 - 30% de leur capacité. Les hausses de cours et les risques sur la disponibilité des matières premières sont sérieux. Nicolas Roy rassure les adhérents qui ont déjà commandé. Mais il insiste :

« Les mots d’ordre sont : Anticiper et commander ».

Vincent Bertholier présente ensuite la collecte de céréales. La collecte de blé 2020 avait, pour sa deuxième année consécutive, été impactée par la sécheresse. Seulement 80 000 T collectées, mais d’une excellente qualité avec un PS voisin de 80 et un taux de protéines à 12,3 %, permettant ainsi une bonne valorisation. Les volumes collectés en 2021 sont beaucoup plus importants, avec une qualité moindre, mais avec des cours en nette hausse. Vincent Bertholier précise les débouchés : « Pour les blés, 60% de la collecte est valorisée en local et sur le territoire français et 20% en Italie, en majorité au travers de la filière Barilla. Pour les maïs, les volumes ont été plutôt valorisés en alimentation du bétail, suite à l’arrêt de l’usine d’amidonnerie Cargill ».

Avec un chiffre d’affaires de 56 millions d’euros, la coopérative présente un résultat 2020-2021 positif satisfaisant de 302 885 €. Le bilan, présenté par Aline Petiot, responsable administratif et comptable, permet d’envisager sereinement les projets de mise au norme et d’entretien des bâtiments d’engrais vrac qui, pour certains, ont près de 30 ans d’existence. Ces stockages sont indispensables pour anticiper les commandes et contenir les hausses de prix lors des périodes d’inflation comme nous en connaissons actuellement. Aline Petiot souligne la part des filiales dans le résultat du groupe, et notamment la contribution d’UCAL Nature et Jardin.

Pour faire perdurer ces bons résultats, la coopérative recherche de nouveaux débouchés, de nouvelles filières et de nouvelles productions. Elle est à l’écoute de ses clients et de ses producteurs. C’est pourquoi le conseil d’administration a mis en place le projet VAL 2025 et ses quatre commissions qui travaillent sur l’avenir de Val’Limagne.coop. Chaque commission est animée par un couple « administrateur / salarié ».

La commission « service aux territoires » est animée par Alain Griffet, Administrateur, et Frederic Dumont, Directeur d’Ucal Nature et Jardin (UNJ), avec le maître-mot « circuit court ». L’objectif de la commission est d’offrir des services et une vitrine aux adhérents dans les 28 points de ventes UNJ, qu’ils soient sous enseigne Gamm Vert, Bardin Motoculture ou Animal.coop.

La commission « accompagnement de la production », est animée par Jean-Charles Carrias, Administrateur, et Nicolas Roy. Elle a pour objectif de favoriser la recherche de nouvelles pratiques et de nouvelles cultures, en prenant en compte la diversité des exploitations. Elle s’appuie sur l’expertise agronomique de Loire Auvergne Agro.

La commission « Energie » est animée par Julien Deville, Administrateur, et Cédrik Dubsay. Elle a abouti à plusieurs projets, dont le passage progressif de l’ensemble de la flotte poids lourds au carburant OLEO B100, un carburant agricole d’origine entièrement végétale. Ce projet est en cohérence avec le projet de l’usine de trituration UCAL Protéines.

La commission « innovation et développement » est animée par Sébastien Favier, Administrateur, et Pierre Bouchant, responsable du pôle Vigne. L’objectif est de proposer les meilleurs débouchés aux adhérents. Elle a abouti une démarche de sensibilisation et de formation aux filières Haute Valeur Environnementale (HVE).