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Une filière ovin lait sur le point de naître en Haute-Loire

Un groupe d'éleveurs travaille à la mise en place d'une filière ovin lait en Haute-Loire tandis que des débouchés se dessinent avec la société Le Petit Basque.

En décembre dernier, les éleveurs qui souhaitent se lancer dans la production ovin lait ont visité l'usine de la société Le Petit Basque près de Bordeaux.
En décembre dernier, les éleveurs qui souhaitent se lancer dans la production ovin lait ont visité l'usine de la société Le Petit Basque près de Bordeaux.
© DR

En juillet 2024, un groupe d'agriculteurs en activité, de futurs agriculteurs et de porteurs de projets sur le secteur du Brivadois a lancé une réflexion sur le développement d'une filière ovin lait dans l'ouest du département. Mais sans collecteurs de lait, se lancer dans cette filière semblait bien compliqué pour les éleveurs ; les laiteries de Jussac, Sodiaal et Gérentes ayant refusé de collecter ces futurs volumes de lait de brebis. En avril 2024, Claude Font, secrétaire général de la FNO, dont le fils Raphaël souhaite se lancer dans les brebis laitières en remplacement de l'atelier vaches laitières, participe au salon Provinlait dans l'Aveyron. Il y rencontre Sodiaal qui confirme son refus, ainsi que les entreprises Lactalis et Le Petit Basque qui se montrent intéressées par l'initiative. Au fil de plusieurs rencontres, un groupe d'éleveurs qui portent un projet à court et moyen terme se constitue ; deux éleveurs collectés par l'entreprise Jussac, en situation de redressement judiciaire, ayant entendu parler de la démarche ont montré leur volonté de rejoindre le groupe.

L'entreprise Le Petit Basque intéressée pour collecter

Depuis, si Lactalis ne s'est plus montré intéressé par cette future collecte, Le Petit Basque a poursuivi les échanges avec les éleveurs de Haute-Loire qui ont même été amenés à visiter l'usine à Saint-Médard-d'Eyrans, près de Bordeaux en décembre 2024. 

"C'est donc avec Le Petit Basque, l'un des maillons de la filière ovin lait du sud-ouest et spécialisé dans les produits ultra-frais au lait de brebis, que l'aventure va désormais se poursuivre. 

Cette entreprise recherche aujourd’hui de nouveaux producteurs pour remédier aux baisses de production constatées sur sa zone de production historique (voir dans cette page) et pour compléter les niveaux de production impactés par le changement climatique.

7 porteurs de projets

Aujourd’hui 7 porteurs de projets en ovin lait, en cours d’installation ou installés en Haute-Loire, se sont concertés pour évaluer leur potentiel de production et estimer les litrages envisageables d’une collecte sur l’ouest du département de la Haute-Loire. Selon les premiers prévisionnels estimés par le groupe, les techniciens Chambre d’Agriculture et Haute-Loire Conseil Elevage, respectivement Mathilde Perre et Lucie Chazallon, le potentiel de collecte serait de 341 000 litres à 346 000 litres d’ici 2033. De son côté, l’entreprise serait prête à s’engager sur un contrat de collecte dans le département. Le groupe a visité la station OVI-TEST, centre d'insémination ovine qui assure la sélection des brebis de race Lacaune viande et race Lacaune lait, en vue d'anticiper au mieux leur création d'atelier. "Ce groupe d'éleveurs devra pouvoir compter sur un accompagnement technique optimal de la part de la Chambre d'agriculture, notamment en matière de création d'atelier ovin lait" indique Claude Font. Fin février, le groupe d'éleveurs porteurs de projets doit rencontrer l’entreprise Le Petit Basque pour avancer sur le partenariat et ses modalités. Ajoutons qu’un équilibre sera à trouver entre les porteurs de projets, la viabilité de leurs projets et les ambitions du collecteur.

 

Du côté du Petit Basque
Située à Bordeaux depuis 60 ans, l'entreprise Le Petit Basque collecte 108 producteurs de brebis dont 48 sont en agriculture biologique, soit un total de 19 millions de litres de lait de brebis par an, ce qui représente 19 000 tonnes de produits transformés. Le Petit Basque, qui installe 4 ou 5 éleveurs pas an, se trouve aujourd'hui confronté à deux principales problématiques : le difficile renouvellement des générations (réduction estimée à -25% des volumes produits dans les 5 prochaines années) et le réchauffement climatique qui assèche les terres de production historique. Dans ce contexte, "on souhaite développer des collectes sur des zones d'élevage herbager, principalement la Haute-Loire et le Limousin" explique Lionel Vasselle, directeur de l’entreprise Le Petit Basque, qui a répondu présent aux sollicitations du groupe ovins lait de notre département. "Suite aux 3 réunions que nous avons organisées en Haute-Loire, un co-engagement est en place entre notre entreprise et les futurs producteurs. En revanche, vu la distance qui nous sépare, nous devons travailler sur un regroupement de producteurs, d'autant que nous avons besoin de lait de brebis toute l'année". Les premières propositions de collecte et de litrages faites par le groupe de producteurs semblent satisfaire l'entreprise avec un début de collecte en 2027, pour un volume de 350 000 L à horizon 2029. "Notre seuil de rentabilité étant de 600 000 litres, nous comptons sur "l'effet voisinage" pour développer les volumes sur ce secteur. La Haute-Loire est une terre d'élevage, le tissu technique est en place, et c'est une région verte (ndlr : d'herbe), il y a juste l'aspect logistique à régler" explique le directeur. "
Et en termes de rémunération, si le prix du lait de brebis fluctue, les tarifs sont toujours connus 6 mois à l'avance". Notons que pour 2025, le prix du lait en conventionnel en Occitanie devrait atteindre 1,25€/L.

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