Interview
" Une nouvelle filière s'ouvre à nous, construisons-là ensemble !"
Annabelle Borot, membre du comité de pilotage de Limagne Sud
Annabelle Borot, membre du comité de pilotage de Limagne Sud
Le jeudi 10 juin à 14 heures, est organisée, à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme à Aubière, une réunion sur la production d'ail déshydraté. De quoi s'agit-il ?
Cette réunion tient à rassembler les agriculteurs du département autour d'une future production : l'ail à destination de la déshydratation. L'entreprise Rochias, implantée à Issoire, est à l'origine de cette demande. Cet industriel est spécialisé dans la transformation des condiments et notamment l'ail déshydraté pour l'industrie agroalimentaire. L'entreprise a été reprise en novembre 2019 par Thierry Sclapari et Éric Villain qui souhaitent travailler davantage de produits locaux. Aujourd'hui, ils s'approvisionnent principalement en Argentine, Chine et Espagne. La France représente seulement 1% de leurs aulx. Ils ont contacté la Chambre d'agriculture pour tenter de relancer la production dans le Puy-de-Dôme et donc de créer une filière en collaboration avec les agriculteurs.
La réunion de jeudi a donc l'objectif d'assembler les premiers maillons ?
Cette première réunion a surtout pour but d'informer les agriculteurs. Rochias demande de l'ail pour la déshydratation. Par rapport à l'ail de Billom par exemple ou simplement à l'ail traditionnel vendu dans les commerces, la qualité physique (apparence, calibre...) des têtes pour Rochias aura moins d'importance.
La réunion de jeudi réunira des agriculteurs et des conseillers en agronomie de la Chambre d'agriculture afin de présenter la production d'ail. Historiquement, elle a toujours été présente sur le département, du moins en
Limagne Nord. En Limagne Sud, elle a complètement disparu. Nous devons donc étudier la faisabilité technique de cette production. A cela s'ajoute la construction du prix. Les directeurs de Rochias sont parfaitement conscients que nous ne pourrons pas avoir des prix semblables à l'Argentine, la Chine ou encore l'Espagne. Ce partenariat se construira uniquement avec un prix rémunérateur !
Cette future filière est une nouvelle opportunité pour les agriculteurs ?
Totalement mais seulement si nous parvenons à maîtriser les itinéraires techniques et le prix de vente. C'est pourquoi, nous avons besoin de tout le monde. J'invite tous les agriculteurs intéressés à venir à cette réunion ou à prendre contact avec nous. Depuis l'arrêt de la betterave, nous sommes nombreux à être à la recherche d'une production rémunératrice. L'ail déshydraté pourrait le devenir avec un acteur industriel local. La mise en œuvre d'une telle filière n'est réalisable qu'avec la force du collectif. Avant de se lancer, nous devons mettre en place des essais chez des agriculteurs volontaires.
Nous devons également nous rapprocher les uns les autres pour l'acquisition de matériel spécifique. Tout est à construire et seul le collectif y parviendra.