Christophe Cournil
Un pilote cantalien tout terrain
Le Cantalien Christophe Cournil, et sa copilote, Valérie Chadirac, ont remporté le championnat de France de 4x4 tout terrain. Retour sur une saison historique pour le jeune homme.
Bien au chaud dans le garage de la concession aurillacoise Mitsubishi, le 4x4 Pajero de Christophe Cournil se remet doucement de ses émotions. Pendant une saison, le jeune pilote cantalien a tiré le meilleur de son bolide, pour le pousser jusqu’au titre suprême de champion de France tout terrain. Lundi, le trentenaire était invité à Paris afin de récupérer son trophée lors de la grand-messe du sport automobile, où il espérait bien croiser un autre champion, Sébastien Loeb…
Un dernier rallye au coude à coude avec le leader...
Si l’un domine le WRC, son pendant cantalien n’a rien à lui envier : durant l’année, il truste les premières places des dix rallyes qui composent une saison, glanant sept victoires, une deuxième place et concédant deux abandons (sur casse mécanique). Avant la dernière étape, fin novembre sur le circuit Plaines et Vallées, il est au coude à coude avec le leader, Marc Viaud. “J’étais deuxième, à trois points de lui, raconte Christophe. Si je gagnais, je passais devant lui et je gagnais le titre, sinon, c’est lui qui le remportait . Il a finalement abandonné sur casse mécanique…” Soulagé par cette fin heureuse, alors qu’“il avoue qu’en début de saison, on ne pensait même pas faire tout le championnat”, le pilote, qui s’est finalement pris au jeu au fil des victoires, peut enfin savourer tous les efforts consentis avec toute une équipe à commencer par sa copilote depuis deux ans, Valérie Chadirac, qui est également son amie à la ville. Son compagnon l’a peu à peu initiée aux joies du sport mécanique et c’est désormais elle qui lui délivre à chaque course les précieuses notes sur la navigation. Sans oublier les fournisseurs de Christophe qui répondent au mieux à ses demandes pour équiper ce qui, à la base, reste une voiture de série. “Il faut savoir trouver les bons produits et s’entourer des bonnes personnes, reconnaît le champion. Les fournisseurs m’ont beaucoup aidé en ce qui concerne les pneus ou la cartographie du moteur.” Ce qui n’empêche pas le jeune homme de 33 ans de mettre lui-même les mains dans le cambouis et de bricoler son bolide, le soir et les week-end, et notamment les suspensions, les injections, la cartographie moteur,… soit tout ce qui est autorisé par le règlement. En course, il peut également compter sur un mécano au minimum sur chaque rallye, voire plus, notamment lors de l’escale en Châtaigneraie où la solidarité cantalienne n’a pas été un vain mot...
De générations en générations
Cet amalgame de solidarité a ainsi permis à Christophe de décrocher son second titre, cinq ans après le premier qui a une saveur toute particulière puisqu’il conduisait alors avec son père à ses côtés… S’il a changé de copilote entre temps, le rythme de conduite a également évolué : “Depuis 2005, tout va de plus en plus vite. Les autos évoluent, les pilotes ne sont pas les mêmes alors chaque saison, je me dis que je dois prouver que je suis capable de le faire…” Une motivation sans faille qui n’incitera toutefois pas Christophe à prolonger l’aventure et défendre son titre en 2011-2012. “On lèvera le pied l’an prochain… Tous les à-côtés du rallye, ça coûte entre 1 000 et 1 500 euros (frais de déplacement, d’hébergement,…). Après, il faut encore compter les ajustements mécaniques mais aussi le temps que l’on passe sur les pistes. On reconnaît les spéciales les jeudi et vendredi, on court les samedi et dimanche, une fois par mois… Sans oublier que de retour de rallye, il faut recontrôler la voiture, faire l’entretien… Ça impose une discipline de pro et on ne l’est pas…” Christophe et sa compagne ne s’interdiront cependant pas de courir, “car le plaisir est toujours là”, mais se limiteront à quatre ou cinq rallyes par an. Le clinquant 4x4 du garage va bientôt retrouver la poussière…
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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