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Un regain d'intérêt pour la production ovine à conforter

Pleinement mobilisée sur l'installation-transmission, la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes, la semaine dernière, ont organisé une journée sur l'élevage ovin, dans l'Allier. Objectif : susciter des vocations et communiquer sur les nouveaux accompagnements.

A Franchesse, dans l'ouest de l'Allier, à quelques encablures de la cité thermale de Bourbon-l'Archambault, le temps a fait son oeuvre. En ce début du mois de juin, l'herbe est déjà bien sèche, et Charles Thuard s'interroge déjà sur l'opportunité de réaliser une seconde coupe ou pas. « S'il ne pleut pas rapidement, cela va devenir franchement compliqué ». En choisissant le métier d'agriculteur après sept ans de salariat en abattoir et dans des fermes, Charles connaissait pertinemment les risques qu'ils prenaient, la météo en est un, de plus en plus sérieux. Mais aujourd'hui, malgré les multiples aléas, il ne regrette pas son choix. À la tête d'une troupe ovine de 500 brebis Ile-de-France, et de 35 vaches charolaises, il a repris la ferme de ses parents en 2020¹. Et comme à bien des endroits, les jeunes retraités lui donnent un sérieux coup de main. « Je ne les force pas à venir. Ils m'aident quand ils le souhaitent », sourit Charles. Au moment de l'agnelage notamment...Technique, parfois gourmande en main d'oeuvre, mais désormais mieux valorisée par les prix, et mieux accompagnée par la PAC, la production ovine a su toutefois évoluer, si bien qu'après des années de désamour, elle attire à nouveau les vocations.

Communiquer sur l'accompagnement
Rien qu'en Auvergne-Rhône-Alpes, alors qu'en 2015, on ne dénombrait que deux installations en ovins, aujourd'hui, une trentaine de projets aboutit chaque année. L'Allier, la Haute-Loire et la Haute-Savoie sont les trois départements qui installent le plus dans cette production. « Dans l'Allier, nous comptabilisons 1 200 éleveurs pour 120 000 brebis. Preuve que le dynamisme est réel », se félicite le président de la Chambre d'agriculture, Patrice Bonnin. « Au niveau régional, dès le point info installation, nous recensons 5% de projets en ovins. 110 porteurs de projets arrivent avec des projets mixtes ovins-bovins viande ou ovins-bovins lait », précise Laurence Romanaz, chargée de mission installation-transmission à la chambre régionale d'agriculture. Au-delà du contexte plus porteur pour la filière ovine, et la présence d'opérateurs sur le territoire, dont Sicaba dans l'Allier, ce regain d'intérêt est le fruit d'une politique volontariste selon Gilbert Guignand, président de la Chambre régionale d'agriculture : « Si aujourd'hui on arrive à ces chiffres d'installation aidée, c'est qu'il y a un accompagnement des chambres d'agriculture. Des dispositifs existent avec des étapes assorties d'outils et de financements. Le Conseil régional est présent, l'État également. Des journées comme celles-ci sont essentielles pour faire connaître ce que l'on fait. Construire son projet, s'entourer des meilleurs spécialistes est une nécessité, car c'est un engagement au moins pour une partie de sa carrière. L'objectif est de ne laisser aucun jeune sans réponses aux questions qu'il se pose ».
En Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 55 % des agriculteurs ont plus de cinquante ans. Avec en moyenne, 800 installations aidées par an, cela ne suffit pas à compenser l'intégralité des départs à la retraite.

¹ Des 85 hectares initiaux, il a réussi à reprendre une quarantaine d'hectares répartis en prairies, en orge et triticale.

Nouveau : Collaborer avant de s'installer pour gagner en compétences

Comme d'autres avant lui, Charles Thuard en a fait lui-même l'expérience. Travailler à l'extérieur lui a ouvert des horizons qu'il n'aurait jamais côtoyé en restant d'emblée sur l'exploitation familiale. Il a fait ses gammes, est monté en compétences, pour au final s'installer dans des conditions plus sereines. Fort de ce constat, la Chambre régionale d'agriculture en lien avec le Conseil régional va initier très prochainement une nouvelle forme d'accompagnement : le parcours-installation collaboratif. Il s'agit d'une mesure, qui devrait être financée à 50% par la Région, permettant à des porteurs de projets qui n'ont pas assez d'expérience d'en acquérir par le salariat sur une exploitation agricole. En clair, une convention est signée entre le salarié, la structure agréée et la structure accueillante pour une durée limitée, ce qui garantit un statut durant cette période au futur installé, et sécurise l'employeur sur le volet financier notamment. Objectif : 200 nouvelles coopérations par an d'ici fin 2030. La mesure devrait entrée en vigueur à compter du second semestre 2023.

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