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Toury
Une association pour défendre l’outil de production et les producteurs

L’association des producteurs de lait Toury a été constituée, vendredi dernier. Président de cette association, Alain Mercier, producteur laitier à Nébouzat fait le point sur la situation.

Quel est l’objectif de l’association créée par les producteurs ?
Son objectif est unique : être unis pour défendre les intérêts des producteurs de Toury et préserver l’outil de production au plan local. La constitution de cette association était devenue indispensable pour organiser une stratégie commune et nommer des représentants. Ces derniers sont désormais les interlocuteurs privilégiés des administrateurs judiciaires et des pouvoirs publics.
Les producteurs sont inquiets et extrêmement attentifs quant à l’issue qui sera donnée à la situation de Toury. La présence de 400 producteurs jeudi dernier, à Nébouzat, témoigne de cette inquiétude. La salle des fêtes était même trop petite, nous avons dû nous replier sur le gymnase intercommunal !

L’association a été validée au plan régional. Qu’allez-vous faire maintenant ?
Effectivement, les statuts de l’association ont été approuvés par les représentants professionnels régionaux et déposés. Une trentaine de producteurs constituent le conseil départemental. Très vite nous allons rencontrer maître Gladel du cabinet d’administration judiciaire Bauland, Gladel et Martinez. Nous allons lui rappeler notre volonté d’une solution visant à conserver l’ensemble de la collecte laitière et à pérenniser les sites de production existants. Nous donnerons également notre avis sur le choix du repreneur et veillerons à ce qu’il soit, d’une part, en mesure de payer les arriérés aux producteurs et d’autre part, déterminé à maintenir l’outil et la production au niveau local.


Financièrement, les producteurs ont-ils déjà perçu une partie de leur paie de lait ?
720 producteurs ont reçu un chè-que d’acompte la semaine dernière. Ceux qui auraient été oubliés doivent se déclarer auprès des administrateurs de l’Association de défense(*).


Le montant exact des créances est-il connu ?

L’Association va écrire un courrier à l’ensemble des producteurs livreurs directs leur demandant de transmettre très rapidement, en recommandé avec A/R, au mandataire judiciaire l’état de leurs créances jusqu’au 2 avril 2007 afin d’évaluer précisément la situation.


Quelle procédure est envisagée pour les producteurs de lait indirects et pour les livreurs producteurs ex Grange ?
L’administrateur judiciaire reconnaît le rôle essentiel de l’ensemble des producteurs de lait, livreurs directs et indirects à travers leurs entreprises pour «faire tourner les usines». A ce titre il estime que les entreprises concernées pourraient être traitées d’une manière similaire à celles des producteurs directs.
Quant à ex Grange, le cas est particulier. Ces producteurs ont dû accuser quatre mois d’impayés en six mois. Maître Gladel a conscience de la gravité extrême de la situation de ces producteurs. Il accepterait de les rencontrer en présence de représentants de l’Association de défense des producteurs Toury.


Les difficultés de l’entreprise Toury ont-elles des répercussions sur les contrats avec l’aval ?
Pour l’instant, les contrats avec l’aval, notamment avec Carrefour qui représente 60 % du chiffre d’affaires de l’ex groupe Toury, sont respectés.


(*) Pour toutes informations, veuillez contacter l’association au 04.73.28.77.80

Le tribunal de commerce statuera sur la reprise de l’entreprise Toury lors d’une audience prévue début mai.




La composition du Conseil d’administration de l’association

Président : Alain Mercier (Puy-de-Dôme).
1er vice président : Tony Cornelissen (Corrèze),
2ème vice-président: Bruno Couderc (Cantal).
3 autres vice-présidents : Eric Chantre (Ardèche), Fabrice Chambon (Haute Loire), Gérard Brousse (Creuse),
un secrétaire : Roland Bourdassol (Puy de-Dôme), un secrétaire adjoint : Cyril Bromet (Cantal), un trésorier : David Cohade (Puy-de- dôme), un trésorier adjoint : Michel Tournadre (Puy-de-Dôme) et un membre : Régis Chomette (Puy-de-Dôme).



