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Une crise majeure liée à la répartition des marges

C’est le deuxième acte. Après la mobilisation du 27 janvier, FRSEA et JA du Languedoc-Roussillon ont convié l’aval de la filière à venir sur une exploitation. Objectifs : que les représentants des GMS, des coopératives ou des grossistes aient une représentation concrète des difficultés de l’élevage.

© Sandra Hartmann

L’aval de la filière appelé à enfiler les bottes, tel était le titre du communiqué publié après la manifestation du 27 janvier par la FRSEA et les Jeunes agriculteurs du Languedoc-Roussillon. La région a accueilli la première rencontre du genre, elle doit se décliner dans les jours qui suivent partout en France. Représentants des GMS, des coopératives ou des grossistes, agriculteurs, élus syndicaux, etc, ils étaient une cinquantaine venue de toute la région. Les responsables syndicaux ont opté pour le dialogue mais n’excluent pas de durcir le ton si cette rencontre devait rester sans effets. Globalement, l’aval de la filière régionale était là, excepté du côté laitier, des transformateurs. « C’est une journée pédagogique, résume Serge Vialette, président de la FRSEA du Languedoc-Roussillon. Ce n’est pas une manifestation, nous voulons partager avec vous la problématique de l’élevage. » Pour ce faire, quoi de mieux que le terrain. René Plachon et son frère (Gaec du Cher) ont ouvert les portes de leur exploitation à Sainte-Colombe-de-Peyre, une ferme mixte bovins lait et viande. Dans les deux productions, les éleveurs ne s’en sortent plus, certains perdant même de l’argent en essayant de vivre de leur ouvrage. « Nous sommes des syndicalistes, reprend le président de la FRSEA. Nous voulons faire perdurer l’agriculture dans notre région, nous avons un marché mais cela ne fonctionne plus aujourd’hui. [s’adressant aux représentants de l’aval] Vous êtes dans une stratégie d’approche du consommateur, nous fabriquons les produits. Mettons en place une politique contractuelle pour que tout le monde s’y retrouve. » La signature d’une charte d’engagement soutenant l’élevage dans les territoires devait clore les échanges. Julien Tufféry, représentant les Jeunes agriculteurs de la région a complété en indiquant que « le monde agricole traversait une crise majeure liée à la répartition des marges. Tout le monde prend sa part, sauf les paysans qui crèvent de faim. Les jeunes qui s’installent ont besoin d’avoir des perspectives et nous devons garder des éleveurs pour qu’il reste une agriculture. Cette charte est une démarche positive, reproductible partout en France. Nous avons choisi d’agir différemment en organisant ce temps d’échange. Les suites doivent être concrètes, poursuit-il, sinon les actions risquent de se durcir. » Quant à Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture de la Lozère, elle évoque « une agriculture à cran. Je n’ai jamais vu ça. » Un sentiment plus que partagé par les agriculteurs assistant à cette rencontre.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 11 février 2016, numéro 1346.

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