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Un Territorial innovation act posé à Aurillac

Septièmes du nom, les universités d'été des territoires numériques qui s'ouvrent ce jour à Aurillac franchissent un nouveau cap avec en ligne de mire la création de richesses via les TIC.

Serge Pilicer, président fondateur de RuraliTic : "Les pays qui ont fait le choix d'investissements numériques importants ont tous une croissance plus forte que la nôtre."
Serge Pilicer, président fondateur de RuraliTic : "Les pays qui ont fait le choix d'investissements numériques importants ont tous une croissance plus forte que la nôtre."
© P.O.

La démonstration de l'intérêt des TIC pour les territoires ruraux n'est plus à faire. Pourtant, on a l'impression qu'il s'agit plus de ne pas prendre de retard, de ne pas créer une fracture supplémentaire, que d'un véritable moteur de développement. Qu'en est-il ?

Serge Pilicer, président fondateur de RuraliTic : "En Europe, la France est bien placée pour l'e-gouvernement, mais beaucoup moins bien quand on considère l'appropriation des TIC par les PME et TPE, peut-être le chantier le plus vaste de la ministre, Fleur Pellerin. Grâce à l'action des opérateurs et des collectivités, nous sommes leaders en Europe sur l'accès au haut débit. Mais un quart de la population dispose encore de moins de 2 Mbits... Le bilan est en demi-teinte, toujours. L'essentiel n'est peut-être pas là. Ce qui compte, c'est de considérer comment la France peut se saisir du numérique à 100 %, et en tirer tout le potentiel !"

Cette édition des universités d'été sera justement axée sur la création de richesses permise par les TIC. A-t-on aujourd'hui une idée de ce potentiel économique ?

S.P.: "D'une certaine façon, cette question est presque justement un des freins. Les experts parlent de milliards d'euros, ou d'un point de PIB... Dans l'économie d'aujour­d'hui, on ne peut mesurer les impacts avec les critères d'hier et connaître d'avance les retombées. Mais à regarder les pays qui ont fait le choix d'investissements numériques importants, on constate qu'ils ont tous une croissance plus forte que la nôtre. L'investissement dans l'innovation nécessite une prise de risque, mais peut-on faire de la relance sans risques ?"

Dans quels domaines l'usage des TIC peut-il générer des économies, gains, pour les territoires de la France rurale ?

S.P.: "Le télétravail et les télé-activités évidemment. Y compris dans le secteur public. La réduction des déplacements et la dématérialisation génèrent des économies immédiates, et présentent un intérêt environnemental. Il est certain que la ministre Cécile Duflot a cela en tête. Le télétravail est l'un des chevaux de bataille du Cantal et de Vincent Descoeur. Par ailleurs, l'installation du Très haut débit (THD) en campagne permet d'y accueillir de nouvelles entreprises. C'est le pari porté par René Souchon pour la Région Auvergne et aussi le choix du Limousin à travers Dorsal... Tout cela compris dans une articulation entre villes moyennes, agglomérations et zones rurales, messieurs Calmette et Mézard assument pleinement le rôle-clé de leurs territoires pour l'ensemble du département."

Point d'orgue annoncé de ce forum 2012 : un Territorial innovation act. De quoi s'agit-il ?

S.P.: "C'est un cadre de réflexion. Comment organiser un ensemble de conditions, réglementaires, législatives, économiques et techniques pour embarquer pleinement la France dans la révolution numérique ? État, collectivités, entreprises, chambres consulaires... Sans concertation, sans mutualisation, les investissements n'ont pas d'effet levier. Il faut un cap, une stratégie nationale. Comme le dit Claudy Lebreton, le président de l'ADF (Association des départements de France), le "Territorial innovation act" peut devenir une boîte à outils qui permettra de faire émerger ­collectivementunestratégie ambitieuse et cohérente."

 

Quels sont pour vous les acquis majeurs obtenus depuis le lancement de RuraliTic ?

S.P.: "Il y a sept ans, la plupart des élus étaient sceptiques sur l'utilité du numérique. L'an dernier, nous avons conduit une enquête avec l'AMRF : 95 % des élus ruraux disaient vouloir disposer du THD avant cinq ans, en faisant leur priorité numéro un ! On en vient même aujourd'hui à constater que quand la fibre arrive en zone rurale, elle est plus vite et plus massivement adoptée qu'en ville... Avec le numérique, ce sont nos modèles d'aménagement du territoire qui explosent. Villes, campagnes, les cartes sont en train d'être redistribuées ! RuraliTic, je le crois, a contribué et continue de contribuer à cette nouvelle lecture."

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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