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Saint-Nectaire
Un plan d’actions pour accompagner les producteurs

La mise en place du cahier des charges St-Nectaire mobilise l’ensemble des acteurs de la filière. Un projet de plan d’actions est aujourd’hui à l’étude.

L’adaptation au cahier des charges St-Nectaire suscite de nombreuses questions de la part des acteurs de la filière
L’adaptation au cahier des charges St-Nectaire suscite de nombreuses questions de la part des acteurs de la filière
© Auvergne Agricole
Faire naître et élever 3000 génisses laitières de race pure supplémentaires par an, optimiser l’utilisation de la génétique, créer des ateliers de génisses, viser l’autonomie fourragère et le respect du taux de complémentation des vaches laitières, coordonner et animer une dynamique d’évolution : telles sont les orientations du projet de plan d’actions présentées jeudi dernier aux différents acteurs de la filière St-Nectaire (1).

Un audit en relation avec le cahier des charges de l’AOC St nectaire
Initiée par la Petite région agricole d’Artense Cézallier Sancy, cette rencontre a permis de faire le point sur la mise en place du cahier des charges de l’AOC St Nectaire. Surtout, elle a été l’occasion pour Bibiane Baumont, directrice du contrôle laitier, de souligner les conclusions de l’audit effectué par l’EDE du Puy-de Dôme auprès de 500 producteurs.
Véritable photographie de la production, ce travail d’enquête a été réalisé auprès de toutes les exploitations de la zone afin de dénombrer celles qui ne remplissent pas aujourd’hui les conditions du futur cahier des charges, de mettre en évidence leurs pratiques actuelles, d’évaluer leurs besoins d’accompagnement et au final, de préparer un plan d’actions en collaboration avec le syndicat St-Nectaire.


Le constat est clair
Par rapport au décret, seulement 22% des exploitations enquêtées sont aptes aujourd’hui à rentrer dans la démarche. «Même si des marges de manoeuvres existent pour les autres, le challenge reste toutefois important pour l’ensemble de la filière » précise Bibiane Baumont. Les écarts portent sur des moyens de production et des modes de récolte hétérogènes entre les éleveurs, et sur un parc de bâtiments encore très anciens (malgré des projets de construction ou de rénovation importants). L’audit met en avant les pistes d’amélioration sur lesquelles l’ensemble de la filière pourrait travailler pour , notamment, agir sur l’augmentation des génisses nées et élevées sur la zone, améliorer l’utilisation et la constitution de surfaces, optimiser l’alimentation des vaches laitières et atteindre l’autonomie fourragère. « Sur tous ces points, et plus particulièrement sur la provenance des génisses, les producteurs doivent être conscients des délais, précise Bibiane Baumont. N’oublions pas qu’il faut 4 ans en moyenne pour obtenir une vache et qu’il n’y a pas de possibilité d’introduire dans les élevages davantage de vaches issues de la zone avant 2009-2011, sauf à acheter des vaches normalement prévues pour la réforme ! Les IA du printemps 2007 donneront des vaches courant 2010-2011 seulement ! ». Sur la production laitière, le constat est également précis : 175 éleveurs, soit une majorité, sont aujourd’hui à – 4000 litres de lait par vache, avec pour certains, des apports de rations complémentaires trop élevés. Pour y remédier, un travail important est à faire sur la réorganisation du système fourrager avec, comme objectif, l’autonomie fourragère. L’action est à mener au cas par cas, en fonction d’une part des potentialités (surfaces fauchables ou non, mécanisables ou non, éloignement du siège de l’exploitation, morcellement, part de fauche précoce…) et d’autre part de l’adaptation possible de la condui-te des surfaces. «Produire du lait de manière économique et autonome nécessite des fourrages de qualité, en quantité, donc un système fourrager équilibré, parfois difficilement compatible avec une conduite très extensive de toutes les surfaces de l’exploitation » explique la directrice du Contrôle laitier.


Projet du plan d’actions
Passée l’étape du constat, il paraît désormais urgent d’entrer dans la phase d’accompagnement des producteurs au travers du projet de plan d’actions. « L’audit de l’EDE donne une vraie photographie de la production St-Nectaire. Elle nous permet d’avancer et de tout mettre en oeuvre pour adapter toutes les exploitations au cahier des charges» commente Pascal Servier, président de la Fdpl. Des diagnostics d’exploitations devraient rapidement être proposés aux producteurs afin de trouver des voies d’amélioration. «C’est une phase essentielle à laquelle doit participer l’ensemble des intervenants, techniciens, conseillers ou commerciaux » conclut-il.

(1) Syndicat St-Nectaire, EDE, Chambre d’Agriculture, fabricants d’aliments, entreprises, producteurs.

 

Conseil
L’Union des producteurs fermiers apporte une aide aux nouvelles adhésions Contrôle le Laitier, soit pour améliorer la qualité du lait, soit pour améliorer les résultats technico-économiques
N’hésitez pas à vous informer.


Ils ont dit…

- Pascal Servier, président de la Fdpl
« Le nouveau cahier des charges doit nous aider à avancer à la fois sur la technique de production et sur la valorisation. L’ensemble des producteurs doit être accompagné dans cette démarche».


- Didier Bonhomme, président de la fédération des producteurs laitiers et fermiers de la PRA Artense Cézallier Sancy
« La recherche d’autonomie fourragère concerne tout le monde. Ce n’est pas facile de faire changer les façons de faire des producteurs, mais ensemble nous y arriverons».


- Bernard Blay, directeur du syndicat St-Nectaire
« Le cahier des charges a été réalisé pour renforcer le lien au terroir. Nous avons la chance d’avoir une production AOC qui se développe en volume et qui est représentée par de jeunes producteurs. Nous avons bâti un plan d’actions à partir duquel nous devons rebondir tous ensemble afin, notamment, d’accompagner ceux qui sont à l’écart du développement. Nous avons besoin des techniques pour conserver la zone AOC et toute sa dynamique ».

 

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