Aller au contenu principal

Une plante qui nuit à la santé et aux cultures

© Amélie Bodin

L'ambroisie est une plante très envahissante. Pour lutter contre sa propagation, la Préfecture de la Creuse et l'Agence Régionale de Santé (ARS) ont organisé une conférence de presse avec l'intervention des principaux acteurs concernés par le dossier. Le maire de la Cellette, le pneumologue Docteur Jeandeau, Amélie Bodin, référente plantes exotiques envahissantes du CPIE Pays Creusois, et Philippe Ducourthial, chef de pôle agronomie et environnement à la Chambre d'agriculture de la Creuse, ont chacun expliqué les risques de l'ambroisie.

Apprendre à la reconnaître
Avec des impacts sur la santé mais aussi en agriculture, les dangers de l'ambroisie à feuilles d'armoise sont bien réels et sa lutte a été renforcée par l'arrêté préfectoral du 22 décembre 2020 qui fixe les modalités de surveillance, de prévention et de lutte. Il rend notamment obligatoire la destruction de la plante. Mais attention, il est important d'en connaître davantage sur elle afin de la reconnaître, comme l'explique Amélie Bodin : « Originaire d'Amérique du Sud, elle est apparue en France en 1863, c'est une plante annuelle monoïque qui se reproduit grâce au vent. Elle peut générer des milliards de grains de pollens avec un seul pied. Pas facilement reconnaissable car souvent confondue avec l'armoise commune, la carotte sauvage, l'oeillet d'Inde ou le pied de tomate, le mieux est de prendre une photo et de nous contacter. Sa taille varie de 10 à 110 cm, ses feuilles sont vertes de chaque côté, sa tige verte et velue devient rougeâtre en grandissant. Si vous voulez l'arracher, prenez des gants et surtout ne le faîtes pas pendant ou après la floraison mais attendez le printemps prochain. »
Les graines de l'ambroisie peuvent vivre de 10 à 40 ans dans le sol, et elle n'aime pas la concurrence, c'est pour cela qu'on la retrouvera au bord des routes, jardins, cultures. Son principal vecteur de dispersion est le déplacement de terre par des engins agricoles et du BTP, ou l'eau. On la retrouve beaucoup le long des autoroutes et des lignes de chemin de fer.

L'ambroisie est nuisible pour les cultures
« 1 pied d'ambroisie peut donner 3 000 pieds l'année d'après, elle colonise principalement les cultures de printemps (maïs, tournesol) et il n'y a pas de solution miracle pour s'en débarrasser. On essaye des rotations de culture ou la mise en place des prairies comme elle n'aime pas la concurrence ou bien même une lutte mécanique avec arrachage ou binage. On tente de privilégier les cultures d'automne, décaler la date du semis mais ce n'est pas toujours facile » explique Philipe Ducourthial.
Cette adventice concurrentielle des cultures est difficile à gérer et peut occasionner des pertes de rendements importantes et des charges supplémentaires de désherbage et travail de sol.
La culture du tournesol est la plus touchée. Il en résulte une diminution des rendements et de la qualité des cultures ainsi qu'une contamination des lots de semences qui peuvent être non conforme et déclassées.
D'où la nécessité de faire l'inventaire le plus tôt possible.

10 % des Français allergiques à l'ambroisie
En plus d'être envahissante, elle est très allergisante, elle provoque des réactions allergiques chez une personne sur 10 comme l'explique le Docteur Jeandeau : « ça peut aller du simple éternuement jusqu'aux crises d'asthme et aux éruptions cutanées. Son pollen est particulièrement agressif. Dès que les concentrations dans l'atmosphère atteignent 5 grains de pollen/m³, les personnes sensibles peuvent développer une rhinite. Elle est l'une des rares plantes à libérer son pollen entre début août et septembre mais en cette année particulièrement précoce, elle sera en avance. Elle gagne du terrain en Limousin et je soigne de plus en plus de creusois ».
Repérer tôt est essentiel, en 2021, sa présence a été constaté dans 44 communes de Creuse situées majoritairement dans le nord-est du département.

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

Deux nouvelles attaques de loup dans le Puy-de-Dôme, une troisième en cours d'analyse

Alors que le département accusait une seule attaque où la responsabilité du loup n'est pas écartée, deux autres viennent s'…

Assurance prairies : tous les "indices" de la faillite d’un système

Les éleveurs assurés laissés au bord de la route par un indice satellitaire défaillant qui occulte complètement la sécheresse…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière