Une séance de rattrapage pour mieux expliquer Natura 2000
Devant l´inquiétude persistante des agriculteurs de Planèze, la FDSEA a demandé à la DDAF d´expliquer les contraintes liées aux directives européennes Natura 2000.
Devant le fait accompli
Se sentant mis devant le fait accompli, les agriculteurs, dont l´activité est concernée en premier lieu du fait de possibles mesures restrictives, avaient dénoncé fin 2005 le manque d´information. "La France est très en retard sur la désignation de ses sites Natura 2000, alors qu´il est le pays de l´Union européenne possédant la plus grande biodiversité", a expliqué René Fernandez, chef de service environnement à la DDA du Cantal, venu débattre avec le monde
agricole en début de semaine dernière. "Dans la précipitation, la communication a fait défaut", a-t-il reconnu.
Préserver la biodiversité
La réunion du 7 mars était donc une séance de rattrapage forcé, de laquelle certains sont ressortis plus rassurés, d´autres pas franchement, et où il s´est parfois parlé de tout (du retour du loup en France, de la réintroduction de l´ours dans les Pyrénées, des rats taupiers vers Allanche ou encore de la rocade de Saint-Flour...), mais peut-être pas assez de l´essentiel en matière agricole. Dans un premier temps, René Fernandez a rappelé les grands principes de Natura 2000 et son application sur le terrain. Les règles de Natura 2000 ont été établies par l´Europe en 1979 et 1992 avec l´objectif de préserver la biodiversité pour les générations futures (la moitié des 150 espèces de mammifères vivants en Europe est menacée de disparition), l´intérêt écologique de la diversité et certains enjeux économiques. "C´est comme d´avoir conservé plusieurs races bovines", a comparé le représentant de la DDAF.
Proposer des mesures "efficaces et réalistes"
Natura 2000 repose sur un réseau de sites habitats naturels (30 dans le Cantal) et habitats de la faune et de la flore sauvage (10 espèces dans le département) et la directive oiseaux (66 espèces dans le Cantal). "Il n´y a pas de sanctuarisation et en aucun cas interdiction de toute activité", a insisté M. Fernandez. Il s´agit de conserver des zones reconnues en bon état et pas de vous faire changer, vous agriculteurs, radicalement vos méthodes de travail, puisqu´elles ont permis jusqu´à présent de maintenir l´habitat naturel". La Planèze est retenue pour : une Zone spéciale de conservation (ZPS d´ici fin avril) oiseaux sur 25 174 hectares répartis sur 21 communes dont Coltines, Tanavelle et Ussel sur la totalité de leur territoire ; une Zone spéciale de conservation (ZSC) habitats zones humides sur 2 212 hectares et 15 communes ; une ZSC rivières à écrevisses pour 327 km de cours d´eau traversant 24 communes. Les documents d´objectifs, rédigés avec les habitants des secteurs concernés et notamment les agriculteurs, doivent proposer, si nécessaire, des mesures "efficaces et réalistes". En résumé, qui n´entravent pas l´activité locale.