Une semaine européenne des races de massifs appelée à se pérenniser
Au terme d’une semaine riche pour les races rustiques, les aubracs ont conclu le bal ce week-end, avec un concours qui a déplacé les foules sur les allées Pompidou de Saint-Flour.
La qualité était au rendez-vous de ce National aubrac. Tout le monde s’est en effet félicité du niveau du cheptel présenté, de la tenue des bêtes, du professionnalisme des juges. Bref, l’aubrac était à la fête vendredi, samedi et dimanche à Saint-Flour, avec près de 600 animaux, ce qui n’était pas pour déplaire à Yves Chassany, président de l’Union aubrac depuis quelques mois. Ce rassemblement, “c’est pour nous l’occasion inédite, à tous niveaux, de faire entendre la parole des races locales vis-à-vis des territoires qui sont les nôtres. On a l’intention d’apporter certains éléments afin de sauvegarder ces territoires qui sont déjà fragiles, avec des seuils de population déjà critiques, des services publics pas là ou pas suffisamment. Les races locales sont, à notre sens, les plus adaptées à relever les défis d’occupation des territoires et de création d’économie. Elles y sont sélectionnées depuis très longtemps et par plusieurs générations. Elles sont adaptées aux enjeux de demain sur ces territoires”.
“Pas d’élevage sans tourisme, pas de tourisme sans élevage”
Les différentes interventions nationales et même internationales durant la semaine confortent les propos du président Chassany, “avec nos voisins Italiens ou Espagnols qui ont, comme nous, des soucis sur les zones fragiles. On a comparé nos expériences et mis en évidence les atouts des races locales, les systèmes de production de qualité qui sont derrière, en général très économes en termes d’intrants, l’autonomie de races locales, la capacité de transformer cette ressource herbe en kilos de viande, pour au final un produit qui se démarque”. Dans son analyse, Yves Chassany évoque aussi l’avenir. “Rusticité rime aujourd’hui avec modernité. Derrière tout cela, il me semble qu’il y a moyen de faire quelque chose. Et le partenaire le plus légitime sur un territoire comme le nôtre, ce sont les acteurs du tourisme. Demain, il n’y aura pas d’élevage sans tourisme. Il n’y aura pas de tourisme sans élevage.” Une promotion pour l’aubrac qui aura trouvé, comme pour la salers d’ailleurs, écho auprès des élus, notamment Pierre Jarlier, maire de Saint-Flour et président de la communauté de communes. “C’est une grande fierté pour le pays de Saint-Flour que d’avoir accueilli cette manifestation. Il y a de vrais enjeux aujourd’hui et je pense qu’il était important que l’on puisse parler d’une même voix de l’agriculture de montagne et des races rustiques.” Face à “une crise agricole grave”, Pierre Jarlier estime “qu’il y a des atouts considérables sur nos territoires et les races rustiques constituent ces atouts. À nous de faire en sorte que cette agriculture soit mieux reconnue. C’était tout l’enjeu de cette semaine”. Du coup, l’édile voit dans cette semaine, une belle occasion à renouveller, promet-il. “Il y aurait une opportunité pour des rencontres non pas tous les ans, mais tous les quatre ou cinq ans”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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