Neuf candidats à la reprise

Neuf entreprises ou groupes ont déposé une offre de reprise de Toury. Elles avaient jusqu’à lundi dernier pour le faire. Par ordre alphabétique : Fromagerie Dischamp (Puy-de-Dôme), EMIG (jus de fruits), GLAC (Surgères), Groupe Comalait (Allier), Groupe Lactalis, Grupo Leche Pascual (Espagne), 3A (Toulouse), Verdoso Recovery (groupe financier) et Vitagermine (produits pour enfants - Bordeaux).
En marge du dépôt de ces candidatures, dans un communiqué, l’entreprise Dischamp se positionne comme « une alternative régionale garantissant le maintien du centre de décision en Auvergne et préservant toute la proximité relationnelle et humaine avec les producteurs». Si le rachat se concrétise, la Fromagerie Dischamp précise qu’elle «développera une collaboration étroite avec les producteurs de lait Toury» et proposera aux producteurs «un contrat à long terme adossé à un plan d’amélioration de la qualité, tant sur le lait de montagne que sur les fromages AOC ». Par ailleurs, le groupe auvergnat explique que pour «témoigner de son engagement à s’impliquer dans la future entreprise, il proposera aux producteurs rattachés à l’entreprise Toury, qui le souhaiteront, d’entrer au capital à ses côtés ».

Parallèlement, le groupe Lactalis, dans sa volonté de reprise de l’entreprise Toury souhaite jouer la carte de la complémentarité. Présent sur Rodez en lait de montagne, l’industriel souhaite développer cette production sur tout le Massif central. « Et l’entreprise Toury est bien placée sur ce créneau » explique Luc Morelon, directeur de communication et des relations extérieures chez Lactalis. « Notre groupe a une expérience complémentaire en lait de montagne notamment en matière de sérum, point important pour la valorisation du fromage ». Au delà de cette spécificité lait de montagne, la fabrication des fromages d’Auvergne AOC (Saint-nectaire et Bleu d’Auvergne), l’alimentation infantile et la chaîne d’embouteillage sont également des arguments de poids pour le groupe Lactalis. « Le Massif central est une zone de production AOC et de lait de montagne impossible à faire ailleurs » précise le directeur de communication avant d’indiquer que la pertinence de la reprise de Toury tient à la capacité du repreneur à pérenniser l’entreprise. « Cela passe par la possibilité d’absorber le passif nécessaire au redressement de l’entreprise, par la création de valeur ajoutée et par la puissance commerciale du repreneur ».
C’est dans ce sens que Lactalis s’engage à maintenir l’outil, les emplois fixes et « à ne pas laisser les producteurs sur le bord de la route ».

Ils ont dit…

Patrick Trillon, président de l’UDSEA du Puy de Dôme et Pascal Servier, président de la FDPL


«Que tout le lait soit payé !»
Pour Patrick Trillon et Pascal Servier, la priorité dans l’affaire Toury est que la collecte de tous les producteurs directs ou indirects soit payée. «La situation de Toury ne doit par être un évènement déstabilisateur de la filière laitière » indique le président de la Fdpl. « Notre souci aujourd’hui n’est pas d’analyser les raisons du redressement de l’entreprise auvergnate mais d’agir avec les producteurs pour leur avenir »
Les deux représentants syndicaux rappellent que la production laitière, fortement liée à un tissu industriel performant et présent localement, est un des piliers fondamentaux de l’économie départementale. «Nous souhaitons donc que l’entreprise Toury soit reprise dans les meilleures conditions, avec un réel projet pour les producteurs, pour l’emploi et pour la dynamique économique locale » C’est d’ailleurs dans ce sens que l’UDSEA et la FDPL approuvent et soutiennent l’association de défense des producteurs créée la semaine dernière, «Ensemble nous allons faire en sorte que l’avenir des producteurs soit défendu. Car l’union est le critère de force des producteurs» indique Pascal Servier.

 

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