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Un rapport détaille les contributions positives de l'élevage sur les territoires

Dominique Chabanet, inspecteur général du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a présenté au salon de l'agriculture son rapport sur les contributions positives de l'élevage, nourri par ses enquêtes de terrain menées notamment sur l'Aubrac. 

Fin 2023, l’Aubrac avait été, avec la Bretagne, l’un des deux terrains d’études de Dominique Chabanet et Charles Pujos, inspecteurs général du ministère de l’Agriculture, pour la rédaction d’un rapport sur les contributions positives de l'élevage publié en 2024. A l'occasion du salon international de l'agriculture, les principales conclusions de ce document ont été dévoilés sur le stand de la race Aubrac en partenariat avec le Parc naturel régional de l'Aubrac. Vitalité des territoires, écosystèmes, paysages, réchauffement atmosphérique, santé humaine,… aucun thème n'a été écarté de manière à avoir la photographie la plus objective possible. "Nous avons abordé en priorité les contributions positives, sans occulter d’autres impacts, moins favorables ou justifiables, comme la production de méthane, qui à notre sens, doit être tempérée", explique Dominique Chabanet.

Différencier le méthane biogène du méthane additionnel 

Selon les auteurs du rapport, le discours incriminant l’impact de l’élevage sur le réchauffement climatique ne doit pas ignorer la différence de fond entre le méthane biogène, émis par les ruminants, et le méthane additionnel, issu de l’utilisation de stocks fossiles. La possibilité d’abaisser de manière très substantielle les émissions par une autre gestion des troupeaux, sans pâtir des inconvénients qu’entraînerait leur diminution, est aussi un élément à prendre en compte. A ce titre, l'élevage à l'herbe a sans conteste une longueur d'avance : "En Aubrac, les systèmes d'élevage typiques des zones de montagne, extensifs, basés sur le pâturage, les prairies naturelles et l’autonomie fourragère, multiplient les contributions bénéfiques pour l’environnement, le climat et l’économie locale. Il est important que la puissance publique accompagne les éleveurs de ses territoires pour préserver et renforcer la résilience de leurs fermes notamment dans un contexte de réchauffement climatique", a détaillé Dominique Chabanet. 

Consommer plus de fibres sans bannir la viande

Le débat, portant sur la nocivité supposée de la viande pour la santé, est, selon les deux ingénieurs, "tranché par les études dont celles de l'ANSES montrant que le problème provient davantage d’une consommation insuffisante de fibres végétales que d’une surconsommation de protéines animales". Il convient donc de rééquilibrer les parts animale et végétale, afin de bénéficier de la complémentarité des unes et des autres.

Depuis des millénaires nos sociétés ont tissé avec les animaux domestiques des liens symbolisant une rupture civilisationnelle, comme d’autres bouleversements sociotechniques ultérieurs (maîtrise des énergies, révolution numérique…). Facteur de développement et d’expansion de l’humanité, l’élevage se voit cependant questionné de nos jours, dans un monde qui s’inquiète de plus en plus de sa viabilité. Peut-on tenir encore un discours de modération, qui ne s’aveugle ni des miracles attendus de la science ni des bonheurs promis par les apôtres de la sobriété ou de la décroissance ? C’est à l’aune de cette philosophie que la mission s’est intéressée à l’ensemble des dimensions de l’élevage ".

Lire aussi Pâture, le Massif central fait le pari de l'élevage durable

La viande importée, un désastre environnemental

La mission s’est enfin intéressée à d’autres enjeux. Elle a pointé l’aberration d’une France où l’élevage diminuerait tandis qu’augmenteraient les importations de viande ou d’autres produits animaux. Le risque n'a jamais été aussi grand avec la possible concrétisation de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Elle s’est penchée sur le rôle de l’élevage en matière de souveraineté alimentaire et de vitalité des territoires (emploi, production de richesses économiques et culturelles, balance commerciale). Les conséquences d’un abandon de l’élevage sont explorées en termes de biodiversité, recyclage des coproduits de l’agriculture, fertilisation, entretien et valorisation de milieux semi-naturels (zones humides et coupe-feu), fourniture de ressources pour la bio-économie...

Lire aussi Accord UE-Mercosur : quels impacts sur l'agriculture française ?

Quelles sont les principales recommandations des experts pour l'élevage ?

  • La complémentarité entre alimentation animale et végétale et la diversité des sources alimentaires, propres à garantir une bonne santé,
  • Le lien à expertiser entre élevage et agriculture biologique, à partir de l’enjeu de la fertilisation des terres,
  • Les outils de mesure des empreintes carbone (Cap'2ER) utilisés au niveau national afin de les relier aux outils de progrès du terrain et aux outils internationaux,
  • L’accompagnement zootechnique des éleveurs par les chambres consulaires et les vétérinaires, à partir du constat d’une réduction possible des gaz à effet de serre indépendamment de celle des effectifs,
  • Le rapprochement des filières lait et viande, afin de bénéficier de leur complémentarité et réduire leurs empreintes carbone respectives.

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