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Une baisse de 26 %

La commission des comptes de l’agriculture de la nation a fait connaître le 13 décembre ses prévisions de résultat pour 2016, avec une baisse globale de près de 26 % par actif non salarié. La valeur de la production céréalière a notamment baissé de plus de 30 %.

© Vincent Motin/L’Agriculteur normand

Si les estimations de revenu par filière ne sont plus données en décembre lors de la publication des comptes prévisionnels de l’agriculture, l’estimation globale donnée le 13 décembre par la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation évalue la baisse du résultat agricole à 26 % pour 2016. En valeur, la production diminue de 6,9 % : -5 % pour les productions animales, et -8,9 % pour les productions végétales, les conditions climatiques de l’année ayant fortement impacté les grandes cultures, dont les prix se sont malgré tout orientés à la baisse en raison de l’offre pléthorique au niveau mondial. Les charges des agriculteurs se réduisent pour la troisième année consécutive, avec un fort repli (-7 %) des achats d’aliments pour animaux, une diminution de la facture énergétique, ainsi qu’un recul de 5,5 % des dépenses en engrais, en particulier pour les engrais simples potassiques (-14,4 %) et les engrais composés (-6,2 %), sans pour autant compenser le repli de la valeur de la production.

Productions végétale et animale en baisse
La baisse des volumes et des prix touche la production végétale comme animale. Par secteur, ce sont bien sûr les grandes cultures qui s’avèrent les plus impactées, après une météo particulièrement défavorable : la récolte de céréales chute de 23,9 %, avec un rendement en blé à son plus faible niveau depuis 30 ans. La récolte d’oléagineux est elle aussi en baisse (-9 %), la baisse du colza n’étant pas compensée par l’augmentation du tournesol. Les récoltes abondantes au niveau mondial tirent les prix vers le bas, d’où un repli en valeur qui approche 31 %. Globalement, les prix de la production végétale sont tout de même en hausse de 0,9 %, tirés par le prix du vin (en raison d’une offre peu abondante), des fruits et légumes et des pommes de terre qui se redressent. À noter que les prix de la betterave sont également en hausse (+13 %) après deux mauvaises années. Dans la lignée de la crise de 2015, la production animale a connu des mois difficiles au début de l’année, portant la baisse à 1,1 % en volume, essentiellement à cause des filières lait et volaille. En matière de prix, elle chute de 3,9 %, avec une baisse plus marquée pour le lait et les produits laitiers (-6,7 %). Les cours des bovins en subissent le contrecoup (afflux de vaches de réforme) et ont souffert de la FCO qui a entravé les exportations. Le solde du commerce extérieur français a d’ailleurs régressé en octobre pour le dixième mois consécutif, avec une baisse de 25 % sur l’année.

Réactions : « inacceptable » pour la FNSEA, « gravité de la crise » pour l’APCA
Dans un communiqué publié au lendemain de la diffusion des comptes de l’agriculture, la FNSEA a déploré des chiffres qui « hélas confirment ceux que nous mettons sur la table depuis juillet » (soit 5 milliards de pertes). Une situation « inacceptable économiquement et humainement », juge l’organisation qui demande à ce que la mise en place du plan de consolidation et de refinancement soit réellement effective. Dans le cadre de l’élection présidentielle, la FNSEA a par ailleurs proposé 13 mesures pour « redonner un souffle nouveau à l’agriculture française ». Pour l’APCA, le chiffre « confirme la gravité de la crise », alors que la baisse de revenu concerne l’ensemble des secteurs. Si les chambres rappellent leur engagement auprès des agriculteurs en crise, « il est urgent de se pencher sur l’érosion du revenu des agriculteurs français et de construire un projet garantissant la pérennité des outils de production », indiquent-elles.

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