Une offre de bovin en déclin...
À l'occasion du sommet de l'élevage, la commission du commerce extérieur d'Interbev organisait, le 6 octobre dernier, une table ronde avec les différents acteurs de la filière viande bovine pour débattre de la décapitalisation du cheptel bovin et la diminution de l'offre vers l'export européen.
Historiquement, la France est un pays d'élevage et leader de l'économie bovine en Europe. « Ces dix dernières années, les envois de bovins vifs n'ont cessé d'augmenter, passant d'1,1 million en 2013 à 1,4 million en 2021. Les exportations de viande ont été globalement stables, oscillant autour de 235 000 tonnes sur la même période », a indiqué Emmanuel Bernard, président d'Interbev bovin. Une demande soutenue depuis des années par l'Italie et l'Espagne qui ont toujours été des partenaires privilégiés de la France. « Des relations commerciales étroites se sont nouées avec certains pays européens, comme l'Italie, premier client sur l'export de viande bovine et de broutards, ou l'Espagne, premier acheteur de veaux laitiers », a commenté Emmanuel Bernard.
Une offre limitée
Cependant, l'offre de viande bovine est en déclin ces dernières années. Un constat confirmé par Eve Grohens, intervenante au département économique de l'Institut de l'élevage : « On compte une baisse du nombre de vaches, soit 741 000 têtes en moins depuis 2016 dont 457 000 vaches allaitantes et 284 000 vaches laitières ». Une baisse du cheptel qui se traduit par une baisse accrue en 2022. « Au 1er août 2022, le cheptel laitier est en baisse de 1,8 % et 3,1 % pour le cheptel allaitant. Les exportations de bovins sont quant à elles en baisse de 10 % par rapport à 2021 » a-t-elle ajouté. Du côté des abattages : « En 2022, on observe une baisse des abattages de 3,5 % sur le début de l'année », a expliqué Dominique Guineheux, président du club viande bovine Europe et directeur des achats pour le groupe Bigard. Une tendance qui, loin de ralentir, devrait se poursuivre en suivant les évolutions démographiques actuelles : « La France perdrait un million de vaches supplémentaires d'ici 2030 », selon Eve Grohens.