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URCVL, une bataille acharnée depuis de longs mois.

C'est grâce au travail du syndicalisme FDSEA et JA, et de la Chambre d'Agriculture, appuyé par la pression politique, que le dossier URCVL est quasi gagné. La collecte de lait de tous les producteurs est sauvegardée. Lors d'une conférence de presse, les professionnels ont réexpliqué la genèse du dossier avec tous ses imbroglios et les résultats obtenus. Dans votre journal, lisez les témoignages de deux éleveurs, Serge Valentin à Monlet et Fabien Pascal à Cayres soulagés par l'aboutissement des négociations.

Jean-Julien Deygas, Laurent Duplomb, Gilbert Guignand et Jean-Michel Durand.
Jean-Julien Deygas, Laurent Duplomb, Gilbert Guignand et Jean-Michel Durand.
© HLP

“Nous avons mené une bataille acharnée depuis des mois pour que les producteurs de lait de Haute-Loire soient collectés. Nous sommes passés tout près d’une catastrophe agricole car à l’heure actuelle, nous nous trouvons dans un contexte industriel  et économique qui laisse de côté les producteurs. Jamais on aurait pu imaginer que les multinationales occultent à ce point l’aspect social !» a souligné le président de la FDSEA Gilbert Guignand à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 9 février dernier sur le dossier URCVL.

Fiers du résultat obtenu

«Dès que nous avons appris que l’URCVL souffrait d’importantes difficultés économiques, nous avons travaillé intensément sur le démantèlement de cette union de coopératives et sur la mise en place d’un plan global de reprise du lait et des 1600 producteurs concernés dont 800 sur la Haute-Loire» a ajouté Gilbert Guignand.
Jean-Julien Deygas, président des JA, a tenu à souligner l’important travail du syndicalisme : «Nous pouvons être fiers du résultat obtenu grâce à notre réseau et grâce à l’action syndicale via nos adhérents. Aucun de nos concurrents syndicaux ne se sont manifestés sur le sujet. Nous pouvons donc nous féliciter de l’aboutissement de ce dossier».
Ce travail de longue haleine a pu aboutir grâce à un partenariat solide entre les responsables professionnels de Rhône-Alpes et de Haute-Loire : «le problème a en effet été géré de manière globale. Sur ce dossier, nous avons eu besoin du soutien de la profession et en particulier des responsables professionnels du syndicat majoritaire» a expliqué Laurent Duplomb, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture.
Si de nombreuses entreprises ont immédiatement accepté de reprendre du lait de l’URCVL, 4 ont refusé catégoriquement, mettant ainsi le plan global de reprise en danger. «De décembre 2009 à janvier 2010, deux ingénieurs du Ministère de l’Agriculture furent chargés d’intervenir auprès de ces entreprises récalcitrantes. Les évolutions ne se faisant pas vraiment sentir, nous avons décidé la mise en place d’actions syndicales (Déréférencement et appel au boycott des produits des entreprises concernées) qui ont permis un retour à la table des négociations. Le gel des 27 millions de litres de lait a également contribué à faire évoluer l’attitude de ces 4 entreprises» a souligné Laurent Duplomb.
Et d’ajouter : «Sans la pression politique, financière et syndicale, je pense qu’entre 30 et 40 millions de litres n’auraient toujours pas trouvé preneurs à ce jour». D’autant que d’après Jean-Julien Deygas : «laisser plusieurs centaines de producteurs au bord de la route n’aurait fait boiter aucune entreprise».
L’affaire URCVL s’est finalement soldée par une réussite puisque la collecte de lait de tous les producteurs est sauvegardée ; les producteurs devraient être collectés par leurs nouveaux opérateurs dès le 1er avril 2010.

Quelques incertitudes

Toutefois, les professionnels notent quelques points d’incertitudes pour l’avenir ; sur les 4 millions de litres repris par Bongrain, 1 million se trouve en CDD de deux ans (jusqu’en 2011). Bongrain accepterait cependant de garder les producteurs à condition de geler ce million de litre. L’autre incertitude émane de l’entreprise 3A dont la reprise des 15 millions de litres cesse à la fin 2010. «Sur ces deux points, je pense que nous serons en mesure de trouver une solution» a indiqué Laurent Duplomb.
Les responsables professionnels ont remercié Laurent Wauquiez, maire du Puy, Gérard Roche, président du Conseil Général et le président de la Communauté d’agglomération du Puy, Michel Joubert pour leur investissement sur ce dossier.

L’avenir passe par une différentiation lait de montagne et la contractualisation

Face à l’avenir de la collecte laitière en Haute-Loire, les responsables professionnels prônent la prudence. «La situation reste fragile et tendue, nous n’avons pas le droit de nous relâcher car un problème semblable à celui de l’URCVL peut resurgir à tout moment. Aussi, pour intéresser les laiteries et éviter leur désengagement dans nos zones, il faut que l’on obtienne une différentiation de notre lait de montagne» a souligné Gilbert Guignand. «Le lait de montagne, c’est la première réponse à l’assurance collecte» a confirmé Jean-Julien Deygas.
Laurent Duplomb a, quant à lui, souligné l’intérêt de la contractualisation qu’il considère comme un élément de réponse à un refus soudain de collecter du lait ; il a par ailleurs appuyé l’idée d’une aide financière à la collecte pour les zones les plus difficiles d’accès.

Extraits des témoignages

Serge Valentin éleveur à Monlet : 36 vaches laitières et 24 génisses ; quota de 180 000 L ; 10 veaux gras par an.
Ancien adhérent à la CLP qui livre à l’URCVL depuis la campagne 2006-2007.

"Je supporte la mutualisation qui s’élève à environ 22e/tonne et ce depuis 18 mois, ce qui conduit à une perte totale de 6000 euros sur cette même durée. Pour moi c’est une grosse perte qui s’ajoute à la chute du prix du lait sur l’année 2009…"

"J’ai pensé à trouver un autre collecteur, mais individuellement, c’est impossible à négocier ! Je me suis donc trouvé sans solution…"

"Quel aurait été l’avenir économique de ce département sans les 800 producteurs de lait ?"

Fabien Pascal éleveur en Gaec à Chacornac sur la commune de Cayres : SAU : 75 ha ; 38 vaches laitières Montbéliardes et une cinquantaine de génisses ; 4 ha de lentille verte du Puy ; quota : 273 000 L.

"Chez nous, la mutualisation enlève environ 700 euros par mois".

"L’aide FAC va nous permettre de compenser ces pertes pour 2009 et de ramener le prix de notre lait au niveau des autres ; et pour cette action, il faut remercier la FDSEA-JA de Haute-Loire".

"Aucun producteur n’a été laissé sur le bord de la route, même les plus petits".

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