Une carte de lecture collective pour s’adapter aux effets du réchauffement
Élus, techniciens, entreprises, citoyens,… avaient rendez-vous à Vic-sur-Cère le 2 juillet pour évoquer les adaptations face au changement climatique dans le cadre d’une Cop.
Élus, techniciens, entreprises, citoyens,… avaient rendez-vous à Vic-sur-Cère le 2 juillet pour évoquer les adaptations face au changement climatique dans le cadre d’une Cop.

Chaque année, les pays signataires de la Convention des Nations Unies pour lutter contre les changements climatiques tiennent leur Cop (Conference of parties, “Conférence des parties” en français). Le Cantal a fait de même mercredi 2 juillet, à Vic-sur-Cère, à l’image des autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif ? Construire des stratégies locales efficaces face aux défis climatiques. Une première pour le territoire cantalien, qui a réuni des élus, des associations, des citoyens, des techniciens,… Ces derniers ont pu échanger sur différents thèmes impactés par le changement climatique : agriculture, tourisme, habitat, transport, forêt,...
Le climat, un atout pour le territoire ?
Ces échanges ont ainsi permis de partager des “bonnes pratiques”, des expériences ou encore des projets à l’échelle d’une collectivité, d’une association,… “pour esquisser une feuille de route cantalienne”, comme le qualifiait le préfet, venu assister aux échanges, en présence notamment des sous-préfets de Saint-Flour, Aurillac et Mauriac. Des réflexions qui viendront enrichir une feuille de route qui sera partagée par les services de l’État à l’automne avant d’entamer des “actions concrètes”.
L’habitat a été au cœur des discussions, notamment lorsque les thèmes “chaleur/inconfort thermique”, “continuité des services publics” et “économie” ont été abordés. Les espaces publics sont en train d’être repensés, notamment dans les écoles, avec des cours oasis, la désimperméabilisation des sols, une végétalisation accrue. Point noir cependant soulevé par le syndicat La Voix lycéenne : des salles de classe en surchauffe lors de plusieurs épisodes caniculaires, qui ont conduit plusieurs établissements scolaires à carrément fermer… Quant à l’idée de faire cours à l’extérieur, la cuisson d’un œuf au plat sur un sol à plus de 80° a démontré que ce n’était pas judicieux…
Réduire les îlots de chaleur, plusieurs communes s’y attèlent (Paulhac, Lastic, Viellespesse par exemple) et même les bailleurs sociaux, à l’image de Cantal habitat, à la manœuvre d’une “forêt urbaine” qui va voir le jour dans le quartier de la Montade, à Aurillac, pour “contrer la hausse pénalisante des températures”. Concernant le bâti collectif, Clément Rouet, maire de Ladinhac et directeur d’Habitat Jeunes Cantal, estimait “impérative” la rénovation thermique, source selon lui “d’attractivité du territoire”. Et d’imaginer de nouveaux habitants arriver dans le Cantal pour “raison climatique”. Pour soutenir les collectivités, l’Ademe a lancé “Plus fraîche ma ville”, qui permet aux élus de réaliser des simulations budgétaires et d’accéder à des recommandations techniques détaillées pour établir et/ou améliorer leur diagnostic de durabilité.
Rénover pour attirer
Accueillir des nouveaux habitants en misant sur le climat et le patrimoine bâti cantaliens, Jean-Marie Fabre, maire de Saint-Chamant, y croit aussi. “Ce serait ridicule de construire du neuf et d’artificialiser nos sols alors que dans nos cœurs de bourg, il y a des maisons en pierre qui répondent aux critères du changement climatique ! Eau, assainissement, il y a tout ! Notre identité, c’est ce bâti, il faut le conserver.” Et l’élu d’appeler à “une mobilisation collective sur ce sujet de la rénovation énergétique pour justifier d’un accompagnement financier, pour les privés ou les collectivités. Transformons cette contrainte en opportunité pour notre département”. L’État rappelait à cette occasion que des opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) sont opérationnelles sur tout le Cantal et que 16 M€ ont déjà été débloqués par l’Anah pour la rénovation des bâtiments.
Les nouveaux Contrats de relance et de transition écologique (CRTE) signés le même jour entre l’État et les collectivités iront dans le même sens, sachant que plus de 27 M€ de crédits DSIL et Fonds vert ont été attribués à l’échelle des neuf EPCI cantaliens entre 2021 et 2024, période sur laquelle courrait l’ancienne mouture des CRTE. “Soit environ 250 projets porteurs de transition écologique soutenus”, révélait le préfet.
Sur le thème “Patrimoine naturel et culturel”, Patrick Escure, président de la Chambre d’agriculture, a rappelé que “20 % du département est en zone protégée. C’est énorme. S’il en faut encore plus, par souci de cohérence, la Chambre d’agriculture n’y sera pas favorable. Les agriculteurs sont sur la réserve à l’idée de créer des zones protégées supplémentaires. D’autant que c’est souvent après leur création que l’on découvre ce qu’on n’a plus le droit d’y faire…”